She barely knew your name.

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She left it all and headed towards the light.

- - Lonàn & Nina.

Les oiseaux, tu ne les entends plus chanter. T’entends que le vacarme de ce cœur qui vient d’être brisé. Depuis que Max t’a prêché ces paroles qui ne cessent de te hanter. Révélation qui fit presque flétrir la rose envenimée. Carte maîtresse qu’il t’a crachée au visage en espérant faire rejaillir la Nina qu’il connaissait. Cette amie qu’il croit perdue à cause des Irlandais. À cause du corbeau pour qui ton cœur brûlera à jamais. Tu sens ses bras qui viennent te tirer de ce précipice que l’on appelle dépression. Te couvrir de ses plumes pour disperser les ombres. Tu sens sur ta chevelure ce baiser empli de dévotion. Celui qui te guide dans ce méandre. Et si c’était cela, ta condamnation ? Être aimée et chérie par ce roi d’abominations ? Tu plaiderais alors coupable, pour espérer ne plus jamais le quitter. Oh Nina, tu l’aimes aveuglement. Tes paupières sont scellées par cet amour qui fait vibrer dans ta poitrine cette chanson incessante. Qui te berce jusqu’au soleil levant.

Il y a ces rayons qui font ruisseler l’or de tes cheveux. La lune a laissé sa place à l’astre chaleureux. À emporté avec lui ton fiancé. Il te suffit de sentir le vide à tes côtés. Le manque que ton corps te supplie déjà de combler. Instinctivement, tes doigts viennent caresser les draps froissés. Et entre les vestiges de ton rêve, tu revois Nancy. Son visage encore béni de chaleur et ce sourire que tu ne verras plus sur ce simple nom serti de fleurs. Elle n’est jamais bien loin, cette mort qui ne lâche jamais son labeur. Des années à vouloir l’éloigner de ta protégée. À vouloir l’arracher de cette boite de Pandore tant convoitée. Fichue neige qui finit par la tuer. Oh Nina, tu t’es toujours sentie responsable de sa disparition. T’as toujours rêvé de foutre son meurtrier en prison, jusqu’à ce que tu connaisses son nom. Cinq lettres qui te font déborder d’affection. Lonàn est celui qui t’a toujours soutenu. Le seul à sourire lorsque tu rentres au bras de son aîné. À te traiter comme une belle-sœur même avant d’être sa fiancée. Au départ tu voulais juste lui annoncer la nouvelle. Contempler sa joie avant que la drogue ne te le reprenne. Ça devait être une bonne journée et te voilà déjà les lèvres crispées par cette douleur que tu ne peux apaiser. Tu souris tendrement à Jane qui commence à comprendre ce que tu tentes de dissimuler. Le seul témoin de ces nausées que tu n’arrives pas à soulager. Cette main qui parfois se perd sur ton ventre comme pour caresser la vie que tu voudrais lui révéler. Cet enfant inespéré que Cahal n’a jamais désiré. Mais aujourd’hui, ton amertume vient d’ailleurs. Alors tu t’envoles du manoir jusqu’à ce fichu frère qui joue les dealeurs.

Les ailes croisées sur ton panier en osier, tes talons claques déjà dans le couloir. Tes ongles se perdent sur le bouton jusqu’à ce qu’il sorte de son mouroir. Jusqu’à ce que tu aperçoives la bouille encore endormi de Lonàn. « Tu t’es couchée à quelle heure encore ? » Ta voix est douce, ne laissant pas présager cet orage que tu es sur le point de faire imploser. Tu joues cette sœur fragile et innocente qu’ils aiment tous protéger. « J’ai ramené de quoi petit déjeuner. » Tu déposes un baiser sur sa faussette avant de rentrer sans y être réellement invitée. Ce n’est pas comme si tu lui laissais le choix. Lonàn ne t’échappera pas. « De quoi réellement te sustenter. » Il comprendra l’illusion. Tu le dévisages un instant, tout en avançant adroitement dans ce champ de mines qu’il prend pour salon. « Bon sang, quand arrêteras-tu de vivre comme un éternel ado ? » Tu lui balances les vêtements pour tenter de faire un semblant de rangement sur le canapé. « Et quand arrêteras-tu de faire crever ceux que tu t’évertues à empoisonner ? » Tu lui craches au visage cette vérité bordée de ce givre dans lequel tu veux le piéger. Avec cette fichue spontanéité qui ne finira jamais de les déstabiliser. Tu t’approches de lui avec la froideur que votre roi peut dégager. Avec cette colère qu'il n'a jamais dû affronter. « Hein Lonàn ? Raconte-moi combien tu en as rien foutre de ces vies manquées. »

(c) calaveras.

