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 fb; wake me up (pia)


                                                                 

Hunter Lange
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Hunter Lange

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☆☆ Lun 13 Avr - 14:28


Ils s’évitent, depuis son retour. Non - il l’évite. Il l’évite, et ça fait mal. C’était nouveau, et Hunter n’aimait pas cela. Il évitait leur chambre, parce qu’il n’arrivait plus à dormir. Non - il n’arrivait plus à rêver. Les monstres, les souvenirs, s’éclataient une fois ses paupières fermées et son subconscient en KO technique. Les cauchemars finissent toujours par prendre le dessus … et comme il ne voulait pas inquiéter Pia, il finissait par ne plus dormir avec elle. Ni dans leur chambre, ni dans une autre. Il avait l’embarras du choix, pourtant. Mais la suivante respirait Firmin, et c’était pire. Et les suivantes respiraient l’espoir, respiraient un futur différent, un présent différent, et ça faisait mal.
Hunter se faisait fantôme de sa propre maison. Déjà un peu mort, à l’intérieur. Le sofa l’avait accueillit, quelques fois - cette nuit, il avait dormi sur le canapé à l’extérieur, sur une terrasse en mauvais état, qui aurait dû accueillir les brunchs du dimanche et les apéros ensoleillés. Janvier s’achevait, et la fraîcheur avait été la bienvenue. Il ne savait pas si sa fiancée l’avait déjà surpris à dormir dehors, si elle savait, mais elle ne lui avait pas fait de commentaires sur ce sujet.
Pas encore, ne peut-il s’empêcher de penser. Et elle aurait raison. Il se laisse vivre, il se laisse mourir. Ils sont déjà si nombreux à l’être, à l’attendre. Il y passerait un sale quart d’heure, cela dit. Trop de comptes à rendre, trop de vérités à regarder en face. Une à la fois, cela semblait déjà impossible ; et ici, elles étaient légions. Ses absences. Ses fautes.

Il devait réapprendre à fonctionner, à se coordonner. A retrouver son équilibre - mais cela semblait si illusoire. Réveillé à l’aube par les premiers rayons du soleil, il devait avouer avoir réussi à dormir quelques heures. La matinée déjà bien entamée, il se contenta de vider le cendrier dans la poubelle, et se força à trouver refuge à l’intérieur de la maison. Il pourrait aller s'habiller, mais cela voulait dire aller se confronter à sa douce. Prendre une douche - même problème. Sur la liste de choses à refaire dans cette bâtisse, une seconde salle de bains lui semblait plutôt prioritaire, à cet instant.
C'est dans la cuisine qu'il finit par échouer. Autrefois empire familier, aujourd'hui ruines étrangères - il se laisse tomber sur un tabouret. La seule vision de ses bras nus lui file la nausée. Parcheminés de tatouages, son histoire en hiéroglyphes lui fait face. Ses prunelles repèrent un vêtement de sa femme, n'importe quoi ayant des manches, qu'il s'approprie dans la foulée. Son odeur imprègne encore le tissu, c'est à peine moins insupportable que ses tatouages.
Quitte à investir la cuisine, autant s'y impliquer. Ouvrant placards et tiroirs, les uns après les autres, il empile sur l'îlot de quoi réaliser des pancakes. Parce que c’était simple, parce que ça allait faire plaisir à Pia, parce que ça allait l’occuper, parce que les pancakes, c’était le petit-dej préféré de …
Et c’est là que ça fout la merde. C’est là qu’il s’arrête, en conflit avec lui-même. C’est là qu’il vagabonde, qu’il se prend un marathon en pleine tronche, il se fait emporter. Stephen, Stephen, son rêve à lui c’était pas d’flinguer des innocents, Stephen, Stephen, en avais-tu la moindre idée ?
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MessageSujet: Re: fb; wake me up (pia)   fb; wake me up (pia) Empty
☆☆ Mar 14 Avr - 3:11


Ce garçon est une ville

Elle s'est faite belle. Pour lui. Son retour a le l'odeur des choses qui fleurissent et de l'hiver qui se range. L'odeur des promesses qui rétablissent quand on est ras la terre. Pia a fait des réserves de ces promesses, pour plus tard. Des non-dits, des silences, aussi.

C'est l'odeur d'une échappée indolente, celle qui ressemble à un long voyage et qui ridiculise les peurs. C'est l'odeur d'une attente qui s'est épanouie sans lui, d'une fuite colérique et désœuvrée, et d'un quotidien à deux qui s'est un peu évanoui. C'est l'heure de se tenir la main. De traîner dans la tête de l'autre, pour finir par se réfugier ailleurs, par peur des possibles découvertes. C'est l'heure d'improviser des mensonges trop grands pour eux, de se blottir en-dessous des réverbères et de changer la couleur du ciel. Elle s'est habillée de victoires, de gouffre, de vertiges, de liberté, et son rouge à lèvres a débordé. Il fait encore jour mais elle est plus très sûre de le reconnaître. Avant, chacun de ses retours était différent et maintenant, ils se ressemblent tous.

(...)

Des heures de trop, des mots de trop. Elle ose plus le toucher, et encore moins l'embrasser. C'est plus par habitude que par envie. Hunter, c'est l'immensité - au bord de l'agonie, il porte le monde entier dans ses poings refermés et ses phalanges fracassées. Elle est pas aveugle, elle voit bien tout ça. Les murs qui l'enclosent, les nuits vides, l'absurdité de leur vie. Hunter est au fond, tout au fond, et Pia veut pas basculer avec lui. De temps en temps, elle rêve de grandiosité. Elle glisse de draps en draps, entre les corps tempêtes et les chairs assoupies, elle disparaît patiemment contre les bouches égarées et les caresses heureuses - et elle se sent chez elle.

Elle l'a rejoint dans la cuisine, sans un bruit. Il lui tourne le dos. Lui, comme elle, s'obstine. Ça n'a plus de sens. Ils s'épuisent. Parfois, elle le voit, son tee-shirt froissé par l'osier du canapé de dehors, elle respire son désespoir immobile, sa pudeur détournée, ses cris silencieux et ses cauchemars une nuit sur deux. C'est pas que le martyre est une couverture. C'est juste que Firmin est trop là. Il faudrait vider Hunter de tous ses débris, souffler dessus, et le mettre à l'abri. Mais ça, Pia y arrive pas.

