Live like tomorrow doesn't exist * Callie

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Il fait sombrement froid. Trop froid. Comme si quelque chose d'horrible avait eu lieu. Comme si la fenêtre ouverte ne devrait pas l'être. Callie revient de l'école et franchit la porte de leur maison. Elle appelle sa mère pour aller lui raconter comment Duncan s'en est pris à elle et à ses tresses joliment faites ce matin-là. Elle a honte mais elle a coupé un bout de sa tresse tellement ça l'a énervée. Maintenant ses cheveux ne sont plus égaux mais elle aime bien ça, ça lui fait un joli style. Sauf que si la gamine a répété en chantant ce qu'elle allait raconter à sa mère, elle est maintenant sans voix.

"Mom?"

Sa voix résonne dans le hall. Pourquoi n'y a-t-il aucune réponse? Elle pousse brusquement la porte du salon, entrant comme d'habitude. Sauf qu'elle remarque la fenêtre ouverte et soudain, elle frissonne. Sur le toit des voisins, il y a un corbeau qui croasse. Des pieds sont visibles au sol. Les pieds chaussés de pantoufle de sa mère. Callie avance et voit le corps immobile de celle qu'elle appelle toujours "sweety mumy" et elle se fige. Elle n'arrive pas à bouger. Ce n'est qu'au bout d'un temps qu'elle n'arrive pas à estimer qu'elle court téléphoner à son père. Il essaie de la rassurer mais Calista n'est plus au téléphone, elle est accroupie auprès du corps livide de la sweety mum sans vie.

Quelques heures plus tard, les lumières des ambulances s'estompent dans les yeux de la petite fille. Elle a pleuré à n'en plus pouvoir fermé les yeux. Son père la serre fort dans ses bras mais cela ne suffit pas. Car c'est l'étreinte de sa mère qu'elle veut en ces temps de drame. Mais jamais elle ne ressentira à nouveau le réconfort des bras d'Elowen Brady.  


Le téléphone lui avait laissé un goût amer. Quelle heure était-il? Elle ne le savait pas. Mais en apprenant qu'elle devait venir le chercher, elle avait le sentiment de rentrer dans les chaussures d'Abigail. Quand Calista avait trouvé sa mère étendue de tout son corps sur le carrelage froid du living, elle n'avait pas eu conscience de ce qui allait se passer par après. Le monde des Brady avait changé. Son père était devenu plus responsable, plus mature, plus présent aussi. Abigail prenait soin de Callie alors qu'auparavant, elle s'amusait à se moquer de ses faiblesses. C'était une nouvelle ère. Une ère où les enfants devaient faire face aux conséquences de cette disparition soudaine et imprévisible. Le père des deux gamines avait dû aviser et faire au mieux. Pour chasser ses démons, il avait changé de continent.

Otto n'était pas ainsi. Il ne faisait apparemment pas face à ses démons. Calista serrait ses mâchoires tout en regardant la pluie tomber dehors. Il n'était pas digne d'être père. Perdre Abigail était suffisant à porter comme deuil. Mais voilà qu'elle raccrochait avec une assistante juridique qui l'informait qu'elle devrait reprendre le petit. Le choix n'était pas grand : soit Callie assumait son rôle de tante et de marraine de l'enfant de sa soeur, soit il allait être placé en famille d'accueil. Otto avait été signalé comme étant un danger pour la sécurité de Elliott.

Etait-elle prête à recevoir un enfant chez elle? C'était aux autorités de décider. Un contrôle aurait lieu deux jours plus tard, si elle acceptait de rentrer dans cette procédure de tutorat. Calista regarda autour d'elle. Cet appartement était-il fait pour élever un gamin de quatre ans? Rien n'était moins sûr. Elle mit sa main sur la boîte de préservatifs. Ca ne servait plus à rien maintenant. A quoi bon se protéger si votre soeur aînée vous refilait sa progéniture en mourant ? Elle sourit en pensant à Aby. C'était typiquement le genre d'humour qu'elle aurait réprouvé. Mais son visage se rembrunit en voyant celui qui s'était accouplé avec elle.

