fb; dérapage non contrôlé •• Dagmar

Dagmar & Lonàn

dérapage non contrôlé (FB)
Fin Mars 2020

Le moteur de sa moto vrombissant sous ses coups de nerfs, l’attente au feu rouge devient insupportable. Parce qu’il n’aime pas attendre, Lonàn. L’impatience le consumant à petit feu, il a le regard fixé sur le feu tricolore figé sur le rouge depuis trop longtemps à son gout. Un pied à terre et la main serrée sur la poignée, il attend désespérément que la lumière change de couleur. Lorsque le moment de la libération arrive, il est le premier à s’élancer à toute blinde pour griller tous les automobilistes qui n’ont pas encore réagi. C’est un fou du volant, Lonàn. Assoiffé d’adrénaline, enfourcher son bolide lui procure toujours des sensations incomparables qu’il aime tant. Cette sensation de liberté et de légèreté. Cette impression de défier la loi de la gravité. Le plaisir à portée de main.

Il lui faut très peu de temps, au final, pour traverser la ville et atteindre son point de chute. Le commissariat. Douce ironie que voilà. Lui qui déteste cet endroit plus qu’aucun autre, c’est délibérément qu’il se rend sur place. La raison ? Dagmar. Une journée entière passée en garde à vue. Il n’en connait pas encore la raison mais ne manquera pas de lui poser la question. Sans doute une histoire de bagarre, comme souvent la concernant. Parce qu’elle est de la même trempe que lui. Le goût prononcé pour jouer des poings. L’adrénaline des combats et l’impulsivité à fleur de peau. Ils se comprennent sur ce point puisqu’ils ont le même besoin de se défouler. Sauf que cette fois, elle s’est fait chopper. Toujours est-il que c’est Lonàn qu’elle a appelé pour qu’il vienne la chercher au moment de sa libération.

Ralentissant l’allure lorsqu’il arrive sur place, il stoppe son bolide juste devant la prisonnière libérée. Laisse le moteur tourner, pose un pied à terre et retire son casque le temps de la saluer. « Ma p'tite criminelle, ça y est t'es sortie du trou. » Calant son casque sur le réservoir entre ses jambes, il attrape le second qu’il lui tend. Sécurité oblige, il ne faudrait pas qu’elle soit blessée en grimpant derrière lui. Bien qu’il se trouve en territoire hostile, il prend le temps de la regarder pour analyser l’ampleur des dégâts. « Grimpe. Et il faudra qu'tu m'racontes c'qui t’es arrivée parce que t’es quand même salement amochée. » Quelques plaies séchées sur le visage, qu’en est-il du reste de son corps ? « Rien de cassé ? Tu veux qu’on passe chez notre toubib attitrée ? » Est-ce vraiment utile de la déranger à cette heure ? « Ou alors, j'peux t'rabibocher, ça a pas l’air trop dramatique. Faut juste nettoyer. A moins que t’aies mal quelque part ? » Docteur Lonàn au rapport, à force de s’en prendre plein la gueule, il a appris lui-même à soigner certaines de ses blessures.

Dagmar & Lonàn

dérapage non contrôlé (FB)
Fin Mars 2020

La mauvaise humeur de Dagmar est palpable. Quoi de plus normal après avoir passé des heures et des heures dans cet enfer qu’est le commissariat, à supporter la gueule de tous ces flics insupportables et des autres abrutis en garde à vue. Il y a de quoi devenir fou ou péter un câble. Il sait bien ce qu’elle ressent, Lonàn, puisque lui aussi y a déjà passé quelques séjours par le passé. Récemment encore à cause de cet empaffé de Craven qui prend un malin plaisir à le coller au trou à chaque fois que McGrath a le malheur de croiser sa route. L’odeur pestilentielle qui flotte dans l’air de ces cages métalliques suffit à soulever le cœur. Rien que d’y penser, il en a la gerbe. Pour autant, et malgré sa mauvaise humeur apparente, la jolie Dag semble belle et bien légèrement amochée. Chose qui n’échappe pas à l’œil de lynx de Lonàn. « Un côte fêlée c’est trois fois rien ? T’es vraiment une warrior p’tit dragon. » Cependant, elle a raison sur un point, inutile de déranger Beatrix pour « si peu ».

Dagmar en place sur la moto et accrochée à la taille de Lonàn, casques en place, il met les gaz pour s’engager sur la route. En tête, une destination précise. La raccompagner chez elle et la laisser seule toute la soirée et toute la nuit alors qu’elle est blessée ? Ce n’est pas envisageable. Avec la journée qu’elle vient de passer et l’humeur massacrante dont elle fait preuve, il préfère la ramener chez lui pour s’occuper d’elle. La soigner si nécessaire – ça l’est – et commander à manger pour lui changer les idées et lui redonner le sourire. En voilà un bon plan. Le trajet n’est pas si long, il file à travers les rues de la ville pour vite rejoindre son quartier et le bas de son immeuble. Arrivé à destination, il se gare sur sa place réservée. Coupe le moteur, se redresse et retire son casque. « Terminus tout le monde descend. J’t’invite chez moi pour ce soir et c’est pas négociable. » En d’autres termes, elle n’a absolument pas son mot à dire. La laissant descendre en premier, il en fait de même juste après et s’avance déjà vers son immeuble pour monter les étages et rejoindre sa porte d’entrée. « Je sais pas si t’as faim, mais moi j’ai la dalle, on a qu’à commander un truc. Qu’est-ce qui te ferait envie ? » Autant réfléchir à la question le plus tôt possible. C’est parfois très long de se décider.