L'écho des corps incompris. Les yeux fermés sur l'évidence. Pia brûle, elle parle comme si. Comme s'ils ont pas échoué, comme s'ils sont pas abîmés, comme s'ils y croient encore. Elle l'a embrassé du bout des lèvres, sans le respirer, parce qu'elle a pas su quoi lui dire. Elle a voulu se nourrir de son amertume en pleine obscurité. Elle a essayé, longtemps, pour chaque fois, abandonner.

- T'as bien dormi ? Faut que tu penses à fermer derrière toi la nuit, j'aime pas savoir la porte ouverte. Et tes pancakes sont dégueulasses.

Elle a soupiré, la mâchoire serrée. Faut réagir avant qu'il soit trop tard, Hunter. Faut vivre. Elle en a assez qu'il soit encore quelque chose à ses yeux. Elle cherche des repaires, des pardons, mais la vérité, c'est qu'ils passent leur temps à se défaire. Et à chaque fois, Pia doit réapprendre à l'adorer.
Ils sont là, comme deux cons. Devant leurs ruines. Peut-être, au fond, qu'elle a jamais arrêté d'être amoureuse. Et dehors, l'averse applaudit.
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MessageSujet: Re: fb; wake me up (pia)   fb; wake me up (pia) Empty
☆☆ Mar 14 Avr - 12:05


Il est ici, posé contre l'îlot de fortune. Assis depuis quelques secondes, quelques minutes, quelques heures. Depuis la veille ou bien plus, il est si simple d'en oublier la notion du temps et de l'espace. Il est ici, chez lui, dans sa maison à Lewisburg, et cela fait un mois qu'il n'a pas bougé, qu'il est coincé à l'autre bout du monde. Le corps et l'esprit sont deux entités bien séparées ; il n'en reste qu'une coquille vide. A l'instar d'un bernard l'hermite dissocié, est resté sur les dunes sablonneuses son esprit enfermé dans un nouveau piège, et n'est rentré sur les côtes américaines qu'une coquille sans vie, à l'abandon au gré des vents et des courants, exposé aux éléments. Une coquille couleur carmin, une coquille rafistolée qu'aucun autre bernard l'hermite ne voudrait jamais plus habiter.
Qu'aucune femme sensée ne pourrait aimer. 

Il n'y a pourtant que son contact qui parvient à le ramener à la réalité. A cette réalité, du moins. Ce n'est pas une situation à cent quatre-vingt degrés. L'opposé total de l'enfer brûlant, de ce sable qui pique et qui s'insinue partout, sous les vêtements dans les cheveux dans la bouche trop sèche d'un été infini. Dans le calme de la cuisine, c'est un enfer gelé. Pia et Hunter traversent un lac figé dans les glaces, où chaque mouvement, chaque geste fragilise un peu plus l'espace qui les maintient à flots. Hunter n'ose pas, Hunter n'ose plus. 
Il a déjà un si lourd bagage sur ses épaules, qu'il ne peut demander à sa fiancée d'en porter le poids. Il ne veut pas la contraindre, jamais, il ne veut pas l'emmener avec lui sous la glace, au trente-sixième dessous. Il se noie déjà, pas besoin de se projeter. Qu'elle vive, elle, même sans lui, il préfère de loin la voir rayonner que couler à ses côtés. Sa mort serait plus douce. Alors, qu'elle se débatte, qu'elle s'ébatte, pourvu qu'elle soit heureuse.
Mais il ne voulait pas la faire fuir, l'égoïste, il la voulait encore sous ses paupières, jaloux de cette idée qu'un jour tout serait comme avant. Sauf que si elle aussi venait à disparaître, alors il ne resterait rien. Il ne serait rien. 

Alors quand elle l'embrasse, c'est l'électrochoc. C'est une seconde de répit, un battement de cœur rien que pour dire, je suis encore vivant. Avant qu'elle n'y plante un pieu. 
Hunter abdique. Toujours, face à elle. Il n'a rien à lui reprocher quand le poids de ses propres maux lui fait courber l'échine. Il n'a que des excuses insolentes à lui offrir. Que l'espoir d'un pardon divin pour le faire tenir. - Plutôt bien. Et toi ? Comparé aux autres, celle-ci n'avait pas été insoutenable. Ses cauchemars lui avaient offert quelques heures de grâce. 
- Désolé, pour la porte. C'était plus fort que lui, vieil instinct qui lui disait de ne pas verrouiller toutes les entrées, toutes les issues. Et puis, il avait dormi pratiquement devant. Non pas que cela ne serve d'excuse appropriée. Pia … Son nom pour seul reproche. Attaquer sa cuisine, maintenant ? Ou plutôt son absence de cuisine. Les ingrédients encore dispersés sur la table, la farine solitaire dans son récipient. Il n'avait pas encore commencé. Il n'arrivait plus à se concentrer. Tu préfères des œufs ? C'était tout aussi simple, dans ses cordes. Peut-être que cela calmerait sa tempête.
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MessageSujet: Re: fb; wake me up (pia)   fb; wake me up (pia) Empty
☆☆ Sam 18 Avr - 2:33


Tu me tues
Tu me fais du bien

L'homme qui la regarde est un enfant passible d'amour. Elle l'a apostrophé, les yeux encore envahis par le sommeil et l'amertume, elle a perdu l’équilibre devant sa petite gueule d'hiver - Pia est atroce. Et elle s'en tape. La confusion est toujours douce, et, éparse dans le jour ensoleillé, Pia attend qu'Hunter lui revienne. On l'a jamais entendue crier derrière ses fenêtres, jamais vue se perdre dans l'échappée du ciel, et pourtant, chaque soir, elle se disperse pour plus se voir - toujours plus colorée, toujours plus vivante, toujours plus humaine, quand elle sait Hunter entre parenthèses.

Il traîne des solitudes muettes dans une cuisine inachevée. Il ne semble pas comprendre que l'un comme l'autre, ils sont en train de se manquer. Ils ont fait de la place à la mort, et s'ils sont tous les deux rescapés, elle les a aujourd'hui rattrapés. Lui contre un meuble fragile et elle assise un peu plus loin, toutes les lumières auraient pu être à eux. Les paupières de Pia ont clignoté. En un instant, il n'y a plus que les corps courbés par les espoirs et fatigués par les impostures, au bord de l'horreur, zéro sincérité, ils sont des imbéciles incapables de s'aimer un tout petit peu mieux. Ensemble pourtant, ils sont moins vieux.

- Ouais. Je me rends compte que je dors bien, seule.

