what if; morgan mcgrath & erin mulcahy

le père d'erin n'a jamais été en prison puisque c'est son petit ami, morgan, qui l'a couvert, par amour pour sa fille. sept années qu'une promesse a été faite ; le sortir de là. mais erin, par peur de perdre son père, n'a jamais rien fait. elle rend visite à l'amour de sa vie, derrière une plaque de plexiglas et un téléphone gras des mains qu'il a rencontré.

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la trame principale est une base, nous vous laissons voir entre vous les détails que vous souhaitez y apporter. l'ordre de réponse est totalement libre et privilégiez les réponses courtes.

LOUISIANA STATE PENITENTIARY, DECEMBER 2019

L’anniversaire a des allures de funérailles alors que dehors, l’automne agonise dans une ultime tempête. Il n’en saura rien, lui qui n’a pour fenêtre que des souvenirs et pour ciel que le bleu des hématomes. La lippe est fendue, les phalanges sont tordues. Dans l’intimité des frontières inébranlables, le territoire est étroit, et on fracasse des corps pour affermir son autorité. Au parloir, on masque les relents salés de testostérone avec les doux parfums des femmes qui viennent consoler leurs amants.
Il s’est battu, mais ça ne l’étonne plus. Sur son trône de pacotille, aussi fier que sa position le lui permet, il arbore sous le violacé des ecchymoses des nuances de victoire. Et sur ses joues creusées, le sang séché lui donne des airs de guerrier. Il règne ainsi de l’intérieur, tel Hadès sur ses damnés, prisonnier des enfers dont il s’est fait maître. Saint déchu, par sacrifice il s’arrache les ailes. Par sacrifice, il s’arrache à elle. Cadeau d’amour empoisonné, que de ne plus pouvoir l’approcher.

Erin est nue dans sa culpabilité. Elle y habite et y évolue, frêle et habile danseuse s’autorisant des entrechats entre les ronces du blâme. Les épines ne la blessent plus, à présent. Les sillons des larmes se sont taris à la disparition des sanglots brisés. La trotteuse s’est remise en cavale dans la montre qu’il lui a offerte, souvenir de ses larges doigts embrassant son poignet fin.
Elle lui servirait à patienter, il avait dit. C’était pour lui rappeler de continuer à vivre, aussi. Avec le boitier à égrainer le temps il ne lui offrait pas seulement une relique de leur tendresse. C’était toute une partie de son existence qu’il abandonnait à ses mains, gardiennes sacrées des années qu’il passerait enfermé. Moite de pleurs amers et de colère orageuse, hurlant à la mort la blessure de son cœur tiraillé, elle avait alors lacéré leurs âmes d’une promesse. Je vais te sortir de là, Morgan, je te le jure. Sur ses sanglots ils avaient refermé les portes, emportant l’innocent, le vaillant, l’amant, dans les tréfonds de Lewisburg.
Et alors qu’elle fait face à son propre reflet sur la vitre sale, et à l’ombre de son amant derrière, les ronces s’emparent de sa gorge pour y planter leurs échardes. Dans les yeux de Morgan, elle n’a jamais décelé de rancœur. Sept ans plus tard, et l’homme ne semble toujours pas regretter son sacrifice lorsqu’il la caresse du regard. Sept ans que la promesse s’est égarée dans l’air. Pour elle, c’est la plus cinglante des douleurs.

Elle s’installe à la table de leur rencart, dans la robe qu’il reconnaitrait pour l’avoir ôtée, la première fois, dans le secret des entrailles du Red Lion. Souvenirs du prélude de la passion, ces habiles frôlements qui l’avaient dérobée à la raison. Il n’y a plus que les images pour alimenter les fantasmes d’une flamme anéantie.
Erin se saisit du téléphone, fend son visage d’un sourire d’apparat. Cache misère que ce rictus surfait, alors que ses yeux coupables vomissent son chagrin. Sept ans et la voilà pourtant, à chaque fois, agonisante devant la réalité des choses. Enchaîné, il bouleverse encore son existence.
« Joyeux anniversaire, my love. » Un murmure, loin des secrets qu’ils se soufflaient à l’oreille pour faire frémir leurs peaux scellées. Toutes les choses qu’elle aimerait lui dire mais qu’elle ne peut formuler. L’ombre de la parole déshonorée qui hante ses mots. Cette année je t’offre ta liberté. Si seulement. Et dans les mensonges de leur amour, Erin se laisse aller à leur routine désaccordée.

