desperate times, desperate measures (adem)

La semaine dernière, alors qu'elle se rendait à la pâtisserie pour travailler, Ava a eu un léger accrochage en voiture. Même si elle n'était pas en tord, et que les dégâts n'étaient que légers, elle souhaitait faire réparer sa voiture rapidement. Autrement, elle savait qu'elle allait prendre les foudres de son entourage, qui risquait très certainement de se moquer d'elle et de sa maladresse légendaire. Sauf qu'en voulant envoyer les papiers à son assurance, la jeune femme s'était rendue compte que le jeune homme qui était responsable de l'accident n'avait pas noté tous les détails le concernant. Son nom était mentionné, son numéro de téléphone aussi, mais les informations concernant son assurance, et son véhicule n'étaient pas renseignés. Ava se sentit complètement idiote de ne pas avoir vérifié sur le moment. Qu'est-ce qu'elle peut être naïve, à croire les gens sur parole. Il suffit d'un bon sourire et d'un mot gentil pour qu'elle pense que les gens vont tenir parole. La pâtissière était tiraillée entre l'idée de ne pas prêter attention à ce qui semblait être une tentative douteuse de drague et payer elle-même les frais, ou bien l'incendier au téléphone. Finalement, elle opta pour la deuxième option, ne comptant pas se faire avoir une deuxième fois. Hors de question qu'elle paie pour quelque chose dont elle n'est pas responsable. Surtout que réparer la tôle des voitures peut rapidement coûter cher. Se décidant à appeler le fameux Adem, elle n'obtint pas gain de cause. Il semblait particulièrement têtu. Le problème, c'est qu'elle l'est également. La seule condition pour qu'il accepte de compléter le reste du constat était qu'ils se retrouvent autour d'un café. Passablement agacée, mais amusée par tant d'insistance, la jeune femme accepta de le retrouver en ville.
Installée à la terrasse du café où ils avaient rendez-vous, Ava ne prit pas la peine de l'attendre pour passer commande. En attendant Adem, la jeune femme était scotchée sur son téléphone.

(c) calaveras.

La semaine dernière, alors qu'il était complètement dans la lune, Adem avait percuté la voiture d'une jeune femme qui patientait au feu rouge. Évidemment, sa voiture devrait faire un petit séjour au garage, tout comme celle de la demoiselle. Le flic avait su tirer du bon dans cette situation. Cette inconnue étant plutôt charmante, il avait sauté sur une possible occasion pour la revoir. Il avait même forcé le destin, puisque lorsque ce fut à son tour de rempli le constat, il s'était contenté d'y noter son nom et son numéro de téléphone. Laissant le reste complètement vide. Nul doute qu'en découvrant la supercherie elle avait du sauter au plafond. Il s'en était vite rendu compte quand elle avait composé son numéro pour l'incendier pour cette mauvaise plaisanterie. Pour autant, il s'était pas démonté. Ne laissant à Ava qu'un seul choix pour avoir le restant des informations. Un café. Il n'en démordait pas, et après avoir épilogué avec elle pendant plusieurs longues minutes elle avait fini par accepter. N'ayant sans doute aucune envie de devoir payer sans pouvoir se faire rembourser les frais par son assurance. Après tout, un simplement froissement peut devenir un problème beaucoup plus grave.

Il était légèrement en retard, et arrivant devant le café. Son regard se posa rapidement sur la terrasse, et plus particulièrement sur une table où était installée Ava. Cette dernière se faisait déjà apporter son café. Avant de s'installer à sa table, il commanda un cappuccino à la serveuse qui déposait la tasse devant son interlocutrice. « Navré, j'ai été retenu au boulot, j'espère que tu n'attends pas depuis trop longtemps. » Il se permet le tutoiement, déposant ses bras sur le marbre, alors qu'elle quitte des yeux son portable. « Tu vas bien? Pas d'autre accident en vue? » Lors de leur rencontre, elle semblait avoir une assez mauvaise journée. Et puis il se permet de la taquiner, faisait par la même occasion référence à leur rencontre. « J'pensais pas que tu aurais attendu si longtemps avant de remarquer l'absence d'informations. » Il appuie ses propos d'un léger hochement d'épaule, remerciement la serveuse lorsque cette dernière revient avec sa boisson chaude.

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En plus de l'avoir enquiquinée pour aller boire un café, Adem se permettait même le luxe d'être en retard. Ava ne dirait rien car cela lui arrive de temps en temps, mais il était sacrément culotté. Déjà qu'elle n'avait pas envie d'être là. Du coup, la jeune femme ne prit pas la peine de l'attendre pour se commander une boisson, et quelque chose à grignoter. Ava se doutait qu'il allait certainement tenter de la draguer, autrement, il aurait rempli le constat la première fois, sans omettre les informations importantes. Elle était flattée, c'est toujours agréable de plaire après tout. Même si son coeur est ailleurs, elle aurait au moins de quoi rendre Alec un peu jaloux. Du moins, elle espérait que cela puisse faire naître une pointe de jalousie dans le coeur de son meilleur ami.
Quand Adem arriva enfin, il la tutoya d'entrée de jeu, alors qu'ils ne se connaissaient même pas. Elle fut un peu surprise, mais cette familiarité était loin de la déranger, elle déteste les chichi de ce style. Il s'excusa malgré tout pour son léger retard. "Disons que ça ira mieux quand je pourrais être remboursée. Et toi? Ça a l'air d'aller en tous cas" répondit-elle, simplement dans un premier temps. Il tentait un peu d'humour et de taquinerie mais la pâtissière était bien tentée de le piquer une ou deux fois. "Non pas d'autres accidents. Et toi? J'espère que ça ne t'arrives pas trop souvent d'être dans la lune, ça doit coûter cher sinon à la longue" lança-t-elle ensuite, un petit sourire taquin sur les lèvres. Elle prit alors sa tasse, et but quelques gorgées de sa boisson. Adem lui fit remarquer qu'elle avait mis un certain temps à se rendre compte qu'il manquait des informations. Là, c'était clairement la faute de sa crédulité. Elle ne voit que les bons côtés des gens, et ne pensent jamais que la majorité d'entre eux passe son temps à entuber les autres. "T'avais l'air réglo, mais bon, il ne faut pas juger un livre à sa couverture il paraît" rétorqua-t-elle, en le fixant. Il était loin d'être moche, bien au contraire. Cette histoire pourrait s'avérer assez amusante en fin de compte.

(c) calaveras.