Seule, ça veut dire sans toi, mais avec les autres. Elle a laissé les secondes les éloigner mais n'a pas bougé. Pia n'a pas écouté les histoires, elle se persuade qu'il existe toujours quelque chose, et elle voudrait ouvrir la fenêtre pour fuir et le retrouver. Elle parle de cet Hunter-là. Celui qui était sien, son héros son danseur son sculpteur son travers son cuisinier son plaisir son ami son utopie son vagabond son amour son photographe son aventure. Le sien. Il y a quelques temps, leur monde était à la hauteur. Elle a pas rêvé, hein ? Alors, elle continue de parler avec de grands gestes en se dirigeant vers la cafetière.

Parce que l'impatience et l'attente la cassent, elle a le mauvais rôle. Elle a trop imaginé vouloir se précipiter vers le bien, tant pis pour leurs vieilles gentillesses, leurs souffles usés, leurs grimaces perdues. Après deux-trois échanges, après l'avoir embrassé, après l'avoir à demi-respiré, Pia lève enfin les yeux sur lui. Elle fronce les sourcils devant le haut qu'il porte. Elle s'est un peu rapprochée, suffisamment près pour le toucher mais pas assez pour se soupirer. Ses doigts ont écarté le tissu en veillant à ne pas effleurer sa peau nue.

- Ce pull te va presque mieux qu'à moi, c'est très vexant. Et des œufs ou autre chose, comme tu veux, j'ai pas très faim en fait.

L'indifférence envahit, enfle, grandit, abasourdit, obscurcit. Elle complique tout.

- Hunter ? Samedi prochain, Olivia et Paul se marient, tu te souviens ? Tu seras là ? J'avais répondu y'a quelques mois qu'on irait probablement ensemble, mais t'as peut-être prévu autre chose. Avec les gars. Avec quelqu'un d'autre. Ou je sais pas. Tu fais comme tu veux. Mais, essaie de venir d'accord ?

Les deux savent que c'est un mensonge, un de ceux qui aiguille le cœur et coud les mains. Pia n'a juste pas envie de répondre aux curieux, ni d'être vue seule à ce mariage, sans enfant ni fiancé. Leur naufrage est lent et ivre, ils étouffent longtemps sans plus y croire. Aujourd'hui, leur vie consiste à choisir entre le rivage et les abysses. Le premier qui ouvre les yeux a perdu.
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MessageSujet: Re: fb; wake me up (pia)   fb; wake me up (pia) Empty
☆☆ Dim 19 Avr - 18:34


Cela ne s’arrête jamais. Le combat, la lutte acharnée. Celle à l’intérieur, celle qui résonne dans sa cage thoracique. Celle qui la suit depuis des semaines, et celle qui reprend chaque jour à l’aube. On pourrait penser qu’Hunter a baissé les bras et rendu les armes, mais il n’a simplement pas envie de l’affronter elle. Elle est la seule à avoir raison, à pouvoir l’achever en un regard. Pia était le réceptacle de ses erreurs et de ses fautes, le reflet du pire et elle le lui rappelait constamment.
Mais Pia était aussi vivante, furieusement vivante, il l‘avait blessée, plus d’une fois - et aujourd’hui, elle exposait ses plaies et explosait sous un feu pour incendier sa carcasse. Des mots pour le piquer, d’autres pour le mettre sur la touche. Hunter n’a pas rendu les armes, et il ne l’affrontera pas. Il reste sur ses gardes, joue en défensive dans une partie qu’ils finiront par perdre. Deux fauves bons qu’à se cracher dessus. De toute façon, Hunter n’avait aucune idée de comment se pardonner, de comment se faire pardonner. Pas sûr qu’il en ait même envie.

Alors il encaisse, comme il peut, les flèches lancées du bout de sa langue. En général, il préfère ne pas répondre, et espère que l’orage se calme de lui-même. Son absence de répartie pourrait passer pour un manque de passion, il préfère penser que celle-ci se fait plus petite dernièrement, que la douleur a prit les devants. Finalement, il se voile la face et les sentiments, repousse à jamais le moment de faire le tri. Préférant encore qu’elle dorme seule plutôt que d’apprendre ses insomnies.
Il tourne autour de ses remarques, propose autre chose quand elle critique sa cuisine. Le sujet est sensible, Pia le sait très bien. Trop de “si” masqués dans leurs échanges. Si tu avais continué la cuisine, on en serait pas à aujourd’hui. S’il avait continué la cuisine, il n’aurait probablement pas pu lui offrir cette maison ; mais s’il avait continué la cuisine, peut-être que Firmin serait encore là, avec eux. Et tout au fond de ce chemin, rien de bon ne l’attendait. Là, à cet instant, il aurait aimé qu’elle l’effleure. Il aurait aimé l’attirer contre lui ; si seulement il était sûr qu’elle ne virevolte pas de l’autre côté de la pièce.
Un frêle sourire s’esquisse quand même sur ses lippes. Il savait que devant une assiette prête, Pia mangerait. Sa fiancée était fière, combative, mais loin d’être stupide. Cela lui donna juste assez d’élan pour se lever et ramasser les ingrédients de trop. Peut-être demain. Ou le jour d’après. - Je peux te le rendre après ma douche ? Il avait encore besoin de quelque chose pour lui masquer la vue ; mais ne fit aucun commentaire sur sa faim, alors qu’il commençait déjà à briser les coquilles au-dessus d’une poêle.

Puis Pia lui rappelle l’échéance d’un mariage prochain, comme si de rien n’était. Hunter et Pia n’ont jamais eu besoin de mots pour communiquer. Ni même d’un regard. Le militaire avait beau faire attention à son feu, Pia venait de s’installer dans son crâne. Elle et sa jolie robe blanche, une qu’il pouvait toujours imaginer à défaut de l’avoir vue. Un jour heureux qu’ils n’avaient jamais eu. Qu’il ne lui avait finalement jamais accordé, préférant s’en retourner aux confins du monde. D’autres regrets - il ne les comptait plus.
Ne subsistait que l’idée d’un jour heureux. Une trêve, peut-être. - Je serai là. Si tu le veux. Il n’avait rien de prévu, depuis son retour. Hunter vivait en roue libre, et à chaque jour suffisait sa peine. Alors, dans une semaine, non, rien ne se dessinait à l’horizon. Même s’il n’avait pas vu Olivia et Paul depuis des mois, des années. Pas sûr, même, qu’il ne les ait vu depuis l’annonce de leur fiançailles. Peut-être qu’un détail se mettrait en travers de cette réunion. - Comment je dois m’habiller ? Et les autres, muettes. Y avait-il un stupide thème ? Comment est-ce qu’elle s’habillera ? Comment devait-il se vêtir pour ne pas lui faire honte ? Pour la rendre fière, même ? Et la plus importante de toutes, est-ce qu’au moins il avait ça dans sa garde-robe ? Pas sûr que cette fois-ci, le pull abandonné dans la cuisine ne puisse convenir.
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MessageSujet: Re: fb; wake me up (pia)   fb; wake me up (pia) Empty
☆☆ Jeu 23 Avr - 23:13


J’ai le temps
Je t’en prie
Dévore-moi

Un matin sans odeur. A leurs pieds sur le sol ébauché, leurs illusions en ruades sauvages qui déploient le monde. L'éclat solitaire qui ne brille plus pour eux. Les cœurs se tordent - en fin d'aventure, recroquevillés sur leur peine et qui ne se souviennent plus de leurs origines, les nœuds se serrent et naissent à l'aube, sans bruit. Et tout un amour suspendu depuis des mois dans leurs mélancolies d'enfant, à peine une tourmente, à peine un mauvais rêve. Tout juste une tendresse.

