Say my name | ft. Ace

messages

Say my name

Calista & Ace

« We can easily forgive a child who is afraid of the dark; the real tragedy of life is when men are afraid of the light. »

On dit parfois que les rousses ont un sale caractère. Parfois, on dit juste qu'elles sont magnifiques. Pour Calista, les deux convenaient parfaitement. Ce soir, elle était d'une humeur rayonnante et cela se répercutait sur son teint. Le PDG d'une grosse boîte l'avait convoquée pour discuter d'un poste à pourvoir. Elle n'avait pas l'intention de se laisser acheter mais elle aimait qu'on lui cire les pompes, surtout devant une assiette de gastronomie vegane. Elle était sortie de la ville pour ce dîner d'affaire pompeux. C'était un plaisir pour elle de se rendre au-delà de Lewisburg. Callie aurait rêvé de bosser à Paris. La petite irlandais rêvait d'Europe et de liberté démocratique. Mais ses rêves devaient attendre. Cependant, elle sentait le vent tourner. Le sire Grant n'était pas le premier à essayer de la voler au journal où elle travaillait. En tant qu'investigatrice de choc, les grandes compagnies voulaient l'embaucher pour faire d'elle leur détective privée. Avant d'être journaliste, Callie avait obtenu son diplôme et son permis de détective. C'était loin derrière elle et pourtant, c'était ce qui lui avait le plus servi dans son métier actuel.

Après deux longues heures à se faire draguer sans vergogne par ce patron qui cherchait à la séduire par mille manières, Callie était boostée. Et remontée par l'envie de croquer de l'homme, elle regarda l'heure sur son téléphone. Ils s'étaient encore une fois quittés en mauvais terme. Calista avait osé dire des mots assez grossiers à son encontre et Ace lui avait crié de déguerpir. Sous-entendu : pour ne jamais revenir. Mais qu'à cela ne tienne, Calista avait envie d'un homme pour chauffer ses minettes sur son torse et quel homme faisait plus l'affaire que lui? Elle pianota sur son clavier quelques mots rapides lui donnant rendez-vous dans le quartier des affaires. C'était le plus facile, elle préférait que le taxi la dépose là-bas. Vêtue de sa robe au dos nu noire et de ses talons un rien trop provocants, Callie ne désirait pas s'aventurer dans le centre ville où elle pourrait être la proie de tous les adolescents en rut qui se feraient une joie de la siffler. Bien qu'elle devait l'admettre, les minets de 16 ans ne lui faisaient pas peur. Elle craignait surtout les plus âgés dont les idées pouvaient être perturbées.

Le taxi la déposa trente-cinq minutes plus tard devant le Manhattan hotel. C'était un somptueux endroit dont elle se félicitait de connaître l'adresse. Légèrement inquiète, Calista jeta un coup d'oeil à son téléphone. Ace n'avait plus rien dit et elle se demandait s'il viendrait. Elle était un peu en retard mais pas plus que d'habitude. Entrant dans le piano-bar, elle ne prit pas longtemps à réaliser qu'il n'était pas là. La rousse s'installa au bar et commanda un cocktail au hasard sur la carte des recommandations. S'il ne venait pas, tant pis pour lui.

(c) DΛNDELION

messages

Say my name

Calista & Ace

« We can easily forgive a child who is afraid of the dark; the real tragedy of life is when men are afraid of the light. »

Début de soirée. Ace s’accordait une pause bien méritée après avoir travaillé d’arrache-pied et toute la journée sur le toit percé de sa nouvelle acquisition. Une maison, un taudis serait plus proche de la réalité, dont il voulait révéler l’éclat au monde entier... S’il ne mourait pas avant d’y être arrivé, ce dont il commençait fortement à douter en corrigeant et allongeant chaque jour la liste déjà monstrueuse des travaux.

Le torse nu, moite et hâlé, que le soleil avait longuement caressé, Ace se penchait pour récupérer son t-shirt qui traînait sur le rocking-chair avant de s’y affaler et d’ouvrir la glacière juste à côté. Une bière et des nouvelles Aodh c’est tout ce dont il rêvait en regardant ce foutu soleil qui l’avait tant chauffé lentement décliner, assis là au frais, sous le porche.

