I'll be here and you'll be alright.

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A look in somebody's eyes. To light up the skies. I'll be here and you'll be alright. ( @Justin Hurwitz- La la land ) -- Morgan & Nina.

T’as profité de l’absence de ton roi pour t’échapper. C’est l’une de ces nuits où il fera taire son humanité. Se transformant en ce corbeau qui danse entre ses ombres assassines et dévouées. Où ses mains seront une fois de plus rougies par le sang coulé. Tu ne poses jamais de question, lorsque tu entends ses pas sillonner le couloir. Lorsqu’il se couche auprès de toi pour faire rejaillir ce cœur qu’il entrave. T’es la seule à pouvoir apaiser son âme. Cette faiblesse qu’il s’obstine à chérir et que certains voudraient lui arracher. La peur que sa rose n’ait pas assez d’épines pour les faire reculer. Oh Nina, Cahal t’en voudrait de te voir jouer ainsi avec le danger. De voir ta silhouette s’évaporer dans les rues sans personne pour te protéger. Rien que pour retrouver ces yeux qui continuent de te hanter.

Dans les tiens, le reflet de ces éclairages qui ornent le Red Lion. Tu restes un instant à les contempler. Les souvenirs assaillent ta mémoire. Vestige de ce temps où tu n’étais qu’une rose perdue sur le bitume avant de croiser Morgan. Avant qu’il ne te prenne sur son armure et te baigne de cette lumière qu’il ne semble pas voir. Le premier à qui tu as redonné ta confiance, voilà ce qu’il est. Ce frère auquel tu ne renonceras jamais. Pour qui tu n’avais pas de secret, avant que l’amour ne te foudroie de plein fouet. Tu fais chanter tes talons sur le goudron, jusqu’à ces portes que tu as longtemps traversé. On te les ouvre avec ce sourire que tu ne saurais deviner. À leurs yeux, t’es devenue la reine de l’oiseau redouté. Mais t’as pas conscience de cette couronne faite d’or et de plumes noires. Tu marches en le cherchant du regard. Tu te mêles à la foule en espérant l’apercevoir. T’entends les pièces tomber, la joie de ceux qui pensent que la chance est enfin de leur côté. Puis tu te retournes, comme si quelqu’un tirait sur ce fil que tu ne veux pas lâcher. Et tes opales se posent enfin sur celui que tu cherchais. Le temps se suspend. T’es pétrifiée par cet alliage de souffrance et d’affection que ton regard dépeint. Qui réouvre les blessures que vous vous êtes affligés cette nuit-là. Mais tu ne laisseras pas, cette fois. Alors tu te remets en mouvement lorsque ton cœur te crie de le rattraper. Qui te donne cette démarche assurée. Sans dire un mot, t’attrapes sa main en rejetant toute objection. Le guidant à travers la salle jusqu’à son antre dans l’arrière-boutique du casino. La porte se referme et tu te retournes vers lui. Avec ces iris qui lui hurlent ce chagrin que tu ne peux plus retenir. Perlant sur tes joues les mots que tu ne saurais lui confier. Et tu te jettes dans ses bras avec la crainte d’être rejetée. Qu’il puisse te détester. T’as si peur de le perdre, Nina. Que Morgan ne voit plus que ton allégeance aveugle pour le roi. Alors tu le sers fort contre toi. Lui chuchotant ces quelques lettres pour dessiner ce sentiment qui te fout aux abois. « Pardonne-moi. »

(c) calaveras.

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nina & morgan / i am lost in a rainbow, now our rainbow is gone. overcast by your shadow as our worlds move on. ( @the irrepressibles )

