Vicious game | Arielle #1

Vicious game

et elle l'avait vue, cet homme avec cette démarche féline. s'approcher de son butin dans l'espoir divin qu'elle se permette une certaine proximité. elle le voit s'approcher, se poser à ses côtés. cette vitre, si bel endroit pour pouvoir espionner sans que personne ne s'en rende compte. tous bourrés ou assez préoccupés par l'espoir enivrant de se faire prendre à l'arrière. et la belle se mur dans un silence de mort, lassée de devoir se satisfaire d'un rien, profitant de cette accalmie pour pouvoir se torcher afin de rentrer chez elle l'estomac et le sang plein d'effluves d'alcool. de marbre. elle ne montre rien à cet homme lorsqu'il débarque avec ses allusions, bien trop convaincu qu'il puisse avoir toute la chaire fraîche du village. bien trop sûr de lui. elle le sait, dante sera un frein dans sa vie. pourtant, rien n'indique qu'il pourrait se passer quoi que ce soit. elle sait juste qu'il est ami avec lui, avec ce gérant absent ce soir. « pourquoi j'ferai une chose pareille? » un sourcil levé, elle tourne enfin sa tête vers lui. elle le voit venir, ce jeu peut l'amuser. évidemment que ça l'amuse, elle n'est jamais contre. ils se toisent, se cherchent sans rien en tirer au final. mais ses yeux vicieux et malins lui montrent qu'elle s'engagera dans un cul de sac, dans une porte de sortie condamnée.

mais la voilà qu'elle replonge son regard à l'intérieur de son verre, mesurant à peu près le nombre de gorgée qu'elle pourrait satisfaire afin de commander sa soeur. les paroles de ce fauve l'amusent. elle se voit lui cracher dessus en guise de réponse et rien que cette idée la fit sourire un peu plus. on ne domptait pas l'indomptable. arielle n'avait pas de barrières, pas de codes. elle vivait comme bon lui semblait. survivait, tout du moins. son nez se retrousse alors qu'une moue se forme sur ses lèvres pulpeuses. elle ne fait qu'hausser les épaules pour enfin déblatérer son flots de paroles. « j'vais boire jusqu'à c'que j'puisse remplir plusieurs sceaux de mon vomi. » s'il voulait jouer sur ce terrain, arielle n'avait pas de contraintes à le suivre. des flammes tangues dans ses yeux, elle veut le confronter, instaurer cette proximité rien que dans le regard. elle le cherche, elle veut le titiller. ce soir, tu vas être mon morceau. ses jambes fines se croisent alors qu'elle se retourne vers son interlocuteur. ses doigts claquent contre le bar, signe d'impatience tandis que de l'autre, le verre se soulève pour se freiner au bord de ses lèvres afin d'en finir avec cette belle liqueur. un signe de la main suffit pour que le barman puisse la réapprovisionner. « tu pourras m'tenir les cheveux si tu veux. » un sourire se faufile de nouveau. « qu'est-c'que tu veux? »

(c) calaveras.

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évidemment qu'elle voyait où il venait en venir. s'il pensait pouvoir dénicher quelques informations ce soir, il se mettait le doigt dans l'oeil. parce que la sirène ne veut pas se confier, ne veut pas divulguer des informations la concernant. parce qu'elle ne le fait pas confiance. n'arrive pas à le cerner, à voir où il veut aller, ce qu'il veut faire. à quoi il pense. si le vice avait un prénom, il porterait sans doute le sien. et ce sourire qui se dessinait sur les lèvres de la brune voulait en dire long. ses lèvres fendues qui viennent se déposer sur son verre, elle le regarde du coin de l'oeil, haussant un sourcil. « et pourquoi je devrais y répondre? » et pourquoi? et pourquoi. ce jeu pouvait durer encore longtemps. car même si elle n'arrive pas à lire en lui, elle voit bien que c'est une tête dur. un gros têtue comme elle. deux caractères explosifs dans la même pièce, prêts à faire des dégâts au moindre dérapage. mais la voilà qu'elle pouffe ouvertement. la rétorque de dante lui fit lever les yeux au ciel. il ne perdait pas le nord, c'est certain. et si tant est que l'homme qu'elle a face à elle se révèle être un bel apollon, charismatique et sexy, elle n'avait pas franchement l'envie de s'aventurer dans ses bras pour le moment. « ce gain de confiance, tu l'as eu où? non parce que je te trouves bien sûr de toi. qui te dis que je t'aurai laissé faire? » pas difficile de comprendre où il voulait en venir. les intentions des hommes, arielle a apprit à les voir sans même qu'ils aient besoin de parler. un don? sûrement pas. l'expérience? sans doute.

