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 monstres invisibles. ; imra.


                                                                 

Reed Harris
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kings and queens
Reed Harris

messages : 137 points : 67
multicomptes : hera, falco, gali.
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âge : vingt + trois.
occupation : bibliothécaire, yeux et oreilles du corbeau.
statut civil : succube.
sujets en cours : moodboard , imra - conway.

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☆☆ Lun 25 Mai - 22:37


YOU SMELL LIKE A DEAD CAT.
rp libre.

Elle attend toujours la nuit pour se rendre à la laverie. La journée, les lieux sont bondés de bonnes femmes qui se sentent obligées de faire la conversation avec tout ce qui est vivant. Reed maudit cette façon qu'elles ont de la regarder comme si elle était coupable d'être indifférente. Elle se sent toujours un peu poisseuse à leur contact, complètement à  la ramasse et hors des cases. Harris ne cache jamais son agacement de les entendre parler un peu trop fort et rire de futilités. Avant elle faisait en sortes d'y aller lorsque la  nuit ne dégueulait pas au dessus des immeubles pour se donner l'illusion de ne pas fuir le monde mais son esprit sature. Nonchalante, la môme enfonce dans son sac les affaires encore humides de son frère qu'elle lave avec une application professionnelle. Elle aime lui ramener ses fringues parfaitement pliées et dégageant une odeur tendre de lessive. C'est le but qu'elle se donne chaque semaine : effacer toutes les traces louches de ses tenues sans poser de question, les étendre dehors pour éviter de leur donner cette odeur de clope qu'elle porte sur elle. Reed n'a rien de la poupée à l'odeur parfumée ; elle sent la vie, la crasse, les excès de cigarettes. Son regard sombre, entouré de chimères n'est que la continuité d'un cœur presque mort. Il n'y a que sa bouche qui soit désirable sur ce visage si fermé. Elle inspire le paradoxe de vouloir creuser ses silences alors qu'elle est aussi solide qu'une terre aride et acide. Et même si tu parviens, à un moment ou un autre, à casser la croûte sèche, tu tomberas sur une pierre.
Pas de trésors cachés sous cette peau. Reed est opaque pour masquer le trou noir qu'elle préserve sous ses côtes.
C'est sans fin. Un puits si profond où tout résonne et fout le vertige.

La môme passe la hanse du sac de sport sur ses épaules. Sur le chemin du retour, elle prend toujours la route la plus longue, celle qui passe par les bars et les clubs où elle est toujours certaine de tomber sur un visage un peu trop ivre ou des bagarres de nuit. Reed le fait instinctivement, pas pour elle mais pour plus haut, pour cette ombre réconfortante dont son cœur s'est dévoué sans avoir besoin de demander. Elle observe, sous sa capuche informe, dans ses vêtements tout aussi informes où ne voit rien d'elle, si ce n'est une silhouette, un spectre, s'avançant froidement dans l'obscurité.

Les mains dans les poches, une clope éteinte entre les lèvres. Harris s'éternise sur les trottoirs. L'un d'entre eux est bondé de fumeurs aux mains glacés mais aux poumons rassasiés de fumée. Elle s'y arrête. C'est dans ce genre d'endroits que se délient les langues. Le rat qu'elle est s'approche, tranquille, ses nike glissent mollement par terre. Ses semelles usées se mélangent au reste de sa tenue, une masse disgracieuse d'un vieux jogging que Reed recycle depuis des années. T'as du feu ? Sa voix grave, masculine, électrifie l'air tandis que son regard s'écrase sur le visage inconnu dont elle fait face. Pas de bonsoir, pas de s'il vous plaît, seulement ses yeux blasés mais d'une profondeur dérangeante qu'elle lance en guise de premier contact.
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☆☆ Mar 9 Juin - 21:00



monstres invisibles
reed & imra

Le vent souffle comme un mauvais présage emmenant avec lui la prière des âmes déroutées. Elles s’éveillent toujours quand vient le règne de la lune qui se désole au-dessus des gens ivres, marionnettes sans fils tanguant sur le trottoir fissuré où s’accumulent quelques vieilles flaques sales de la pluie qui a battue tambour quelques temps auparavant. L’ayant observée depuis son perchoir, bien cachée par ses rideaux noirs, vieille roulée au bec, un vieux téléfilm de l’après-midi en fond, elle s’est ennuyée comme jamais, patientant en suppliant la nuit d’arriver. Le jour lui semble toujours être une ignoble malédiction qui pourrait tout révéler d’elle, des vieux fantômes qui hantent les cratères de ses yeux morts, les plis amers de ses lèvres révélant toute sa laideur. Les gens la mirent toujours avec circonspection, célébrité d’une histoire vieille de trois générations, héritière d’une condamnation à mort qui semble hanter les Carter depuis que la première femme soit-disant sorcière a clamsé, brûlée vive sur la place publique. La chasse aux immondices n’a jamais trouvée de fin contrairement aux croyances. Elle le voit dans les regards accusateurs qui l’englobent et la jugent, avides de ses secrets, apeurés par sa mise, par sa démarche ennuyée et ennuyeuse, par ses paupières lourdes cachant à peine ses prunelles brunes. Lorsque l’agacement se fait plus fort, elle s’amuse à leur faire peur, à hurler, à leur rire aux visages. Il ne faut qu’aucun goulot de bouteille ne vienne trouver ses lèvres sous peine de lui faire gerber tout son fiel ensuite. L’ivresse fait tomber la retenue déjà poreuse, l’empêche de garder ce calme qui protège avec peine la rage qui l’habite.