Pia a oublié le goût de la peau de Hunter et ça la terrifie. Elle ne connait pas grand chose en dehors des lèvres framboises et des ongles colorés, mais elle sait quand elle se perd et s'assombrit, en bord de lui. Pendant des années, elle a versé ses baisers sur Hunter, maintenant c'est son tour de la sauver, parce qu'un jour peut-être, elle prendra la décision en trois secondes et elle la remplira cette valise, avec toujours l'espoir que demain, ils habiteront la vie, prendront l'air sans les souvenirs entre les veines - ils deviendront eux.

- Je pensais venir avec toi sous cette douche, mais peut-être pas en fait, euh... ouais, ouais rends-le moi après. Tu le poseras sur le lit.

Elle a regardé au-delà de leurs corps étourdis. Et ce qui lui est apparu, outre leur quotidien sans visage, sont leurs silhouettes sans ombres, sans voix, sans regards, qui se retrouvent l'une contre l'autre dans une maison sans mode d'emploi. Pia voudrait recommencer, planter des fleurs tout autour dans le jardin, sentir le pourpre de ses joues, trembler pour un rien. Elle cherche cette déchirure à agrandir, une écorchure pour s'enfuir.

- Mais si t'as pas envie de venir, ne viens pas.

Ne viens pas s'il pleut dans ton jour, s'il pleut dans tes idées. Hunter, s'il a toujours eu un goût d'obscurité, encore et encore, reste la personne que Pia aime le plus au monde. A en perdre haleine, elle s'est imaginée dans des draps, pour de vrai, avaler les tempêtes d'une belle personne, s'asseoir dans une voiture qui n'est pas la sienne, pour de vrai, ralentir le pas avec un autre homme quand décembre est plein de nuit. Pourtant, chaque fois, ce n'est jamais aussi bien qu'avec lui.

- J'en sais rien, tu fais chier Hunter, au pif, tes chaussures marron et ton costume bleu ? T'en as pas mille de toute façon.

Elle lèche ses doigts pleins de café brûlant. Pia a revêtu un sourire arrogant. C'est le bordel partout et elle s'agace pour des habits. C'est absolument perdu d'avance.

- Hunter ? Tu me manques. Tu me manques tout le temps, et je sais pas comment le dire. J'arrive plus à penser, j'ai peur de tout faire de travers. Je te reconnais pas, et surtout je me reconnais pas. Désolée. J'y arrive plus.

Elle a secoué la tête de gauche à droite. Elle sait plus vraiment ce qu'elle dit. Entre les œufs et le café, c'est pas le moment de regarder les lendemains amers au fond des yeux. Ce retour ressemble à un cauchemar. Pourtant, quand Hunter a déposé une assiette parfaite devant elle, Pia sait déjà qu'elle la mangera. C'est toujours comme ça. Petit à petit, elle réapprendra à bousculer les sourires, à écrabouiller la main de Hunter à force de s'y accrocher de toutes ses forces, à l'aimer les jours avec et surtout les jours sans. Les œufs ont un goût de pluie et Pia s'étire dans la cuisine. De loin, elle étudie les veines de Hunter et son corps absent qu'elle voudrait pardonner. Elle s'est évanouie au creux de lui. Reste l'envie.
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MessageSujet: Re: fb; wake me up (pia)   fb; wake me up (pia) Empty
☆☆ Lun 27 Avr - 17:58


Plus il la regarde et plus il pleut, à l’intérieur. Il contenait ses foudres et ses orages auprès d’elle, de peur qu’elle ne voit la noirceur de son âme à travers ses iris. Le déluge le rendait triste, le déluge le rendait faible - mais il pouvait le supporter. Il pouvait le supporter puisque l’eau était son élément, il pouvait le supporter et passer des heures trempé, on lui avait bien appris ça à la Navy. Il pouvait le supporter si cela signifiait voir les soleils de Pia réchauffer son corps, qu’elle le brûle même, il lui en serait reconnaissant. Pour elle, il pourrait tout endurer.
Sauf peut-être la voir s’éloigner.
Il ne s’attarde pas sur son commentaire au sujet de la douche, ne pouvait se laisser avoir à chacune de ses attaques. La différence était parfois bien mince, et ne lui laissait que peu de place de manoeuvre. Hunter avait beau s’imposer cette distancer, leur imposer cette distance, il craignait ne plus être capable de se rapprocher. Les murs érigés entre eux finiront par l’isoler. Le pull emprunté deviendra leur ultime drapeau blanc, à force d’éviter leurs batailles, Hunter s’attirera la guerre - et elle sera loin d’être froide. A chacun ses tranchées, avant que la marée ne les emporte.