il sent une partie de son être lui manquait. de ses os fracturés, on entend plus la douce voix de l'âme égarée. celle qui au grès du vent et de ses battements cils, semblait tout apaiser. effacer d'un geste habile, les blessures les plus difficiles à cicatriser. puisque en sa présence, morgan se sentait plus léger. oublier les fardeaux qui l'acculaient. oublier les promesses sans fondements. c'était simple. pas surfait. et dans l'ombre des coups, il a senti son humanité lui échappait. et nina s'est envolé. ça n'a pas fait mal début. c'était presque irréelle même. doucement. lentement. jusqu'à ce qu'il ne s'arrache lui même l'épine de ses sentiments. elle a été un tout. est devenu un rien. a choisi un camp alors qu'ils ne sont qu'une famille au bord de l'implosion. ce n'est pas la haine qui habite morgan. non. c'est la déception. celle de ne pas avoir pu la sauver, parce qu'il sait déjà que dans ces bras là, elle finira achever. comme les autres. comme celle pour qui aujourd'hui, tout prend l'eau. lentement. et il se noie. encore et encore. au grès de ce fratricide indolore.
t'as fini par l'effacer,
l'oublier. pour mieux te pardonner.
amer est cette solitude. il a l'impression d'avoir le monde entre ses doigts et pourtant, n'en fait que de la poussière. morgan se plonge corps et âme dans ce qu'il n'aura jamais. ne profite pas des instants donnés. ils sont fugaces. inexistants à ses yeux. alors, pour mieux oublier le désastre, il cumule les insomnies. s'entête à s'arracher un peu plus les épines qui ornent son dos à coup de fric bien placé et d'orgueil démesuré. la tempête bat son plein et il reste penaud, stoïque sur ses deux pieds. inconscient et presque sourd au reste du monde innocent. y a une foule de monde autour de lui. qui s'articule, se bouscule. et pourtant, morgan ne s'est jamais senti aussi seul que maintenant. perdu dans cette bulle, entourée par la brume. il vogue à des occupations précaires et dénuées de sens. se contente d'attraper les verres vides laissés pour compte sur les tables, les ramènent au bar. scrute l'horizon de ses deux billes glaciales à la recherche de quelque chose, ou de quelqu'un. mais ce n'est que le néant qui s'offre à lui. le néant et rien d'autre. comme si plus rien n'avait de sens. comme si cette boutique n'avait plus le même goût, plus la même allure. souffle frénétique. t'es de ces types qu'on achète pas avec de l'or. c'est bien plus profond que ça. l'abdication ne met pas longtemps. suivit du soulagement, lorsqu'au grès d'un croisement, ce sont ses yeux à elle qu'il entrevoit. parmi les flammes d'un enfer, elle jette autour d'elle sa bienséance et sa bonne foie. et sur ses lèvres, il croit presque entrevoir le sourire de l'éternel. nina est là, comme si elle n'avait jamais disparu. comme si elle n'était jamais partit. ancrée dans ce lieu. comme lui. comme tout ceux, qui autrefois, voués un dévouement éternel en ce qu'ils considéraient le red lion comme leur habitat naturel. aujourd'hui, le casino ressemble plus à un lieu de débauche où le fric a plus d'importance que les liens qui les unis réellement. les bras ballants, morgan reste stoïque, n'ose pas bouger de peur que l'illusion s'en aille en même temps que ses souvenirs. il plisse les yeux. contemple de ses rétines, ses traits fins et raffinés. douceur instantanée. elle emprisonne son coeur et sa haine. broie les deux. en fait oublier peut être un. l'espace temps lui semble exigu, oublié. morgan ne sent pas la main s'amourachait dans la sienne, emportait avec elle une partie de sa carcasse. l'embaumer de sa caresse. avant que la porte dans son dos ne le rappelle à l'ordre. son corps s'échoue contre le sien et morgan se réveille enfin. reste bouche bée. presque interdit.
douce mélodie des coeurs.
pardon des abysses.
un moment de flottement avant que ses mots ne lui viennent aux oreilles. il avale difficilement sa salive, relève la tête vers le plafond avant de fermer les paupières quelques secondes à peine. il s'écoeure lui même de la situation. n'ose poser ses mains sur la silhouette fine pourtant à sa portée. voudrait que les chimères emportent avec elles, la douleur de l'avoir perdu. tu te déteste. parce qu'elle te demande pardon. elle te demande pardon pour n'avoir rien fait à part avoir aimer. que j'te pardonne quoi nina ? je ne t'en ai jamais voulu. les mots cachés derrière l'affection qu'il lui porte. doucement, ses mains se faufilent dans son dos, enlace sa silhouette. l'emprisonne contre lui. espérant qu'elle ne lui échappe plus. mais les choses ont changé. elles ont bougé. nina et morgan étaient liés. aujourd'hui, ils ne sont plus que deux pupilles persécutées. ces histoires ne devraient pas t'affecter. non, elles ne devraient pas. elles font partit d'un passé où nina ne faisait pas partit du tableau. elles font aussi partit d'un futur oublié, presque inachevé. c'est une vague puissante qui emporte tout avec elle. même les innocents. et morgan n'arrive plus à vivre avec cette boule au ventre. doucement, il se détache de nina, repose ses pupilles sur les siennes avant de passer la pulpe de son pouce sur ses joues porcelaines. là, il sèche les prémices d'une tristesse au goût salé, dissipe cette peur qui semblait l'incomber.