La première gorgée est toujours la meilleure. Ace ne s’était pas rendu-compte à quel point il était déshydraté et ne pu réfréner un sourire satisfait tandis qu’il penchait la tête en arrière pour faire couler rapidement le liquide ambré au fond du gosier. Une fois la manœuvre effectuée il soupirait d’aise en cherchant son téléphone qu’il avait oublié sur le plancher lui aussi fissuré. La lumière de l’écran éclairait faiblement les sourcils froncés.

Plusieurs messages d’Aodh lui demandait à intervalle régulier quelles étaient ces avancées. Puisqu’Ace n’avait pas pris la peine de le renseigner, son frère (le même sang ne courait pas dans leurs veines mais c’est ainsi qu’il le désignait) s’inquiétait et le menaçait de débarquer pour vérifier s’il n’avait pas perforé le toit délabré. Pour toute réponse il lui envoie un smiley avant de consulter un autre sms qui l’attendait...

Calista ! La Calista qu’il avait renvoyé récemment parce qu’elle lui courait sur l’haricot, et dont il ne pensait pas avoir des nouvelles aussi tôt. Elle était bavarde Calista mais ce n’était pas le pire de ses défauts ! C’était une diablesse qui s’emportait avec impétuosité pour un mot, pour un geste mal interprété. Ceci dit elle était toute aussi enflammée au lit...

Elle lui donnait rendez-vous dans un hôtel dont il n’avait jamais entendu parlé. Après avoir consulté le site du Manhattan, il ne pouvait que s’en féliciter, l’endroit était huppé et Ace, l’enfant du bitume, était toujours mal à l’aise parmi les mondains et autres rupins. Au moins s’il entrait dans ce bar qu’il devinait feutré il pourrait facilement compter ceux qu’il avait déjà volé !

Il finit sa boisson Ace, tranquillement, en se demandant vaguement s’il va rejoindre la poupée, mais l’attrait d’une bonne baise sur un matelas épais réussi à le décider. Il ne fait pas d’efforts particulier pour se préparer, il est mal rasé Ace mais il s’est douché, a enfilé une chemise sombre et s’est caché derrière des lunettes fumées. Il tend les clés de son bolide au voiturier avant de fouler la moquette épaisse et retrouver celle qui patientait, accoudée au comptoir devant un cocktail élaboré, son téléphone à porté. Ace s’assied gentiment à ses côtés sans la saluer. C’est au barman qu’il s’adresse en premier, faisant fît des conventions et obligations dont il se déleste volontiers.

- Une Bud... Du bout des lèvres il ajoute un s’il vous plaît qui lui arrache une grimace dégoûtée !

(c) DΛNDELION

messages

Say my name

Calista & Ace

« We can easily forgive a child who is afraid of the dark; the real tragedy of life is when men are afraid of the light. »

Tous les deux, ils avaient une manière très particulière de fonctionner. Calista était une femme spéciale, une femme aux humeurs compliquées. Ace était lui aussi un specimen dans son genre. Facilement agacé, il n'avait pas son chic pour envoyer paître sa compagne. Calista savait qu'elle n'était qu'une femme de passage dans la vie du McGregor. Mais en vérité, elle avait eu suffisamment d'expériences passées que pour se connaître elle-même et savoir qu'il ne serait rien de plus non plus. Ace était sa relation du moment, l'homme qu'elle fréquentait le temps qu'elle change de cap. Il lui fallait quelque chose de plus fort pour s'attacher. Et pourtant... Ace était intéressant. Sa manière désengagée de jouer avec elle, cela rendait Calista plutôt nerveuse. Elle aimait son côté brute de décoffrage, ce côté nocif aussi. A l'opposé des grands intellectuels pour qui elle en pinçait secrètement, Ace faisait partie des hommes virils avec qui elle sortait assez souvent. Sauf que ce dernier avait dans son sac des qualités que les femmes recherchent habituellement peu mais qui convenaient parfaitement à Callie. Parmi elles, la plus importante demeurait son indifférence.