- Je viendrais. L’affirmation. La promesse. Une franche décision comme peu ont passé la barrière de ses lèvres ces dernières semaines. Il prolonge ses mots d’une question plus mondaine. Incertain de la tenue dans laquelle on l’attendait pour l’événement. Tous en blanc, tous en noir, tous en rouge. Pourtant, il a quelques costumes dans son armoires, pour se déguiser quand la situation l’exige. Pour faire plaisir à Pia parfois, pour faire plaisir à Stephen et pour faire plaisir à papa maman. C’est juste qu’il n’a pas l’impression d’être lui-même dans ce genre d’habits, mais il peut faire semblant pour un jour ou deux, oui, ça faire semblant c’est dans son répertoire.
Mais sur les inflexions de sa fiancée, il voudrait les jeter ses chaussures marron, et le bouffer son costume bleu. Ce ne serait pas bien, pas assez bien, loin d’être parfait - lui, jamais parfait. Il pleut, encore.
Il pleut, toujours.
Le cuisinier sert les oeufs dans deux assiettes, Pia se charge de l’assaisonnement. Faut dire qu’elle a la main lourde, qu’il peut sentir le feu ravager son palais sans avoir encore goûté au plat. Le genre de dernier repas avant la fin du monde.
C’est une évidence, Hunter n’a pas la langue aussi affutée que la sienne, et il garde ses bonnes intentions pour lui. Il n’est pas de ceux à répéter à tout va qu’il l’aime, à offrir des bouquets de fleurs géants ou des peluches ridicules. Jusqu’ici, il préférait satisfaire son appétit, déposer ses attentions discrètes sur son passage, puis même faire les corvées qu’elle déteste. Et, même si les réparations s’éternisaient, il avait posé un toit sur sa tête pour que jamais, elle ne dorme sous la pluie. La même raison qui le poussait à fuir leur lit.
- Je … c’est moi qui suis désolé. Pour autant, il n’arrive pas à la regarder dans les yeux, son regard glisse sur le visage de Pia avant de revenir vers son assiette. Il a peur de la toucher, peur qu’elle ne recule pour éviter son contact. Alors, depuis longtemps, il a arrêté d’oser, s’enfermant dans ses incertitudes. Oubliant le goût de leurs arc-en-ciels.
- Je pensais … Je pensais que t’aurai sauté sur l’occasion pour me traîner dans les boutiques. Leur offrant une excuse pour recoudre les morceaux, enfin essayer quoi, de broder par-dessus ses absences pour tenter de magnifier leurs lambeaux. Ils ne sont plus rien. Hunter ne lui donnait même pas les excuses qu’elle méritait. D’un autre côté, personne ne méritait de connaître cette vérité-. Alors il ramasse les dernières bribes de courage qui traînent encore à ses pieds, s’élance vers le gouffre. - Je n’aurais pas dû y retourner, après Firmin. Il lui concède ses vérités et ses propos, il lui accorde ses colères - toutes justifiées, il le savait désormais. Le nom de leur fils sonnait terriblement faux, il lui coupe les lèvres mais quitte à en finir, il termine. Et maintenant … tout est différent. Et je suis désolé de t’imposer ça. C’était tout ce dont il était capable de dire. Aussi promptement qu’il avait percé à travers, Hunter s’affaire à reboucher les trous et les fissures, pour ne pas que Pia ne puisse voir les ravages de la guerre, pour ne pas qu’il se répande et ne puisse jamais s’en relever.
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☆☆ Jeu 30 Avr - 3:02


Les souvenirs, c'est tout ce qu'il te reste quelquefois
Pour sauver ta peau, quand t'as plus rien

Il y a là, dans cette maison de rien en suspens au milieu de la Louisiane, les vestiges émus de leur histoire d'adolescents. La rosée qui fait briller toutes les herbes, la tranquillité amoureuse du premier café bu sur la table mal courbée. Pia était là, avant, quand il y avait des fraises en dessert et que leurs éclats de rire inventaient la lumière. Quand leurs mains voulaient tout le temps s'aimer, leurs bouches tout le temps se sourire et que s'échappait vers le ciel la sueur pleine de larmes qui s'élève du corps des bien-aimés. Elle était là avant le début, quand Hunter ne connaissait ni son visage ni son prénom, dans la cour d'école remplie de silhouettes d'enfants. C'est comme si elle l'avait toujours attendu.

- Ok merci. On pourrait, oui, te chercher un nouveau costume, puisque je dois aussi trouver une robe, mais je pensais pas que... enfin, je sais pas, ça t'a jamais intéressé ce genre de trucs. Tu pourrais peut-être m'accompagner ? J'ai repéré une robe bleue terrible, genre slip dress, je crois que tu l'adorerais. Ouais, enfin bref, tu pourras venir si tu veux.

Et soudain. Il a parlé de Firmin.

- Tais-toi.

Elle l'a perdu. Il est devenu quelqu'un qu'elle ne connaît plus, il a des secrets au fond des poches et des soupirs se déploient dans le vide. Mais qu'est-ce qu'elle l'a aimé. Du jour au lendemain, elle a aimé Hunter, leur vie suspendue, les virgules entre les peines et les caresses, les promesses de leurs quinze ans, c'est fou, elle a tout aimé, ses yeux voltiges qui la disaient belle, ses mots toujours vrais, Hunter tout entier, elle l'a aimé en désordre, jusqu'à l'épuisement. Elle l'a tellement, mais tellement aimé. Aujourd'hui, les débordements entre eux sont trop brutaux, et elle ne veut plus de ça. Elle ne veut plus des égarements nocturnes pour ne plus entendre ses propres cris. Elle ne veut plus des départs qui secouent le cœur et bousculent son monde. Alors, Pia devient mauvaise, elle aiguise ses mots, elle parle mal, pour le meurtrir et l'empêcher de mourir.

- Parle pas de lui alors que t'étais même pas là quand... t'étais même pas là pour lui dire au revoir. T'étais même pas là, et j'ai jamais eu autant besoin de toi. T'étais pas là, alors tais-toi.

Elle s'est pas rendu compte de sa voix brisée et trop haut perchée. Il est trop tôt pour parler de Firmin, c'est pas une heure, ils peuvent pas déjà se faire mal, derrière il y a la nuit, ils devraient vivre les paupières fermées comme ils le font depuis des années. Minutieusement, méthodiquement, avancer, puis reculer.

Les souvenirs ont délavé les secondes et coloré le temps perdu. Pia prend l'eau, et ne peut plus s'abriter derrière ses faux rires et ses grands airs qui lui permettent de rester à l'écart d'une vie qu'elle a pas choisie. Il fait si chaud soudain. Hunter, devenu un étranger, a rien à foutre des yeux de Pia qui ne font que le chercher. Elle est là, assise, à la manière d'un astre aux bras recroquevillés contre sa poitrine, à engueuler quelqu'un qu'elle sait plus comment aimer.

- T'as raison ouais, tout est différent. Tu me manques mais je veux plus de tout ça. Je peux pas être forte pour deux, causer pour deux, vivre pour deux. Et putain arrête d'être tout le temps désolé. Mais tu vois pas que y'a plus rien qui va ? T'es heureux comme ça, toi ?