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Nina & Lonàn

She barely knew your name

Comme souvent, la nuit s’est révélée mouvementée. Oh, pas de drames à déplorer. Pour changer. La vie n’est pas composée uniquement de problèmes à régler. Non, cette nuit, il s’est bien amusé. L’alcool a fortement coulé. La drogue, comme toujours, s’est beaucoup déversée. Et c’est dans son nez qu’elle a terminé. Une overdose lui a suffi, il tente de ne pas dépasser certaines limites qu’il s’est imposées. Pourtant, souvent, elles sont hautement outrepassées. Parce qu’il ne retient pas les leçons, Lonàn et son esprit embrumé. Toujours plus dans les excès. Cette nuit n’a pas fait exception et c’est au petit matin qu’il est rentré, complètement déglingué. Le chemin jusqu’à son lit a été semé d’embûches, plusieurs fois, il a chuté en se prenant les pieds dans tout ce qui pouvait trainer. Parce que dans son appartement, c’est un véritable chantier. Du bordel partout empilé. Rien n’est rangé. Alors dans le noir et défoncé, c’est facile de s’y emmêler les pieds. Par chance, il est arrivé à destination sans se blesser.

Mais la nuit est de courte durée. Quelques heures à peine pour se reposer et c’est la sonnette de la porte d’entrée qui se met à hurler. Qui est donc le sombre crétin qui ose venir le déranger avant midi ? Ceux qui le connaissent savent qu’il vit la nuit et que ce n’est pas la peine de compter sur lui avant le début de l’après-midi. Sans doute un voisin un peu abruti. Le genre qui veut se plaindre du vacarme de la nuit ? Allongé dans son lit, il rumine. Peste et planque sa tête sous l’oreiller. Hors de question de se lever. Il est bien trop tôt pour débuter la journée. Malheureusement, ce son strident et désagréable n’a pas décidé de s’arrêter. Ne retenant pas le juron qui lui barre les lèvres, il se redresse et balance son oreiller dans la pièce, agacé. La journée commence bien. Se redressant tant bien que mal, la gueule en vrac, les cheveux dans tous les sens, il se frotte les pieds et traine sa carcasse jusqu’à la porte d’entrée. Préparant une réplique assassine contre l’importun, il est bien surpris de trouver Nina dans l’encadrement. Impossible de retenir la grimace qui déchire les traits de son visage lorsque les rayons de lumière agressent ses iris bleutés. Pas de bonjour, une question à la place. Comme une impression d’entendre sa mère. En temps normal, c’est avec le sourire qu’il l’aurait accueillie. Après avoir suffisamment dormi. Il se contente de hausser les épaules pour toute réponse, incapable de se souvenir l’heure de son coucher.

Elle continue sur sa lancée, étale des mots qu’il écoute sans les intégrer. Un baiser sur la joue et elle entre simplement. La porte claque derrière elle et mollement, il la suit en grimaçant. Saisit au vol l’allusion qu’elle balance innocemment. Son petit déjeuner habituel c’est un rail de poudre dans le nez. Quelques minutes ou des heures après, seulement, il remplit son estomac. Toujours dans cet ordre. Les attaques ne tardent pas à être lancées. Sur l’état de son logis, d’abord, puis sur son métier premier. Le business de la famille qu’on lui a confié. Celui-là même qui peu à peu, est en train de le dévorer. Les fringues volent mais il ne bouge pas. Glisse ses mains dans les poches de son jean de la veille, seul vêtement qu’il porte et qu’il n’est pas parvenu à retirer en se couchant. Un soupir d’agacement s’échappe, incontrôlable, alors qu’elle commence à lui taper sur le système à peine arrivée et surtout, alors qu’il n’est pas encore réveillé. L’attaque frontale, pour finir, Nina s’est approchée. S’est mise à cracher un venin qu’il est peu habitué à recevoir de la part du cygne tant apprécié. Sourcils froncés, il peine à comprendre ce qui lui prend soudainement. « Alors déjà, bonjour. » Ah, la politesse. Véritable fléau de cette famille. Visiblement, Nina prend déjà les bonnes habitudes. « Ensuite ma grande, tu m’agresses alors que j’suis pas réveillé. » D’un geste las, il glisse ses mains sur son visage pour se diriger vers les placards du salon. « Putain, tu viens me faire chier dès le matin avec des conneries ? Sans déconner Nina. » Un Lonàn mal réveillé et à jeun, c’est forcément un Lonàn de mauvais poil et légèrement irritable. Une petite dose et ça ira mieux. Frénétiquement, automatiquement, il fouille dans ses tiroirs sans même regarder ce qu’il fait. Le regard toujours ancré sur celle qu’il a toujours considéré comme sa sœur. « En effet, j’en ai rien à foutre. J’suis pas responsable, chacun se démerde. Qu’est-ce que tu me casses les couilles avec ça ? T’es bien contente que l’argent rentre, c’est quoi ton problème là ? » Parce que l’argent qu’il récolte, ça contribue aux revenus de la famille. A elle et Cahal, par extension. Et ça l’énerve, parce qu’il ne met pas la main sur ce qu’il cherche. Les cachettes changent constamment, et parfois, il lui faut un peu de temps pour retrouver ses précieux sachets. Les nerfs sont mis à rude épreuve.