Indifférent, dominant, Ace se présenta au bar avec du retard. Non content de faire son entrée après elle, il ne daigna même pas la saluer. Mais Ace et Calista jouaient souvent à ce jeu-là. Ils aimaient se tirer dans les pieds quand ils le pouvaient mais préférer s'exaspérer l'un l'autre. Elle ne s'était jamais demandé pourquoi elle ne l'avait pas encore classé sans suite. Mais une part d'elle connaissait la raison. Et la raison se dessinait sur la barbe naissante sur le visage du roux. Ce côté piquant qu'il avait, cette mâchoire carrée, cette sagesse d'homme mature murée dans une enveloppe de mépris. Calista sourit en le voyant prendre sur lui pour prononcer les mots "s'il vous plaît".

- Wouaw, ça a dû t'arracher la langue.

Calista ne le regardait pas non plus. Absorbée dans la contemplation des choses qui flottaient dans son verre, elle se demandait si elle devait les manger ou jouer avec. C'était évidemment une contenance qu'elle se donnait afin de ne pas laisser le comportement d'Ace être un comportement victorieux. Elle laissa le barman ramener son précieux à son compagnon avant de se tourner vers lui et de poser sa main sur le verre qu'on venait de lui servir. Attirant la boisson vers elle, Calista s'arrangeait pour le forcer à lui accorder de l'attention sans la lui demander. Elle porte le verre à ses lèvres et le nargue, poussant le bouchon jusqu'à lui dire:

- Enchantée, Calista Brady, journaliste au Lewisburg Tribune.

Callie lui tend la main en affichant un visage plein d'une bonne foi totalement feinte. Ce jeu des inconnus qui se rencontrent pour la première fois, elle l'aime bien. Et quand elle l'utilise, c'est qu'elle ne veut pas causer. Quand elle utilise sa voix de séductrice idiote qui fait la connaissance d'un étranger, c'est qu'elle se lance dans un jeu de rôles destiné à une seule chose... coucher. Elle dévore Ace du regard, embrassant déjà sa mâchoire du bout des lèvres dans son imagination. Callie enroule son index dans la mèche rebelle qui retombe sur son visage et sourit de son grand sourire qui se veut innocent.

(c) DΛNDELION

messages

Say my name

Calista & Ace

« We can easily forgive a child who is afraid of the dark; the real tragedy of life is when men are afraid of the light. »

Ace n’avait jamais eu de relation sérieuse. En amour seulement, pour l’amitié il était d’une réelle exemplarité. Quoiqu’il en soi, il ne s’agissait pas d’amour avec la rousse. De l’attirance tout au plus, mutuelle et caniculaire voilà ce qui les rapprochaient.

Le problème était que leurs corps s’emboitaient à la perfection, suscitaient une passion presque inégalée mais que leurs caractères les opposaient. Inévitablement. Irrémédiablement. Une fois qu’ils avaient fini de baiser plus rien n’allait entre eux, une vraie calamité, pour ne pas dire une fatalité. Ils s’envoyaient allègrement des noms d’oiseaux et autres injures à la tronche en se promettant probablement de ne plus se revoir prochainement. C’est du moins ce qu’Ace faisait... Et puis elle rappliquait.

En réalité Ace n’a que du mépris pour les gens de sa catégorie. Ceux qui ont fait de hautes études et qui aiment s’écouter parler. Ceux qui se permettent de commander, après une journée à soi-disant bosser, un cocktail hors de prix dans un hôtel branché alors qu’autour d’eux le monde s’écroulait. Il drainait avec lui les indigents qui crevaient sur le pavé dans l’indifférence à quelques distances. Cachés... Les résignés, les détachés. Les désintéressés, les blasés. Ace ne pouvait les pifer. D’ailleurs il s’interrogeait encore sur la manière dont il avait succombé !

- La gueule ouais !

Comme le parfait prolétaire qu’il est, malgré des revenus plus élevés, le maraudeur y va de son vocabulaire et commande une blonde fraîche. Ça lui changera de la rousse incendiaire qui boit dans son verre pour se faire remarquer. C’est à cet instant précis qu’il daigne lui accorder un regard faussement offusqué. Lui et elle savait parfaitement que la partie venait de commencer. Elle lui tend une main désabusée en mentionnant évidemment son métier... Autant dire le contenu de son portefeuille qu’il pense bien garni même s’il ne lui a jamais demandé. Ace s’en contre fichait !