Elle voudrait sa peau, son cou, ses lèvres, une seconde, mais plus que le Hunter d'avant, c'est la Pia d'avant dont elle s'ennuie le plus. Elle a regardé en arrière, elle s'est retournée sur eux. Tu crois qu'il est déjà trop tard ?
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☆☆ Lun 4 Mai - 10:42


Il n’y a plus personne pour chanter la partition de leurs étés bienheureux, plus personne pour célébrer comme ils étaient beaux. A deux. A trois. Ils n’auraient jamais dû retomber au chiffre deux, c’est bien là le problème, c’est là que le train a déraillé. Le train du bonheur, celui qu’ils avaient emprunté bien des années auparavant. Hunter, il ne sait plus trop comment ils sont montés dedans, avant de vivre à cent à l’heure. Peut-être bien que c’était un jour de juin, ou de juillet, que le quai ne ressemblait vraiment qu’à un bout de trottoir surplombant l’asphalte. Il aurait pu attendre longtemps, ce train pour une autre vie, avant qu’elle ne le percute. Elle avec son beau sourire et ses grands yeux, lui avec pas grand-chose d’autre qu’une Coors et du temps à perdre. Elle l’a déstabilisé d’un effleurement, avant de capturer son coeur entre les rayons du soleil. Lui, il a rien vu venir que c’était déjà plié.

Sans doute que cela explique pourquoi sous les gouttes de pluie, ils ne savent plus s’aimer. La magie s’est dissipée sans qu’ils ne s’en aperçoivent, partie avec Firmin ou bien partie avec lui pour l’énième fois, des petits morceaux disséminés aux quatre coins du monde. Désormais, il était trop tard, il n’y avait plus rien. (Presque plus rien). La faute ne reviendrait à personne d’autre qu’à lui-même.
Pourtant, dans ce coin de la cuisine, il aurait aimé reprendre leurs conversations d’antan, entendre à nouveau son rire expressif. Ils se sont loupés, il faut croire, Hunter s’est ramassé entre deux wagons, il a beau rouler, s’écorcher les genoux, il est trop tard pour remonter dans le train, pour s’y hisser à nouveau. Pour être à la hauteur. Il aurait aimé souffrir dans les magasins, pourvu que ça rallume des étincelles dans son regard, servir de porteur et de mannequin et de photographe à ses envies dépareillées. Pour la voir en robe bleue, sa Pia reine du bal.
Sauf qu’Hunter n’a pas bien saisi le virage de ses excuses, que leur danse mortelle finira à coup sûr, avec la pique de trop fichée dans son coeur. La bombe Firmin a explosé entre eux, surtout dans ses propres mains. Lui, il voulait mettre les choses à plat, en finir avec les excuses à demi-mots mais la vérité, il la gardait savamment cachée. Et ce qu’il taisait ne faisait qu’alimenter les attaques de sa fiancée.

Elle lui reproche son absence, lui enlève tout droit de prononcer le nom de leur fils sans qu’un reproche ne lui rappelle, à chaque fois, ce qu’il n’a pu qu’imaginer. A chaque fois, un nouveau coup de poignard dans le palpitant. Ils se font du mal, ils ne sont plus bons qu’à ça de toute manière. - Je sais ! Les mâchoires serrées, Hunter gronde. Il n’élèvera ni la voix ni les poings ; mais il n’était pas plus coupable qu’elle de l’accident, pas moins dévasté par sa disparition. Elle aura beau s’emporter, blessée, si elle s’en va trop loin, Hunter ne pourra pas la rattraper. Le voudrait-elle, seulement ?
Car plus elle s’anime et plus elle lacère leur relation, du bout de ses ongles, du bout de ces cils, du bout de sa langue, tout autant d’armes létales. Des pièges dans lesquels il a aimé cette douce torture, dans lesquels il l’a aimé, toute entière. Devant elle il hésite. Ne pas savoir où terminait le venin le torturait. Il avait l’impression de ne plus savoir lire les lignes de son corps, perdu entre ce qu’il s’imaginait et elle, qui le rejetait avec force deux secondes après avoir fait un mouvement vers lui. Il lui faut du temps. Il lui faut du temps pour se rassembler et savoir quoi dire. Parce que putain, ça se voyait pas qu’il transpirait le bonheur ? Il n’y avait pas de bonnes réponses à ses questions. Le train n’était qu’un lointain souvenir.
- Je t’aime - ça, ça n’a pas changé. Hunter tend une main pour atteindre l’une des siennes, avec beaucoup d’espoirs. Mais il faut qu’on parle de lui. Il le faut, Pia. Il faut qu’ils acceptent qu’ils ne verront pas Firmin et sa bande de copains, jouer dans l’herbe et arracher les plates-bandes des hortensias, tomber à l’eau et apprendre à nager, faire ses lacets et même ramener une copine. Tout comme il avait difficilement accepté l’idée que son frère ne serait jamais un mari, jamais un père, jamais un oncle. Mais eux, ils étaient encore en vie.
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☆☆ Dim 10 Mai - 21:12


C'est pas parce qu'on aime quelqu'un qu'on peut le sauver
L'amour a rien à voir là-dedans, malheureusement

Elle s'est réveillée avec des vrilles qui grandissent, au bord de la vitre, la vie d'hier est anomalie, plus de mots que d'envies, c'est comme si leurs histoires d'adultes comptent plus que leurs idées de gosses. Dans la maison flotte une odeur d'épuisement et de tendresse, aujourd'hui ils pourraient battre des records de profondeur, apprendre un peu la liberté et sans les vestiges et les nœuds qui font pleurer l'avenir, ils pourraient hurler bouches fermées dans le vide et aller regarder du côté de l'exil et des jours tranquilles.

L'autre jour, Pia s'est rappelé ce soir d'été, ils avaient vingt-trois ou vingt-quatre piges, des petits cons encore, elle le regardait causer avec ses potes, des débris de nuit traînaient entre les lumières basses au loin, elle apprenait les courbures de la silhouette d'Hunter alors qu'elle les connaissaient par cœur, mais ce soir-là c'était particulier, sans pouvoir l'expliquer, elle était à l'ouest. Elle l'écoutait parler de la Navy et des mois à venir, en quelques mots simples et sales, et pour la première fois elle a compris qu'il allait partir pour de vrai. Elle a percuté que d'autres se retourneraient sur son passage et aimeraient ses éclats d'homme sauvage et maladroit, des autres qui seraient là-bas pendant qu'elle, l'attendrait ici. Elle les a imaginés les espoirs bruts qui le font tenir debout, qu'il cache dans ses mains et dans la réalité de ses sourires. Elle perdait pied devant lui, mais c'était comme ça depuis la première seconde, Hunter, elle l'avait dans la peau, et écrit sur la peau, elle l'avait en elle, elle ne savait que penser à lui, l'attendre, penser à lui, s'accrocher à sa chute, penser à lui, tenir à un fil, penser à lui, déambuler immobile, penser à lui, à lui, à lui, à lui et à lui. C'était une autre vie. Tout à coup c'était devenu une histoire d'isolement, de fragilité et de mort.