Otto Orlof. Le grand amour de... Calista Brady. Elle n'avait que 19 ans à l'époque où elle l'avait rencontré. Ce mec plus âgé, qui posait ses fesses où ça lui chantait et qui ne se posait pas de question, il l'avait charmée. Flirtant tous les deux pendant quelques semaines, Callie ne s'imaginait pas que croiser sa soeur dans un bar serait une cause de rupture imminente entre elle et celui qu'elle commençait à aimer. Callie et Aby ne discutaient pas énormément. Sinon peut-être qu'Abigail n'aurait jamais commis l'impardonnable acte de trahison entre soeurs. Savait-elle qu'Otto était le flirt du moment de sa petite soeur? Sûrement, elle a dû le savoir. Savait-elle qu'Otto n'était pas qu'une amourette passagère? Non. Avec Calista, il n'y avait jamais rien de sérieux. Et il suffit d'une fois. Cette fois-là, ce fut celle qui lui brisa le coeur. Otto ne la quitta même pas, il la laissa sans se retourner pour la plus mature Abigail. Détestant cet individu du plus profond de son âme, son enfer n'allait jamais finir. A peine étaient-ils ensemble qu'Abigail était déjà enceinte. Le bonheur de sa soeur éclipsait presque le dégoût de Calista.

Et voilà que 4 ans plus tard, elle récupérait ce gamin, celui d'un amour qu'elle avait réprouvé, condamné et combattu. Peut-être pas aussi violemment que son père qui craignait pour sa fille. Mais Calista était verte de savoir que cet homme affreux allait vivre avec sa soeur. Jalousie? Coeur brisé? Il y avait des deux. Mais elle aimait sa soeur malgré leurs différends. Elle évitait de rencontrer Otto autant que faire se peut. Cependant elle les visitait car elle était la marraine de l'enfant. Callie n'avait jamais réfléchi à tout ce que cela impliquait d'être la marraine. Elle pensa alors à Elliott, seul avec Otto en ce moment. S'il accusait la mort d'Abigail, le petit avait besoin de quelqu'un pour lui.

Elle composa le numéro de l'assistante juridique pour qu'elle prenne rendez-vous avec les services sociaux. Elle prendrait la relève. Pas pour Otto. Pas pour Aby non plus. Mais pour Elliott.

Deux semaines plus tard, elle se présentait chez le père en deuil. Savait-il qu'il allait devoir lui confier son fils?

- You look like shit.

Toujours ce même langage, ce même franc parler. Aucun tact. Elle ne lui avait pas adressé la parole une seule fois depuis les funérailles. Elle s'était ruée chez eux juste après la mort en hurlant devant la maison qu'Otto était un criminel mais elle n'était pas sûre qu'il était là pour l'entendre.  Là, elle rentrait comme chez elle, jetant un oeil sur le désastre qu'était ce logement. Les services sociaux avaient raison, Elliott avait besoin de quelque chose de mieux.

- You know, when I said I'd like to have your kid one day, that's not what I meant.

Cynique, elle regarda le petit descendre les escaliers et courir dans ses bras. Elle avait toujours été adorée de lui. Une tata aussi cool, il y en avait pas mille sur la planète. Elle le souleva et déposa un énorme baiser sur sa joue.

- Go say goodbye to your daddy.

Elle savait qu'il ne comprenait pas ce qui se passait. Elle se doutait qu'Otto ne comprenait pas bien non plus. Enfoncé dans sa peine, il ne réalisait pas qu'il était en train de perdre le dernier souvenir tangible qu'il avait d'Aby. Quand le garçon revint, elle lui prit la main et ils sortirent. Le petit se retourna pour faire des signes à son père. Callie n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qu'Otto ne serait pas devant sa fenêtre pour agiter la main. Le regard qu'ils avaient échangé était sombre. Les ténèbres habitaient Otto. Et cette fois, ce n'étaient plus les ténèbres qui avaient séduites la rousse quand elle était jeune. Cette fois, c'était un mal qui prenait toute la place. Un mal qu'elle comprenait car il la rongeait de l'intérieur aussi. Mais elle baissa les yeux vers le rayon de soleil qui s'accrochait à son poignet. Elliott, lui, c'était la lumière. Et la lumière était plus forte que la pénombre.


Le bruit du bar est assourdissant. Calista sourit à Michael sans aucune retenue. Si les gens voyaient sous la table, ils seraient sous doute choqués de la voir l'allumer de la sorte dans un endroit public. Mais elle se fiche des conventions. Ils sont bien tous les deux. Elle adore sa manière de prononcer son prénom avec cet accent tellement british. Et Michael tend la main pour caresser son visage. C'est tellement romantique qu'elle explose de rire. Quand c'est mielleux, Callie déteste ça. Elle rit devant les comédies romantiques de la chaîne Hallmark et pleure devant les films avec des chiens. C'est à n'y rien comprendre. Mais là, Michael est doux avec elle et ça l'agace. Son pied retombe au sol et elle le regarde avec violence.

- When did it become serious between us?

Son ton est accusateur et moqueur. Michael la regarde en écarquillant les yeux. Il articule un "what" auquel elle répond avec cette même agressivité.

- Exactly. Whaaaat? We're not in a relationship, stop doing that.