A fleur de peau, elle se fait agresser par les passants, par leurs éclats de rire qu’elle prend parfois pour elle, habillée de paranoïa mais surtout du cuir vulgaire d’une jupe couvrant à peine des collants à résilles troués, ses plateformes frappant le sol, les dunes pâles de ses seins découvertes par un décolleté provoquant oscillant à chaque pas. Toute son attitude cri "salope", une aura érotique gâchée par sa démarche toujours nonchalante, comme si tout le poids du monde venait s’échouer sur ses épaules à peine découvertes par un gilet en vieille laine. La louve a promis de mordre un pauvre agneau ce soir. Quelques conversations échangées sur un écran fissuré dans les nuits où le corps était le plus froid, en manque de chaleur humaine, de mains gantées de méchanceté pour la faire frémir de douleur, elle a cru bon de s’inviter dans la vie banale d’un pauvre type qui pensera dominer. Elle ne lui dira rien, certaine qu’il prendra son pied en quelques pauvres minutes d’aller-retour sur la route étroite que cache son ventre creux. Elle cri la faim, animal sauvage dont la fourrure noire est fouettée par le vent qui siffle, ses yeux bordés d’un khôl loin d’être discret. Vulgaire pute, crierait sa mère. Nora et ses jolis mots doux, Nora qui sait aimer ses enfants, elle l’a bien vu depuis 29 ans passés à ses côtés. Un rire amer pourrait presque être soufflé mais elle sait qu’il sonnerait creux et puis, la flemme est plus forte que tout. Vivre la tue, elle le sait.

Au bord de ce trottoir où hurlent les ivrognes que l’équilibre a depuis longtemps abandonné, elle squatte un bout de mur où des vieilles affiches de concerts ont été à moitié arrachées et lynchées de trace de marqueur. Pour la troisième fois, elle lève son majeur à un vieux type la prenant pour une donneuse de plaisir, l’abaissant juste quand la voiture file, faisant gronder le moteur pour mieux fuir au bout du tunnel de la rue mouchetée par l’or des lampadaires. Il fait froid mais sa peau demeure toujours glacée, rien ne change. Le filtre d’une clope glisse entre ses lèvres, écoutant d’une oreille distraite les conversations qui suintent à côté d’elle, heureuse d’être ignorée ou au moins, pas abordée par ceux qui tiennent à peine debout. Deux heures qu’elle attend mais elle sait déjà ; il ne viendra pas. Un énième lapin posé, un animal mort déposé à ses pieds comme une offrande pour la vieille sorcière qu’elle est. Comme s’ils savaient tous qu’elle amenait avec elle le parfum de la mort, qu'il ne faut jamais poser ses lèvres sur les siennes au risque d'y perdre son âme. Pleine de fierté, elle préfère encore attendre, tentant de ne pas rire de sa propre naïveté. Presque trente ans et rien ne lui semble être plus ennuyeux que la vie qu’elle mène, l’âme déjà centenaire. Le briquet craque et souffle sa flamme au bout de sa clope, illuminant un instant son visage que l’enfance n’a pas quitté, ses phalanges rattrapant le cancer roulé pour que ses lèvres laissent échapper un premier soupir enfumé.

Elle n’a pas vu l’ombre venir jusqu’à elle, tournant lentement la tête vers celle qui semble avoir fusionnée avec la nuit manquant de la surprendre, évènement rare. La louve manque de grogner, les yeux déjà plissés avant que la voix ne perce le silence déjà violé par les porcs qui hurlent à côté d’elle, manquant de tiquer à l’entente de ce timbre mort lui rappelant presque la sienne, plus râpeuse, esquintée. Le feu toujours entre ses doigts, l’obscurité qu’abrite ses prunelles croisent le regard grave et éteint. L'aube d'un sourire nait, dessiné par l’amertume et la lassitude quand la main pâle se lève pour laisser lui offrir sa langue orangée qui vient lécher la pointe de sa clope qui prend vie en quelques secondes. Le zippo retrouve le trou noir de son sac à main alors qu’elle se redresse, cheveux filasses et sombres entourant un visage de harpie, l’observant de ses chaussures à ce jogging qui semble avoir été mis pour mourir sur elle, sa voix éreintée glissant enfin hors de sa gorge écharpée « J’ai même un peu de thune s’tu veux t’acheter de quoi bouffer … ou t’réchauffer. »

@Reed Harris  monstres invisibles. ; imra. 333582577
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