- Tu comprends pas, il est pas question d'amour là, mais de survie.

Tellement de mots, mais aucun ne sort. La paume droite d'Hunter est venue et l'a cherchée, mais Pia n'a pas bougé. Il ne comprend pas qu'elle est étranglée par leur vie décousue qu'il lui propose, cette vie absurde dans laquelle elle ne veut plus s'abîmer ni se perdre. Zéro ligne d'arrivée, zéro horizon.

- Et tu peux pas non plus décider quand on a le droit de parler de lui ou non. C'est trop facile. Moi ça fait des mois que j'essaie de te parler mais je sais plus comment faire. Et je sais même plus si j'ai envie. Ça fait deux ans que je vis avec un fantôme, mais désolée, j'y arrive plus. Et en fait, j'y réfléchis depuis des jours, et il y a pas de solutions, on n'a pas de solution, il faut que je parte.

Pia n'ose même pas le regarder dans les yeux en disant ça, sinon, elle ne partira jamais. Aujourd’hui, ils sont à la fois recroquevillés et debout. Elle a connu Hunter avec tellement de couleurs dans les yeux, quand il s'amusait à foutre le désordre dans ses pensées, course poursuite dans l'imaginaire, il lui faisait du bien, elle qui avait rien, il l'abrutissait d'amour, ébouriffait ses nuits et l'habitait à plein temps. Elle a voulu le quitter maintenant tout de suite pour que lui n'ait pas à le faire. Pia ne supporterait pas qu'Hunter l'abandonne. Elle ne saurait pas refermer la fenêtre sur eux et aimer son visage et son corps une dernière fois, elle aurait trop de mal à se refuser les supplications alors qu'elle aurait juste envie de lui crier mais putain qu'est-ce que je vais devenir sans toi. Elle ne saurait pas faire ça.
Elle ne s'est d'ailleurs pas demandé ce que partir veut dire. Au revoir ou à bientôt, à demain ou bien à jamais.
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MessageSujet: Re: fb; wake me up (pia)   fb; wake me up (pia) Empty
☆☆ Jeu 21 Mai - 16:06


Ils se déchirent, inlassablement. Comme une photo que l’on arrache, petit à petit, lentement mais sûrement. Il n’y a pas de retour en arrière, aux grandes déchirures. Hunter aura beau le vouloir de tout son coeur, il n’y avait ni colle ni scotch qui ne rendrait sa beauté à leur histoire. Ni excuses ni souhaits ni retour dans le passé pour reprendre là où le fil s’est cassé. La magie s’est effacé, un jour ou une nuit, sans crier gare, sans prévenir.
Peut-être qu’Hunter se voilait la face. Peut-être qu’il avait raison, d’y croire encore, car rien n’est jamais vraiment perdu, rien ne disparaît, tout se transforme à ce qu’il parait. De l’amour à la rancoeur. Leurs milliers de pardons à l’orée du jour ont fini par devenir tout autant d’armes entre les mains de sa belle. Il a beau balayer les piques sous le tapis, il s’y prend les pieds dedans à chaque fois qu’il tente de parler, de se justifier. A croire que plus rien n’est aussi beau, pour Pia. A croire qu’il n’y a plus rien, en lui.

Hunter se cachait derrière un mur, où il y avait enfouit ses émotions, ses regrets, les événements de l’autre bout du monde. Pour se protéger, lui, et elle aussi. Pour ne pas qu’elle prenne peur en voyant la chose qu’il était devenu. Il n’était pas rentré depuis très longtemps, et n’avait pas eu le temps de réfléchir à une autre stratégie. Mais depuis son retour, ils en souffrent tous deux. Victimes d’une routine qui n’est pas la leur, de non-dits lorsque les effusions de joie devraient les animer. Eux se déchirent. Ils se voilent la face, et si Hunter accepte sa part du problème, il sait également que ce n’est pas la seule chose qui a changé, entre eux. Sans eux.
Car ils sont un couple sur le papier, mais beaucoup moins dans l’intimité. Parmi les grands changements, la perte de leur fils a laissé une plaie qui n’a pas l’air de cicatriser avec le temps. Hunter a le coeur ouvert, pourtant il n’arrive pas à bien cerner l’origine de tout ce que Pia lui reproche. Car elle a mal, mais il ne sait plus par où commencer, pour tout reconstruire.

Peut-être qu’il se trompe. Peut-être qu’il n’y a rien à sauver, ni personne. Peut-être qu’ils sont trop abîmés désormais, qu’ils ne sont plus compatibles comme au premier jour. Ils ont vécu les jours heureux, il était temps de les laisser au passé, avant de tâcher leur mémoire. Il a beau la toucher, du bout des doigts, il pourrait presque la sentir disparaître, s’effriter à son contact. Il veut apprivoiser les problèmes un par un mais ses absences, ses départs à l’autre bout du monde l’empêchent de rattraper le temps perdu. Hunter n’était pas là et dans l’esprit de Pia, Hunter ne serait jamais là. Jamais quand il le faut, jamais quand il aurait dû être présent à ses côtés.
Et après cette énième discussion houleuse, au-dessus des oeufs et du café, Pia s’est retirée.

Il faut que je parte.