Elle pousse sa main qu'il avait reposée sur la table sans qu'il n'y comprenne rien. Calista se lève et quitte le bar sans même se retourner. Elle n'aurait jamais pu l'aimer. C'était tout au plus une fréquentation sexuelle. Elle laisse s'échapper un rire cynique en se levant. Callie secoue la tête et part sans rien ajouter. Elle en avait sûrement marre de lui et elle n'a pas eu envie de se justifier plus que ça. Dehors, en mettant sa main sur la porte du taxi qui s'est arrêtée devant elle, une main touche la sienne. Adam. Elle l'entoure de ses bras.

- Well, damn me, I'd never have thought I'd meet you here!

Et voilà comment la rousse inconsistante se défait d'une relation pour aller boire un verre avec un flirt du collège qui se baladait par hasard en Louisianne. Elle enfouit ainsi les sentiments ravageurs qui l'encerclent encore aujourd'hui en pensant à un autre. Adam n'est qu'une porte de sortie, un arrêt avant le suivant et ainsi de suite. Peut-être qu'elle se fera de faux espoirs et qu'elle déchantera ou peut-être qu'elle ne lui donnera même pas une chance.


* C'est une excellente patineuse. Elle adore ça. Elle en faisait depuis petite et c'est sa maman qui lui a appris. Patiner, c'est se rapprocher un peu de sa mère.

* Vegane, elle ne mange plus de viande depuis ses quatorze ans et plus aucun produit laitier depuis la fin de ses études universitaires. Même si, elle en a honte, elle a mangé un énorme burger lors d'une soirée estudiantine. Résultat, elle en avait vomi ses tripes pendant la nuit.

* Callie aime un bon verre de vin blanc, le français de préférence. Quand elle écrit ses articles, elle a toujours un verre en main.

* Elle écrit souvent sur une vieille machine à écrire. Son assistante est obligée de tout retaper pour elle.

* Elle aime jouer avec les coeurs. Cela lui donne le sentiment qu'elle garde le contrôle.

* Elle adore les animaux et possède un cheval dans une écurie, trois chats, deux chiens et un énorme aquarium. Elle voyage beaucoup alors elle s'est trouvé une colocataire pour s'occuper des animaux quand elle n'est pas là.


1987 : Naissance du bébé roux, aimé et choyé par ses parents, elle est leur petit rayon de soleil.
1996 : Mort d'Elowen, la mère de Calista. Cela bouleverse tout son monde. Cela renverse la famille au complet.
1997 : Arrivée de Calista avec son père, à Lewisburg. Son père est chef pâtissier, ils viennent pour ouvrir une pâtisserie en Louisianne. Le choix de la ville a été fait assez aisément. Lewisburg, c'est la ville où vit la famille de Calista, du côté maternel.
2005-2006 : Cours de détective privé (sur le long d'une année scolaire, en cours du jour). Callie est très douée et sait aussi s'attirer des ennuis.
Septembre 2006 : admission à la fac de journalisme, à Columbia. Elle rejoint sa soeur à Chicago. Elle n'est pas très brillante dans tout ce qui est théorique parce que très peu assidue. Elle préfère sortir et investiguer.
Novembre à décembre 2006 : Otto. Huit en italien. C'est +- 8 semaines de bonheur parfait pour Callie qui s'amourache du russe. Mais c'est sans compter sur ce soir de décembre où elle le présente à sa grande soeur. Calista est-elle aveugle de ne pas voir ce qui se passe sous ses yeux? Non, elle est juste trop amoureuse.
Janvier 2007 : le couperet tombe. Aby sort avec Otto. C'est le drame de la vie de Calista. Pour une fois qu'elle ressentait réellement quelque chose pour un homme, celui-ci lui préfère sa soeur. C'est cruel, inexpliqué et sans appel. Cela brise le coeur de Calista.
Décembre 2007 : Elliott naît. Callie en sera la marraine. Malgré la rancoeur qu'elle porte au père de l'enfant, elle ne peut qu'aimer ce bout de chou.
Juin 2011 : obtention de son diplôme. Ce n'est pas un grade qu'elle obtient mais des encouragements prometteurs de la part des professeurs qu'elle a su charmer avec son talent.
4 janvier 2012 : La mort revient hanter Callie. Aby est partie. Un accident? Rien n'est moins certain. Le coeur de Calista se brise à nouveau.
Février 2012 : Elle récupère Elliott, son filleul et neveu. Elle en aura très vite la garde et en sera la tutrice légale.
2019 : meurtre non élucidé d'une étudiante africaine. Callie s'implique énormément dans l'enquête et obtient l'aide d'un flic pour ce dossier.