- Ace Mcgregor sans domicile pour la soirée !

Lui aussi met en avant la particularité, dont il a fait l’objet durant de nombreuses années. Sur qu’elle ne l’aurait même pas remarqué quand il tendait la main affamée. Mais il était là maintenant, planté dans l’hôtel huppé à reluquer les yeux de biche pendant qu’il enlaçait ses doigts manucurés.

- Et que fait une journaliste du Lewisburg Tribune seule assise devant un cocktail qu’elle ne veut pas avaler ? Laissez-moi deviner... Etant donné que votre téléphone juste là posé est incroyablement, désespérément muet, vous deviez attendre un message qui n’est jamais arrivé ?

(c) DΛNDELION

messages

Say my name

Calista & Ace

« We can easily forgive a child who is afraid of the dark; the real tragedy of life is when men are afraid of the light. »

Ce langage rustre ne lui était pas étranger. Il séduisait Callie autant que cela l'effarait. Dans un endroit aussi classe, Ace rayonnait avec son allure de macho sans retenue. Mais il dénotait avec son air renfrogné. Calista avait envie de lui faire une remarque, juste pour le titiller mais elle savait qu'il ne perdait rien pour attendre. La rousse lui ferait part de son agacement d'une autre manière. Puis... elle devait l'admettre, elle aimait la façon désinvolte qu'il avait d'être. Ace semblait ne se soucier de rien.

Ce qui fut plus propice à être exploité pour la jeune femme, c'était le jeu. Tous deux aimaient se laisser porter là-dedans, tous deux étaient animés par cette même flamme provocatrice. Tellement provocatrice qu'Ace n'hésitait pas à s'affirmer sans domicile pour la soirée. Calista haussa un sourcil narquois.

- Seulement pour la soirée?

Une journaliste digne de ce nom se devait d'investiguer. Mais sa question faisait juste écho à la façon qu'il avait de se vendre pour une nuit seulement. Et elle se plaisait à lui rendre la monnaie de sa pièce en lui faisant comprendre que, bien qu'elle soit disposée à jouer, il faudrait un peu d'effort pour la mettre dans son lit.

La question qu'il lui pose n'en est pas une. C'est une attaque. Callie sent les crocs acérés du McGregor se fermer sur elle, essayer de la domestiquer sans lui demander son avis. Elle sourit en battant des paupières après avoir jeté un coup d'oeil au téléphone mentionné.

- Monsieur McGregor, les femmes comme moi n'attendent pas des messages. Elles en envoient. Et de deux choses l'une, soit les destinataires les comprennent et coopèrent. Soit elles s'en vont sans le moindre regret.

Ils commençaient à peine à discuter qu'ils étaient déjà prêts à se sauter au cou pour se déchiqueter. C'était toujours pareil entre eux. Cet égo qui les dominait chacun les rendait incapables de laisser l'autre faire une remarque taquine sans démarrer au quart de tour.

- Et vous? Qu'est-ce qui vous amène dans un lieu pareil? Vous ne semblez pas être un grand amateur de cocktails aux noms faussement sophistiqués.

Ses yeux caressent la bière qu'il a récupérée comme preuve de ses dires. Ace préfère consommer de la bière quand il pourrait se prendre un alcool bien trop cher, aux frais de la journaliste en question.

(c) DΛNDELION

messages

Say my name

Calista & Ace

« We can easily forgive a child who is afraid of the dark; the real tragedy of life is when men are afraid of the light. »

Son vocabulaire choquait dans cet endroit où tous étaient tamisés. Les conversations, les lumières et même le son de la musique d’ambiance qui se propageait d’enceintes si ridiculement minuscules qu’elles paraissaient presque dissimulées. Elles couraient néanmoins d’une oreille a une autre sans pour autant les déranger.