Son sang s’est figé dans ses veines, le temps a retenu son souffle. Il n’y avait plus de retour en arrière possible. Pia était exubérante, Pia parlait souvent fort, souvent avant de réfléchir, Pia vivait à deux cent pour cent. Mais ce n’était pas une feinte, pas une énième ruse pour remporter un nouvel argument. Sa main se retire de celle de sa fiancée, et il fait soudain si froid. - Mais … La réplique se meurt sous sa langue. Il n’y a pas grand-chose à dire. Doit-il épuiser toutes les suppliques pour la convaincre de rester ?
La vérité, c’est qu’il s’y attendait.
Ce sont des choses qui arrivent. Il n’aurait simplement jamais pensé que ça puisse leur arriver, à eux. - Je … Rien ne lui vient. Rien ne serait bon à dire. Toutes les émotions se confondent et le submergent, sans qu’il ne puisse en reconnaître une seule. Finalement, il la touche à nouveau, glissant une main contre sa joue. - Tu es la plus belle chose qui me soit jamais arrivé … J’aurai vraiment réussi à faire tout foirer … Ses études, son service, et maintenant sa relation. De quoi donner raison à ses professeurs de collège, lui prédisant un futur bien moins brillant que celui qui l’avait attendu. Ou peut-être qu’ils avaient tous raison.
Ils n’arrivent même plus à se regarder en face. - Je peux te montrer une dernière chose ? Et sans vraiment attendre de réponse, sa main lâche le creux de son cou pour venir récupérer sa main, alors qu’il l’entraîne à sa suite. Il l’avait redouté, ce moment. Cette … séparation. Sans vraiment en être surpris, il n‘arrivait plus à faire sens de tout ce qu’il se passait. Il y avait pensé, une nuit d’insomnie, à ce sombre scénario.
Hunter, sur un jeu d’échecs, n’était qu’un pion. Il n’avait qu’une durée de vie limitée, qu’un nombre de mouvements limités. Dans une foule, il ressemblait à n’importe qui, il ne brillait ni par sa grandeur, ni par son intelligence, ni … pas du tout. Il ne brillait qu’à ses côtés. Avec une pointe de regrets, il relâcha Pia de son emprise alors qu’ils entraient dans leur chambre ; enfin surtout celle de Pia. Il avait pas trop prévu ce qu’il allait faire, en fait, alors il avait sans doute l’air ridicule. Il commença par retirer son pull, qu’il plia rapidement sur un coin du lit. Il ne savait pas si elle avait déjà pris sa décision, fait ses valises, ou quoi. Ses genoux se plièrent finalement devant la table de chevet de son côté du lit. Il y avait une lampe dessus, et pas grand-chose d’autre. Comme s’il avait besoin d’un autre rappel, visuel, marquant le temps passé en-dehors de cet endroit.
Le militaire retira le tiroir et le posa sur ses cuisses. Derrière celui-ci, maintenu par un simple scotch, se dissimulait une enveloppe, qu’il avait caché là des années auparavant. Il la retira, avant de remettre le tiroir à sa place légitime. Le papier a un peu jauni, et le semblant de lettre à l’intérieur a sans doute mal vieilli, mais il lui semblait qu’au fond, ses voeux n’avaient pas vraiment changé. Il finit par la tendre à Pia. - Désolé pour les ratures. Ce n’était qu’un premier jet. Son sourire est tout tordu, et quand il sort de la chambre, il est soudainement perdu. Où aller ? Que faire ?
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☆☆ Jeu 4 Juin - 5:25


Bleu fuchsia

(Dès que je t'ai rencontré)
(Je savais que j'étais dans la merde)
Un orage plus tard, quelques mètres de cauchemars, Pia en a marre, ça ne l'émerveille plus cette lutte désespérée contre Hunter le garçon plein de lueurs, Hunter l'homme sans équilibre. Hunter l'inconnu. Elle ne comprend plus rien - les secondes suspendues d'un coup, l'au revoir sans rythme, les paupières ouvertes sur leur médiocrité, tout lui fait peur. La cuisine lui paraît soudainement minuscule et oppressante et Hunter, seulement à quelques pas, est si loin. Quand il est à l'autre bout de la terre, il n'imagine pas qu'entre deux silences, elle est devenue folle, il n'entend pas qu'elle, à l'autre bout du fil, elle s'étrangle dans ses larmes. Elle ne sait plus quoi inventer pour le retrouver, lui et son petit monde qui n'a pas d'équivalent, lui si coloré et épars à la fois, lui et ses peines en bordel, hirsutes dans un ciel effiloché par la nuit. Hunter ne le sait pas, mais Pia fuit pour les guérir.

- Alors c'est tout ? Est-ce qu'on est arrivés au bout ?

Une putain d'écorchure, voilà ce qu'elle est, une putain d'écorchure.
(Tu te souviens quand je t'ai dit)
(Je crois que je tombe amoureuse de toi)
(Faut que je l'écrive quelque part)
Elle l'a suivi facilement dans la chambre et elle s'est installée sur leur lit aux draps rêches, là où leurs peaux ne se rencontrent plus. Pia pense c'est un matin tordu, la chute n'en finit plus, dis, on éteint la lumière ?

- Fais pas ça. S'il te plaît fais pas ça. Putain, Hunter. Regarde-moi. Non mais regarde-moi vraiment. Je vais pas les lire tes vœux - et pourtant j'en crève d'envie. Parce que le jour où je les entendrai, et je dis bien le jour où je les entendrai, je dis pas si je les entends un jour, tu captes ça hein, tu captes bien, donc je disais, le jour où je les entendrai, ça sera pour de vrai.

Ils se sont bricolé une famille, ils ont somnolé en bord de rien, et pour ça, Pia s'est sentie privilégiée, mais la seconde d'après, tout a disparu, à peine le temps de cligner des yeux. Comment elle a pu se gourer autant ?

- Je veux pas que tu me les files entre deux portes parce que t'as peur. On mérite mieux que ça.

Les pommettes se mouillent et les yeux ont débordé. Main contre joue. Peau contre peau. Pia a tressailli. Elle se surprend à défaire son chignon, juste parce qu'elle connait son faible pour ses cheveux détachés. Ils sont là, comme deux cons ébahis de vide, sans comprendre pourquoi ils n'y arrivent pas.
(On pourrait agrandir la maison)
(Mais que si tu penses que c'est une bonne idée)

- Moi, j'ai envie d'y croire.

Pour la première fois depuis des lustres, Pia a déshabillé son cœur des nœuds qui l'entortillent, des étreintes pleines de désamour, de l'épuisement qui la bousille, de la brutalité muette, de leurs corps qui ne s'essaient plus. Elle a envie de rire et de pleurer en même temps. Il est trop tard, c'est ça ? Pourtant, Pia ne prend sens qu'avec Hunter, beau à tomber par terre, avec son sourire de traviole et ses yeux qui la bouleversent et la consolent en même temps, il ne sait même pas qu'il est beau cet imbécile, et étrangement, ça le rend encore plus beau. Mais il ne faudrait pas qu'une autre s'en rende compte dans les jours qui suivent, Pia perdrait pied si elle n'est plus sa préférée. Elle est renversée par sa lumière, et elle est vivante, à travers lui. Et Pia en est désormais persuadée, elle veut en vivre mille, des matins embellis par les mises à nu.
(T'es ma plus belle bêtise)
(Tu te souviens quand j'avais quinze ans)
(J'avais dit que je t'épouserais)
(J'avais pas menti)
(T'es ma personne préférée au monde)
(Ah, et, moi aussi je t'aime)
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