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A look in somebody's eyes. To light up the skies. I'll be here and you'll be alright. ( @Justin Hurwitz- La la land ) -- Morgan & Nina.

Cœur que tu croyais taillé dans la pierre. Piégé dans ce cristal façonné par l’hiver. Morgan a su lire à travers la neige. Voir cette même mélancolique qui vous achève. Ces blessures que vous traînez en espérant que quelqu’un les apaise. Tu ne lui as jamais caché un seul de tes secrets, si ce n’est de lui dérober ces sentiments, si ce n’est cette fêlure que le corbeau dessinait sur ta porcelaine. Mais c’est peut-être lui qui a donné le premier coup. Avec cette main tendue par bravoure et à travers ses pas lourds. Lion d’or plus que de sang. Aux crocs souillés par cette rage qu’il ne peut rependre. T’as su voir derrière la brume cette carcasse qui lui donne le nom d’homme. Et t’as voulu être ce phare qui le ramènera à bon port. Car il restera toujours cette lumière qui t’a sauvée Nina. Vous avez forgé entre vos mains ce lien que personne ne vous ôtera.

Tes opales brodent l’inquiétude lorsque tu as peur de le voir sombrer. De le voir toujours plus se noyer dans cet alcool éphémère qui l’aide à oublier. Et ce soir, tu es venue le chercher. L’attirer dans tes rayons pour étouffer cette peur qu’il est le seul à pouvoir atténuer. Il te suffit de le regarder pour comprendre que rien n’est brisé. Tu ne vois que l’azur de ses yeux à travers les clients. Plus de chanson, ni de mélodie. C’est comme s’il n’y avait plus que vous et ce fil qui vous lie. Tu brises le silence et la distance. Le cygne reprend sa danse pour l’emporter entre ses ailes.

Tu te laisses bercer par ses bras et ce coffre qui bat. Chassant ton chagrin par ses paroles et l’affection qui lui brûle le bout des doigts. Tu dessines l’instant dans un recoin de ta mémoire. Tu fermes les yeux pour ne plus entendre cet éternel vacarme. « Morgan... » Tu te perds dans son océan qui ricoche contre le tien, avant que tes lèvres se laissent attirer par ce trouble que ton cœur dépeint. « J’ai vu deux des hommes que j’aime le plus au monde presque s’entretuer. » T’es déchirée par ce cauchemar que tu voudrais oublier. Entre ces deux frères sans qui tu ne pourrais exister. « Comment veux-tu que ça ne m’atteigne pas ? » L’interrogation te brise la voix. Devant lui, tu t’es toujours montrée telle que tu es. Avec cette fragilité que dans un autre temps tu écrasais. Rose aux faiblesses décimées par les irlandais. « Je t’en ai tellement voulu d’avoir agi de la sorte. » Ton poing s’enfonce dans ces entrailles et cette vie que tu portes. « D’être venu chez nous en pleine nuit afin de... » Tu t’arrêtes, comme si tu revivais cette nuit encore et encore. Comme s’il avait donné à la mort l’écueil de ces songes qui t’empoisonnent. Tu revois les visages ensanglantés. La violence que tu pouvais sentir entre les fracas de leurs poings et les mots échangés. Le fruit pourri de cette trahison préméditée. « Mais je m’en veux encore plus d’avoir tourné le dos à celui que j’ai toujours considéré comme mon frère. » De l’avoir détesté plus qu’il ne le méritait. Consciente d’avoir donné ton cœur à ce bourreau qui plaide toujours coupable. Et toi, t’aimes cette franchise qui le rend infâme. Tu brûles pour cet homme imbu de pouvoir. « Je ne peux pas vivre sans lui. Je l’aime. » Ça te déchire de l’avouer, cette dépendance que ton cœur voudrait parfois oublier. S’enliser à nouveau dans le givre pour éviter cette souffrance tant redoutée. T’oses à peine le regarder. Les bras noués contre cette poitrine qui est sur le point de suffoquer. Seule barrière que tu trouves à ériger avant de te confier. « Mais je ne peux pas vivre sans toi non plus. » Tes perles se tournent lentement vers lui. « Et j’ai peur de ne plus être à tes yeux cette amie sur laquelle tu pouvais te reposer. » A cause de cette couronne que tu gardes jalousement. Tes lèvres fendent un léger sourire pour voiler ce noir qui t’enlise doucement.

(c) calaveras.