Déverrouillant sa porte d’entrée, il s’engouffre à l’intérieur et allume la lumière. Les clés atterrissent au pif sur un meuble à proximité et il balance sa veste dans un coin. En matière d'appart en bordel – bel euphémisme – on peut difficilement faire mieux. Ça n’a rien de surprenant en soit, tous ceux qui connaissent Lonàn savent à quel point son lieu de vie est un véritable capharnaüm géant. On est loin de la fée du logis. A croire qu’une tornade est passée par ici. Mains dans les poches, il s’avance dans son salon jusqu’à se retourner vers elle. « Bon, dessape-toi. » Laissant planer le silence pendant quelques secondes, juste pour l’emmerder, il se permet quand même de préciser. « Laisse-moi constater l’ampleur des dégâts. Il va déjà falloir nettoyer le sang séché sur ton visage mais je veux voir si t’es amochée ailleurs. » Dans le dos, notamment, un endroit qu’elle ne peut pas regarder elle-même. « T’as mal quelque part ? » Histoire de pouvoir cibler et d’aller chercher une potentielle poche de glace au besoin.

Dagmar & Lonàn

dérapage non contrôlé (FB)
Fin Mars 2020

Elle abdique, Dagmar, et accepte de monter chez Lonàn. Tant mieux, c’est un gain de temps parce qu’en définitive, elle n’a d’autre choix que de le suivre. Difficile de repartir à pied dans son état. Impossible de rester à attendre sur le trottoir qu’un miracle se produise pour la téléporter chez elle. Parce que son boss n’est pas décidé à remonter sur sa moto pour la reconduire à domicile. Maintenant qu’ils sont arrivés chez lui, ils y restent. N’en déplaise à qui que ce soit. Arrivés en haut des marches, la fatigue éprouvante de la nuit et du combat qu’elle a mené la veille semble se faire sentir. Sportive d’ordinaire, la demoiselle a légèrement traîné la patte dans les escaliers. Est-ce plus grave que ça n’y parait ? Aurait-il dû la déposer à l’hôpital ? Ou chez Bebe, au moins ? La question ne lui effleure pas vraiment l’esprit, parce qu’il sait qu’il peut gérer. Elle en a vu d’autre, le petit dragon, elle est bien plus forte qu’elle n’en a l'air. « Fish & chips ? Pourquoi pas. » De toute façon, il n’est pas difficile, Lonàn. Toute la malbouffe, il l’avale sans se poser de question.

A l’intérieur de son appart bordélique, les habitudes sont vite reprises. Tout est balancé au pif n’importe où. Peut-être qu’un jour quelqu’un rangera son merdier. Dagmar vautrée dans son canapé, il n’hésite pas longtemps à émettre sa requête à voix haute. Dubitative et perplexe, elle semble hésiter quelques secondes. Sourire aux lèvres et mains dans les poches, Lonàn attend qu’elle s’exécute. « J’suis du genre borné, tu l’sais bien. » Quand il a décidé quelque chose, c’est comme ça et pas autrement, en d’autre terme. Sans rien ajouter de plus, le petite brune obéit et se dévêtit. Les prunelles azurées du grand blond suivent chacun de ses mouvements et détaillent avec précision son corps dénudés et à sa merci. Un temps d’arrêt sur les parties les plus intéressantes cachées par ses sous-vêtements mais il termine quand même son tour d’observation à la recherche d’hématomes et autres blessures nécessitant qu’il s’en occupe. Avançant de quelques pas pour voir de plus près, il suit des yeux les endroits qu’elle lui indique. Un bleu est en formation au niveau de ses côtes, effectivement.

Pliant ses genoux, il se baisse et pose ses mains sur la taille de la demoiselle pour la faire pivoter et ainsi inspecter son dos. Ses grandes mains sur les hanches de la petite brune, son regard se perd quelques secondes sur ce qu’il a sous les yeux ; son fessier joliment dessiné. Il n’y a pas à dire, Dagmar est sacrément bien roulée. Doucement, il glisse ses doigts dans le bas de son dos abîmé. « T’as un hématome ici aussi. Vu la couleur, je comprends la douleur. Ça vire au violet. » Quand elle se bat, elle n’y va pas de main morte. Lentement, il se redresse et dans le même temps il laisse ses mains parcourir sa peau jusqu’à ses épaules. Un sourire aux lèvres, il s’approche de son oreille pour lui murmurer quelques mots. « Heureusement, tu as le Docteur McGrath rien que pour toi ce soir. » In extremis, il se retient de lui claquer les fesses et se détache d’elle pour rejoindre sa cuisine et récupérer un torchon dans lequel il glisse quelques glaçons. De retour brièvement dans le salon, il lui lâche la poche de glace rudimentaire entre les mains. « Tiens pour ton dos, ou ta côte. Ou même le poignet en fonction de ce qui est le plus douloureux. Assis-toi dans le canapé, j’reviens. » La laissant là, il regagne rapidement la salle de bain pour attraper sa trousse de premier soin. Ici aussi c’est un bordel sans nom, mais il s’y retrouve, c’est le principal, non ?

De retour dans le salon, il dégage de la place sur le canapé pour s’asseoir à côté d’elle. Pose la trousse sur la table pour en sortir une compresse qu’il imbibe de désinfectant. Un vrai pro. De nouveau, il se rapproche d’elle et cale ses genoux contre les cuisses de la demoiselle. Voilà ce qu’il se passe quand on a de trop grandes jambes. Délicatement, il attrape le bord de son menton d’une main et tapote sur le sang séché de son visage pour le nettoyer. « Alors ma guerrière, raconte-moi un peu le déroulement de ta soirée. Qu’est-ce qui s’est passé pour que tu t’retrouves dans cet état ? » Et au trou, surtout.