Au-delà du fait qu’il est nature Ace, sans sophistication aucune quel que soit l’endroit où il se trouvait, il cherchait à titiller la jeune femme bien élevée qui acceptait de s’encanailler dans ses bras d’ancien paumé. Le coude posé sur le comptoir qui rutilait, le point fermé qui l’aidait à maintenir son visage appuyé, comme un enfant impertinent, il souriait devant la grossièreté qu’il venait de fièrement entonner.
Comme si ça suffisait... Se croyant visiblement lâché en pleine cour de récréation, prêt à débouler, Ace n’allait pourtant pas s’en contenter...

- Ouais m’dame, enfin le temps d'un verre suis souvent adopté !

En ce moment il ne voyait qu’elle Ace, mais il prenait un malin plaisir à la faire douter. Les filles dans son lit venaient et s’en allaient, elles ne faisaient que passer. Callie ne saurait y déroger, Ace n’arrive pas à s’attacher, tomber amoureux l’effraie. Bien plus qu’un casse, bien plus qu’un cambriolage Ace ne laissera jamais, du moins il le croit, son cœur se faire dérober. En matière de relation avec le sexe faible, il laisse donc ses attributs masculins gouverner.

Il ne niera pourtant pas que la rousse le fait frétiller. C’est un adversaire obstiné, un combattant chevronné qui ne se laissera pas déstabiliser par la première remarque sarcastique envoyée. D’emblée Ace passe à l’offensive mais elle y répond sans ciller. En éclatant d’un rire désinvolte il croit bon ajouter :

- C’est c’qu’on appelle un avis tranché ! J’ose espérer que dans l’exercice de vos fonctions il est plus nuancé... Vous écrivez dans le Lewisburg Tribune pas vrai ?! À l’avenir j’éviterai de m’y informer....

Ace remet le nez dans sa mousse, son sourire mutin ne l’a pas quitté... Si elle continue sur sa lancée il la prendrait bien sûr ce tabouret, quand il l’embrasse au moins elle se tait ! Il hésite encore Ace, à la manière la plus appropriée de la rendre complètement muette et ce n’est certainement pas celle qu’il va employer !

- Une espèce de princesse, comme vous, aux opinions modérées m’a invité... J’vous l’ai dit, suis souvent adopté !

CQFD...

(c) DΛNDELION

messages

Say my name

Calista & Ace

« We can easily forgive a child who is afraid of the dark; the real tragedy of life is when men are afraid of the light. »

Ace semblait vouloir à tout prix lui rappeler qu'il n'était pas à sa place dans cet endroit. C'était comme s'il avait mis un point d'honneur à se comporter comme un mauvais bougre, histoire de l'humilier. Mais Calista se fichait bien de ce que le roux avait à dire ou de comment il se portait. Elle ne considérait pas que les actes des autres reflétaient ceux qui les entourait aussi. Autrefois, sa soeur Abigail était gênée avec elle. Et c'était très dur de devoir rester auprès d'une femme aussi respectable qu'Aby. Cette avocate qui regardait sa petite soeur délurée avec cet air compatissant. Elle savait qu'Aby lui donnait des circonstances atténuantes, du style "pauvre enfant, tu as perdu ta maman trop tôt." et cela avait exaspéré Callie. Mais Aby était morte. Et avec elle, tout le mépris porté aux comportements odieux. Si Ace voulait montrer qu'il était un grand macho qui se faisait adopter pour la nuit, Callie en rirait plutôt que de s'en offusquer.

- Dites donc, vos mamans de substitution ne sont pas très difficiles! Un verre et elles cèdent? Quelles petites natures...

Calista tenait bien à l'alcool. Ce n'était pas ça qui la faisait succomber à Ace. Ce qui le rendait plus irrésistible, c'était son caractère de chien. Quand il se mettait en tête que la rousse avait dépassé les bornes, il sortait les crocs et l'agressait. Sans qu'elle ne comprenne pourquoi, Callie était attirée par cette violence qui ressortait soudain du McGregor. Mais évidemment, elle se gardait bien de lui révéler cela.

- Je me passe aisément de la critique des lecteurs qui n'ont pas l'éducation nécessaire pour comprendre quelques mots bien placés.