AVENGEDINCHAINS @Nina Wahlberg

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- - Lonàn & Nina.

Ils se bousculent, les sentiments, dans cette voix étrangement violente. Epines aiguisées, tes paroles venimeuses pour seule arme que tu brandis lorsqu’ils deviennent trop difficiles à supporter. Tu te sens comme un pion que le destin fait danser sur un échiquier. Sans savoir s’il t’a attribué le rôle de reine ou de ce fou que le roi voudrait piéger dans son enfer. T’avances dans ce monde où l’on aime tirer sur tes failles pour éterniser ton calvaire. Il se joue de toi et aime te rappeler que cette vie ne rimera jamais avec sérénité. Fallait que ce soit lui, le bourreau de Nancy. Fallait que ce soit Lonàn, derrière cette ombre que tu haïssais depuis qu’elle est partie. T’aurais aimé ne jamais le savoir. Que Max t’épargne cette vérité qu’il t’imposa pour tenter de retrouver son amie dans un dernier élan d’espoir. Mais ça n’a fait que rejaillir l’oiseau noir. Achever le cygne immaculé qui s’efforçait de survivre malgré des ailes trop éraflées. Tu discernes de l’incompréhension dans ses yeux encore alourdis par la nuit passée. Le blond connaissait de toi que cette tendresse dans laquelle tu aimais l’envelopper. La douceur d'un lien que tu chéris depuis quelques années.

Tu l’écoutes, sans sourciller. T’arrachant un pincement de lèvres lorsqu’il aboie sa conscience endolorie par les tonnes de cam échangée. Ton menton se veut fier, pour faire face à cette violence qui parvient à peine à te frôler. Jusqu’à ce qu’il pointe ta plausible complicité dans ce trafic qui te permet d’exister. Tu sais qu’il a raison. Que Lonàn vient de pointer ce que tu tentes d’oublier par moment. Cet argent gagné dans le sang. Dissimulé autour de ton doigt et à travers cette rose de diamants. Dans la preuve d'amour que le corbeau te chante.

Vos yeux s’écorchent et te voilà spectatrice de l’animal enragé. Aveuglé par le manque et ce corps qui se débat pour trouver la poudre tant convoitée. Et t’avance vers lui. Tu le pousses en espérant le faire réagir. Secouer son âme trop endolorie. « Mon problème ? » Ton océan se sèche et le foudroie pour l’obliger à t’écouter. « C’est qu’il y a quelques années, j’aurais payé cher pour voir le dealer de ma protégée croupir en prison. » Voix froide et brisée par les émotions. « Et que maintenant je suis là, à le regarder, la peur au ventre de l’imaginer crever de cette même merde. » Dernier mot presque craché. Ton échine se tord en l’imaginant lui aussi y succomber. Cette nouvelle brèche que ton cœur ne pourra pas supporter. Tu laisses un silence planer et tu toises ce qu'il reste de son humanité. « Mais ce qui m’énerve le plus, c’est que son père a cru bon de se servir de cette information contre nous. » Pour t’ouvrir les yeux sur ces Irlandais qui ont le don de le répugner. Même dégoût qu’il ressent pour toi depuis que tu es devenue sa fiancée. « Pensant que ça suffirait pour m’éloigner de vous. » De toi. T'en rigoles presque nerveusement. Tu le fixes avant de te remettre en mouvement. Comme si ta fidélité envers cette famille pouvait être effacée. L’or n’y est pour rien, ça fait bien longtemps que tes racines reposent sur les épaules de ces hommes au futur incertain. Cette évidence à laquelle on t’a enchaînée. Fallait une âme trop innocente pour les aimer. Fallait cette force brodée de douceur pour supporter chacun de leur péché. Tu cherches dans un tiroir la neige empoisonnée. « Tu as certainement oublié cette cachette. » Le sachet entre le doigt, tu observes la bête assoiffée. Tu froisses le plastique contre son torse. Ta porcelaine près de son visage, tu lèves tes yeux pour affronter son regard. « Je ne veux pas que tu finisses toi aussi sous une plaque de marbre. » Ton affection perle entre les syllabes et ce sourire mélancolique. Ta porcelaine près de son visage, tu lèves tes yeux pour affronter son regard. « Voilà mon problème, Lonàn. »

(c) calaveras.