in vino veritas — imra

IDENTITE / Immonde enfant née des cuisses entrouvertes d’une diablesse à l’esprit détruit. Imra, née des cendres d’un amour destructeur, du poison amoureux et fielleux, une mort pour une naissance, un mari sacrifié pour une enfant condamnée. Carter, nom usé sur les langues de vipères  du coin, crachant les pires rumeurs sur ces femmes vêtues de noires qui traversaient toujours les rues dans un silence mortuaire, traînant derrière elle, l’enfant frêle et pâle aux yeux abritant le néant. Imra Carter, l’énième infante gâchée d’une famille de tarées où les hommes n’ont jamais eu leur place. AGE / 29 ans — L’âge idéal pour osciller entre se flinguer ou tomber tête la première dans la malédiction de la trentaine. Les traits ne donnent que l’illusion d’une jeunesse à peine entamée, silhouette longiligne que la nuit habille de dentelle tragique, de soie charmante, de velours imbibés de désespoir. 29 ans et l’âme d’une vieillarde qui attend qu’on vienne lui offrir un baiser de mort. ORIGINES/LIEU DE NAISSANCE /sale gosse de Lewisburg — Elle a vu les rues changer ou dépérir dans le béton gris et morose, le bayou avaler bien des âmes égarées, les terres mystiques de la Sainte Louisiane n’ont plus de secret pour ce papillon de nuit attiré par les chandelles de fer des lampadaires, là où elle vous avouera n’être ni d’ici ni d’ailleurs, de partout et de nul part, née de rien et de tout. STATUT CIVIL / seule — Un dernier pendu au bout d’une longue corde rouge. L’attrape-cœur était aussi noir que la nuit, un nègre, aurait craché sa mère si laide et si pâle de peau, de la chair à sacrifice, aurait-elle pu ajouter de ses lèvres tordues de dégoût. Quelques mois à s’attirer l’un l’autre à la faveur des lucioles, au bord d’un lac, dans une barque solitaire, dans le désert bétonné du centre-ville. La course à l’érotisme semblait être éternelle, promesse d’infinie avant qu’il ne soit le fruit d’un ultime crime. Les ongles noirs de son sang, les mains gantées de crime, le corps tremblant d’horreur, un pieu à lame argentée plongé en plein cœur. Il n’y a plus qu’un cimetière sous  les seins insolents, qu’une tempête sifflant sa haine et son envie de vengeance. OCCUPATION / diseuse de bonne-aventure et vend sa voix au téléphone rose — Arnaque vivante, elle tire les cartes et agite son pendule sous les yeux avides de réponses des âmes errantes. Jouant une comedia dell'arte ridicule qui dupe pourtant les plus sceptiques. Jouant des dons des plus grands mentalistes qui ne font que se servir des fils  de la réalité, elle écrit des mensonges pour des clients qui repartent plumés et qui ne cessent jamais de lui revenir pour poser d'autres questions. Et les rideaux tombent, la nuit s’effondre sur les têtes des passants quand la harpie prend le chemin de chez elle, quittant le local finement décoré, n’attendant que minuit pour offrir ses lèvres et sa voix laissant couler la rivière de mots charmeurs pour les plus adeptes. Ce n’est pas demain qu’elle deviendra Midas, faiseuse d’or, préférant s’amuser des idiots, contemplant le monde avec une amertume tenace, cachant les plaies purulentes sous une grande cape d’orgueil. ORIENTATION SEXUELLE / bisexuelle — Semblable à ces dieux grecques qui n’ont jamais connus aucun chemin précis, elle a fait de ses amants des amantes quelques fois, jouant sur les cordes de corps féminins aux timbres lascifs, cueillant les baies de raisins mûrs de leurs seins triomphants, affrontant les regards voilés des plus arrogantes. Virtuose du sexe sale, elle n’a aimé ni les hommes qui ont plongés leurs doigts dans l’océan sombre de ses cheveux, ni ceux qui ont cramés leurs lèvres sur l’âtre chaud de son cou offert, méprisant leurs envies de violence, leur tendresse ennuyante, leurs souffles qui s’épuisent bien trop vite, baignant dans le mépris de l’homme, héritage d’une mère lui ayant toujours ordonné de leur faire payer le prix à la moindre occasion. GROUPE / misunderstood AVATAR / giza lagarce.CREDITS / Pinterest (recolo by me) — VOCIVUS (icons).