S'il l'attaquait, Callie ne serait pas en reste. Elle lui souriait d'un sourire purement hypocrite. Ils en étaient déjà à s'arracher la jugulaire, il n'y aurait déjà plus longtemps avant qu'ils ne s'arrachent les vêtements. Mais là, elle ne pensait pas à cela. Là, elle était prise dans le feu du combat qu'il lui menait. Et il n'y allait pas de main morte. Une espèce de princesse comme vous. Il la cherchait ou alors elle ne savait plus sur quelle planète ils étaient. Calista arqua un sourcil:

- Une princesse? Qu'est-ce qu'une princesse pourrait bien vouloir à un roturier malotru comme vous?

Bien que calme en apparence, elle bouillonnait intérieurement. Pourtant, il n'y avait rien de vraiment grave ici. Mais elle s'échauffait vite la tête de lionne. Et Ace savait comment frapper pour qu'elle enfile ses gants de boxe.

- Dites messire, vous qui semblez avoir un avis sur tout. Quel est votre avis sur vous?

L'air de rien, leurs échanges étaient souvent méchants mais... ils communiquaient. Calista n'était pas très bavarde avec les gens, rarement elle s'ouvrait réellement. Avec Ace, elle le faisait encore moins. Pourtant, dans cet échange hostile, ils avaient tissé un lien. Etait-ce le caractère d'Ace avec Elliott qui l'avait attendrie? Ou était-ce cette bataille enflammée qui lui donnait l'envie de continuer?

(c) DΛNDELION

messages

Say my name

Calista & Ace

« We can easily forgive a child who is afraid of the dark; the real tragedy of life is when men are afraid of the light. »

Un regard qui se perd à la faveur d’une remarque anodine. Une mâchoire qui se crispe à l’évocation de souvenirs douloureux d’une enfance sans elle. Sa mère...

- Vous disiez ? À ouais les mamans... Il souffle avant de s’hasarder à apposer ses lèvres sur le rebord de sa boisson entamée, presque terminée. Évoquer la maternité était pour lui un sujet qu’il fallait mieux éviter, après toutes ces d’années il n’avait toujours pas digéré. Ce n’en sont pas croyez-moi ! Ace tend un clin d’œil à sa compagne pour lui proposer une trêve mais la conversation revêche reprend le chemin miné exactement comme elle a commencé. Une remarque d’écrivaillon trop prétentieux pour se remettre en cause non ? Le bandit arque un sourcil narquois sous son nez. Il attend la prochaine attaque devant la surenchère d’amabilités qu’ils s’envoyaient en guise de prélude. De préliminaires. Il finit par se pencher pour lui chuchoter. Les princesses sont des chaudasses, toutes insatiables !

Ace avale sa dernière lampée avant de poser, ou plutôt cogner, son verre bruyamment. Sans se soucier ou écouter les questions de la rousse qui se succédaient. Il lève le bras, en criant un hey déplacé, à l’intention du serveur qui par souci d’intimité s’était évidemment éloigné... A moins qu’il n’ait aucune envie d’écouter, ce qu’il comprend, leur échange virulent qui s’avoisinait de plus en plus à un affrontement. A croire qu’elle avait compris son fonctionnement, plus il était énervé, plus il était enfiévré. Le plus souvent...
C’est sans grand engouement que le barman s’approche du voleur insolent. Ace lui sourit pourtant de toutes ses dents, comme s’il se réjouissait de l’emmerder autant.

- Finalement je vais goûter à l’un de vos cocktails... votre spécialité, vous en avez une pas vrai ?

Comme s’il voulait l’impressionner le mixologue rivalise d’ingéniosité, étale son matériel, doseur, shaker, et prépare son mélange avec fierté. Différentes bouteilles, petites et grandes, se relayent avant de proposer à Ace un nouveau verre aux couleurs acidulées. Le Manhattan s’il vous plaît !

C’est en se débarrassant vivement de la paille qui dépasse, qu’enfin il reporte son attention sur sa voisine sans doute impatientée par son comportement inapproprié. Pourtant contre toute attente Ace pensait que le jeu avait assez duré. Ça l’avait relativement amusé mais à cet instant il se demandait s’il avait vraiment besoin de l’exaspérer pour pouvoir la désirer... et si le contraire était vrai ?

- J’ai jamais prétendu le contraire... je suis un enfoiré de la pire espèce !

(c) DΛNDELION