my lover's got humor. she's the giggle at a funeral, knows everybody's disapproval. i should've worshiped her sooner -- @hozier

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la démarche est peu assurée. relève de fantôme qu'il est. pénombre perpétuelle à l'amertume revendiquée. ça laisse dans sa bouche un goût de cramer. dans ses narines, une odeur oubliée. les ecchymoses sur ses phalanges n'ont rien à envier à celui qui a finit défigurer. pour une paroles de trop. pour un mot parsemé derrière de larges barreaux d'acier. le démon qui l'habitait est de sortie. depuis sept années, il s'est immiscé parmi ses veines. en à résulter un cocktail fatidique. la prison révèle les blessures. submerge sur son passage, les grains de poussières oubliés. enfermés à l'intérieur de la plus vorace des carcasses. ombre qui s'avance. ombre au visage fermé. bientôt la lumière retrouvée, devant des traits familiers. elle enveloppera son coeur de ses bien faits. comme toujours. comme à chacune de leurs entrevues devant la large vitre sale des mains déposés, des postillons crachés. il n'a plus qu'une vieille photo aux rebords encornés pour se souvenir, tous les jours, de la nuances de ses pupilles, de la rondeur de ses traits et la volupté des vêtements qu'il rêve de lui retirer. la solitude engendre bon nombre de sentiments. d'hallucinations plus vraies que nature. pourtant, l'irlandais arrive encore à garder un pied dans cette réalité si fine qu'elle pourrait bien l'aspirer. le rendre aussi fin qu'une feuille de papier. il attend comme on attend après tout. compte les secondes. les heures. les jours jusqu'aux années où il pourra enfin retrouver sa liberté. mais à quel prix ? à quel autre sacrifice devra t'il songer pour palper, de ses mains maintenant salies par les regrets, la peau marquée de celle qu'il a tant aimé. libère moi de ta malice. de cet amour aux fiévreux délices.
pas après pas,
jusqu'à la libération de tout ce qui le tient en émois.
le siège est encore chaud des corps déposés dessus. le téléphone n'attend plus que l'encre de ses mains. et c'est un premier sourire qu'il lui offre à travers la vitre. elle n'est pas assez sale pour dénuer sa beauté. de chaque traits qu'il s'imprègne comme si c'était la dernière fois qu'ils se voyaient. chaque entrevue est une bouffée salvatrice dans cet enfer qui est devenu son royaume. ses pupilles ne clignent. il veut profiter de chaque seconde données jusqu'au sacrilège de devoir encore l'abandonner. dans ce monde qui ne les a jamais comprit. qui a toujours voulu les séparer. un de ses doigts se perd, dévale le plexiglas comme pour tenter de toucher ce qu'il regrette déjà. un sourire fin dessine ses traits quand la sonorité de la voix de l'aimée se fait entendre derrière le combiné. souvenir frivole. cette robe a toujours été de trop sur tes épaules. et ce sont les souvenirs qui en premier, remontent à la surface. comme une vague qui le submerge de ses bien faits. sa main retombe lourdement contre l'acier tandis qu'il se rend compte de la distance qui les sépare à présent. du mur immense et invisible qu'ils ne pourront jamais passer. sept ans c'est long. beaucoup trop long. et il est lasse de l'attente. chacune de tes visites me rappellent pourquoi je suis ici. est-ce que je deviens fou erin ? elle résonne salement la question. pas vraiment pour elle. juste pour lui. parce qu'il a l'impression de perdre la tête. de ne plus savoir qui il est et ce qu'il fait ici. son sourire s'est dissipé, dilué à travers une grimace de douleur. juste légère. à peine marquer. il peut la voir. il peut lui parler. mais il ne peut pas la toucher. pire sacrilège que de se sentir si proche et si éloigner. bien pire que si elle ne venait jamais. que m'offres tu cette année ? un bout de tissu en soie. une lettre manuscrite de ses sentiments qui font dégueuler l'encre et fendre les coeurs assassins. qu'importe. du moment que ça sonne comme une éternité.