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 the dreamers — sahel


                                                                 

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MessageSujet: the dreamers — sahel   the dreamers — sahel Empty
☆☆ Jeu 4 Juin - 23:45


THE DREAMERS@sahel al assad

Affreuse grisaille, le ciel s’est couvert des nuages emplis de colère électrique. La cime des arbres dansent, les feuilles orphelines emportées par le sifflement tordu et vicieux d’un vent moite. Les larmes sombres sur les visages de ceux qui errent encore dans les rues, mouchetant le béton de points colorés ou sombres des parapluies qui s’ouvrent comme des tournesols attirés par le temps de chien. La native s’ébranle, quitte le cocon favori d’un abri-bus, échoue à rallumer la clope glisser entre ses lèvres ayant perdues leur couleur depuis longtemps, l’eau engorgeant doucement les voiles noirs de ses cheveux trop long, imbibant la soie de la chemise tissé par la nuit, piquant le jean clair où les genoux sont déchirés. Imra et ses mains nerveuses qui tremblent de haine sous le déluge qui devient assourdissant, digne de la tempête qui emporta Noé et ses animaux loin de ses terres. Larmes factices glissants sur les joues d’enfant d’une femme aux yeux flingués par le poison colérique. Nora Carter est comme une piqûre que l’on s’injecte de force tous les jours, qui fait croire à l’extase, d'abord, avant de vous envoyer bouffer le sol la seconde d’après, le souffle coupé et des sanglots pleins la gorge. Elle se demande encore quels espoirs elle met en cette femme dont les mains griffues ont détruits tant de vie ? Comment fait-elle pour ne pas détruire son joli visage sous un coup de poêle que la haine accumulée rendra meurtrier ? Les pensées rouges et criminelles s’entassent comme de la ferraille abandonnée dans un coin de sa tête tandis qu’elle avance parmi les passants, loin des jolies ombrelles qui les protègent, trainant ses Docs sur un pavé assombri par la pluie qui s’étend.

Bientôt, la soie et le jean colle à la peau pâle comme une deuxième peau recouvrant des os, la silhouette parait plus fragile, prête à se briser au moindre pas trop brutal. Elle abandonne la clope trempée, la jette, range le zippo dans la poche arrière et continue son chemin en refusant de croiser le moindre regard. Elle marche comme elle l’a toujours fait, comme si le monde n’était qu’un chemin sans décor et sans visages, comme s’il n’y avait qu’elle, portant tous les fardeaux du monde sur ses épaules de sale gosse. Elle observe les terrasses abritées par les toiles tirées où s’agglutine les gens, espérant trouver de quoi rafraîchir leur gorge sèche, elle perçoit les rires des enfants que la pluie excite forcément, fonçant dans la marée des silhouettes mouvantes comme des poissons traverseraient une rivière en évitant les énormes rochers que représentes les adultes. Un instant, elle envie cette enfant à la robe rouge et légère qui sourit à rien et qui ne rit pour pas grand-chose, plongeant un pied presque nu dans une flaque à peine formée dans le lit d’un cratère. Elle envie ses yeux brillants et sa légèreté. A-t-elle déjà été ainsi même lorsque la vie ne l’avait pas encore giflée de toutes ses forces ? Elle ne s’en souvient plus. Détournant les yeux, elle poursuit son chemin. Elle sait où elle veut échouer, s’y reposer un peu le temps de quelques souffles. Voilà des mois qu’elle ne s’y est pas perdu, abandonnant toute idée de revoir ce visage dont les yeux et leurs mots invisibles étaient parvenus  à faire naître l’éclat solaire mais timide d’un sourire mélancolique, encore un peu pluvieux. Le temps n’a pas su effacer les rendez-vous non pris avec lui dont le nom n’est gravé nul part. Si dans l’ombre  des nuits les plus solitaires et ennuyeuses, elle a tenté d’en deviner les syllabes, elle n’a jamais su s’arrêter sur une lettre en particulier. Le mystère l’habille et l’intrigue plus que tous ceux qui l’entourent, la bousculent et lui parlent. Le cœur écorché par le moindre battement trop vif que l’ignoble génitrice a réussi à faire devenir prisonnier d’une angoisse latente, elle se laisse porter par une émotion vive. Revoir le marbre et s’y plonger, ne pas oublier ces quelques instants de bonheur pur car ils finissent toujours par s’envoler, y revenir dans le fin fond de nos pensées pour s’y étendre et se souvenir de ce qui était, autrefois, bien plus beau que le présent.  

Elle pénètre dans le grand hall, ne salut personne, croise les regards étonnés ou pleins d’un mépris si facilement naissant chez certains à la voir détrempée comme un chat noir ébouriffé ayant été surpris par la pluie. Les cils perlent de quelques gouttes et certains doivent la croire triste quand elle bouillonne de hargne. Les dédales de couloirs sont traversées dans un silence brisé par le crissement de ses semelles sur le sol, suintement étrange et agaçant mais qui ne l’atteint qu’à peine, le froid commençant par la mordre là où elle n’est plus couverte, menaçant de lui faire claquer des dents. Souillée par l’humidité, poursuivie par ce parfum d’étrange et d’encens, elle cesse doucement ses pas pour s’arrêter enfin face à ce marbre dans lequel on a sculpté les corps de ce duo amoureux dont l’une se refuse au baiser de l’autre. Chaque fois, l’image la frappe et la fascine, la coupant des moindres bruits des curieux venus visiter le musée. Malgré le froid que la climatisation n’arrange pas, elle en oublie la douleur, la colère et la peine. D’un pas qui crisse, d’un autre qui hurle dans un bruit mouillé, elle se laisse couper les jambes pour échouer sans grâce sur le banc qui a connu bons nombres d’heures où elle s’est assise là à ne faire que fixer les deux corps dessinés avec la précision d’un désespoir déchirant. Au travers des filaments sombres et humides de ses cheveux, elle redevient celle qui fut démunie, pleine de deuil, gorgée de ténèbres et de sanglots refusant de sortir, pris au piège de ce corps devenu geôlier et ne laissant plus rien sortir. Ses mains se crispent au bord du banc de cuir, les ongles vernis d’un bleu électrique raclant le cuir. Et le bonheur éphémère se fait bientôt envoyé valser par la tristesse. Celle d’être seule aujourd’hui à en observer les traits, de n’avoir aucun regard sombre à rencontrer, plus de raison de sourire, de se gorger de l’impression idiote et naïve d’avoir quelque chose à confier à celui qui s’est si souvent arrêté au même endroit qu’elle. Lentement, la tête s’abaisse, expirant un soupir lourd de ses regrets et de la vieille lassitude gardée dans le caveau de sa poitrine.

A quel regard alors pourrais-je me confier ?
A qui donnerais-je la malédiction d’un autre de mes sourires tordus ?
Nul ne m’entends ici, à part toi.
N'est-ce pas ?


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Sahel Al Assad
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kings and queens
Sahel Al Assad

messages : 143 points : 810
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âge : vingt-cinq ans, la jeunesse au bout des doigts et cette étoffe lui promettant de devenir quelqu'un.
occupation : restaurateur d'art pour le Charcoal's sur le papier mais la Muñeca coule dans ses veines ; faussaire spécialisé en sculpture et encadrement, ce don alliant minutie et magie.
statut civil : seul explorateur de ces eaux troubles que représente l'amour. amoureux de cette passion dévastatrice et l'âme encore intacte. les histoires s'enchaînent et l'amour, lui, résiste.
sujets en cours :

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MessageSujet: Re: the dreamers — sahel   the dreamers — sahel Empty
☆☆ Lun 15 Juin - 22:56



the dreamers. -- imra & sahel.

Grisâtre de par ses nuages naissants, le drap originairement bleu se durcit, s’efface pour ne laisser place qu’à cette tristesse envahissante. Quelques perles d’eau viennent tacheter sa peau, si dorée de son Orient natale. Elles dévient jusque sur ce carnet qu’il tient entre les doigts, où il y couche des esquisses promettantes, des idées ambulantes qui embrument son esprit. Les lignes dessinées au crayon s’évaporent et disparaissent sur le papier granuleux. Et pourtant, il ne bouge pas, alors assit sur les marches marbrées de l’hôtel de ville. Son crayon tente de reprendre ces lignes dispersées mais la pluie en a décidé autrement. Elle ne compte plus s’arrêter et le flot se fait plus important. Elle gronde, comme si l’Olympe se mettait en guerre. Contre des ennemis invisibles, bien plus difficiles à imaginer qu’il ne le croyait. Sa crinière s’humidifie et ses boucles se raidissent sous le poids de l’eau. Mais son regard est perdu, bien trop lointain pour revenir en l’espace de quelques secondes. Il pense à eux. A ces frères et soeurs qu’il a quitté si brusquement. A cette mère qu’il a promis d’aider, de soutenir de toutes les manières possibles. Il pense à eux. A travers ces lettres qu’il reçoit mais auxquelles il ne répond jamais. A travers ces vers qu’il couche sur ce carnet qu’il tient entre les doigts. A travers ces coups de marteaux qu’ils assènent au marbre et à la pierre qu’il avait tant l’habitude travailler à leurs côtés. Et surtout, à travers ces rêves d’immortalité, de poésie incandescente et de paysages lointains, paisibles. Il leur a promis. De revenir les chercher, de leur offrir cette vie qu’ils rêvent tous de connaître. Où les rêves et la réalité ne font qu’un, où les mélodies s’accrochent et permettent d’offrir un spectacle féerique. Alors ils se reverront. C’est une certitude. Une évidence, même. Et ils parviendront à vivre de rêves, de destinés non planifiées mais surtout, modifiées. Parce qu’à force de vouloir suivre son chemin, on en oublie que chaque détail peut changer le cours de son destin. Mais Sahel l’a bien compris. A présent, il sait que rien ne sert d’attendre, que les choses doivent être prises en main et maniées de manière attentive, bien que directive. L’obscurité n’avait jamais réellement pris place dans sa vie avant que la Muñeca ne vienne à sa rencontre. A l’époque, la noirceur de ce monde l’effrayait. Les frissons parcouraient son échine à chaque proposition indécente et pourtant, elle fait maintenant partie de lui. Son corps baigne dans l’illégalité, dans cet univers que tout le monde ne peut comprendre. Esprit forgé et âme crédule se mélangent pour ne former que lui. Sahel Al Assad. Coeur intouchable, dégoulinant de bien et de douceur incommensurable. Lorsque la tendresse rencontre les ténèbres. Etincelles et onctuosité font leur apparition et n’en découle qu’une loyauté indétrônable.

La pluie s’enragea, ne montrant que ce côté furieux qu’elle pouvait parfois faire ressentir. Une précipitation ardue qui le fit se relever, qui le guida, comme si son corps n’avait plus le contrôle sur ses jambes. Ses iris noirâtres se posèrent sur chaque détail. L’observation était la clef de sa passion, tout comme la patience qu’il maîtrisait avec aisance. Fin maître en la matière, c’est d’un pas assuré et pourtant nonchalant qu’il entra dans la bâtisse. Sa peau devenue écarlate à certains endroits, de par les pleurs célestes, il rouvrit ce carnet pour gribouiller une idée. Aussi floue soit-elle mais la perdre n’était pas une possibilité. Et voilà qu’il y était. Dans cette antre majestueuse, où la mise en scène ne fait ressortir que charme et émotion, où chaque oeuvre se voit ornementée de grâce et de lyrisme. Alors il s’y plonge, à corps perdu pour rejoindre cette oeuvre qu’il chérit tant. Les deux amants. Elle qui lui refuse sont baiser et ces corps se mêlant, tels deux êtres ne pouvant succomber à la passion. Le marbre blanc se veut lisse et admirable, l’artiste ayant dû y passer des jours en continu. Et il inspecte tout. Chaque courbe, chaque granule passe sous son regard émerveillé. Aussi curieux que stupéfait, il ne peut s’empêcher de passer des heures devant cette oeuvre, à s’imaginer en être l’auteur, à pouvoir un jour parvenir à un tel résultat.

Et puis, dans ses tissus corbeaux trempés, il en fait le tour. Ses iris allant de droite à gauche et de haut en bas. Il tourne, se délecte et croise enfin son regard. Pupilles qu’il n’a vu depuis des mois, pupilles qu’il a bien trop de fois contempler, pupilles qu’il a mainte fois imaginé. Alors le spectacle devient différent. Les amants deviennent secondaire l’espace de quelques secondes. Il stagne, comme étonné de la revoir ainsi assise, sur cette banquette en cuir, à se demander si ses sourires ont été pour un autre. Aucun mot n’a jamais traversé la barrière de ses lèvres et pourtant, il a cette légère impression de l’entendre, de la comprendre. Son regard en dit long et son admiration pour cette oeuvre ne peut être que bienfaisante, quoique mystérieuse. Tels des aimants se retrouvant, il tente de capturer ses yeux juste pour lui montrer qu’il est de retour, bien vivant parmi ces statues de pierre. Que la lumière pénètre enfin dans ce repaire d’opacité.

Regarde-moi.
Ne serait-ce qu’un instant.
Pour te montrer que je suis là.
Prêt à t’écouter.
Prêt à t'entendre.
Prêt à te montrer que tout n’est pas qu’artificiel.


(c) calaveras.
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