mais en réalité, ce jeu l'amuse. elle ne veut pas se l'avouer, encore moins l'assumer pour l'instant. mais devoir rentrer dans ce jeu du chat et de la souris, de ne pas savoir qui se fera bouffer au final l'excitait. parce que cet homme ne valait pas mieux qu'elle finalement. deux âmes brisées qui prennent plaisir à voir qui sombrera le plus. elle hoche la tête lorsqu'ils trinquent, dégustant une nouvelle fois sa consommation sans pour autant le lâcher des yeux. un signe de défense avant l'attaque, elle ne veut pas le perdre de vu. ne veut pas tomber dans ses filets avant qu'il ne se soit emmêlé en premier. parce que si je tombe, je t'attrape avec moi. et cette danse si gentiment proposée, cette valse de deux coeurs brisés par des situations différentes. ces âmes en peine qui veulent tournoyer au centre de la piste. ce n'est pas son genre. elle n'aime pas se montrer en spectacle bien qu'elle ait pu prouver le contraire à plusieurs reprises. mais ce soir, peut-être était-ce une exception. « si c'est un remède pour être bourrée plus rapidement, qu'est-ce que t'attends? » de cet élan qui ne la connaissait pas, elle se retrouva sur ses pieds à l'instant même qu'elle lui ait répondu. les effluves de l'alcool étaient déjà bien présentes, arielle n'en était pas à son premier verre de la journée. ses yeux fermés elle tournoie en levant les bras. elle veut s'échapper. n'appartenir à personne, s'évader de cette société, de cette vie. « tu n'm'aimes pas, dante. pourquoi tu continues à m'parler? » l'alcool délie les langues, c'est bien connu. son regard foudroie celui de l'apollon alors qu'ils se font face. un sourire taquin naquit sur ses lèvres.

(je suis si désolée du temps de réponse. )

(c) calaveras.

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ce gain de confiance, cette pensée perpétuelle qui le fait sentir si détestable. dante n'était pas un homme sain. encore moins celui que quiconque devrait fréquenter. ses yeux n'envoyaient pas de signaux agréables, bien au contraire. et si ce petit jeu était pathétique, il n'en restait pas moins amusant aux yeux de la brune. parce qu'elle sait qu'un chasseur reste à l'affût du moindre bruit, du moindre indice qui pourrait lui faire prendre sa victime entre les mailles de ses filets barbelés. loin de se connaître, ils savent néanmoins lire entre les lignes, comprendre à s'apprivoiser pour en déceler le meilleur. du moins, ce qui serait plus profitable à l'autre. et la sauvage sait qu'il est proche de cet être qui hante ses pensées, qui fusille son âme de part sa présence et ces altercations de feu. loin d'être née de la dernière pluie, elle voit bien son petit jeu. et si elle se fiche de coucher avec qui que ce soit, encore moins avec ce qui semblait être un bon ami du gérant, elle ne voulait pas lui laisser cette tâche si facilement. parce qu'il ne méritait pas ça. dante était loin de mériter cette nuit frivole, intense et libératrice. loin de vouloir le voir gagner une guerre entamée depuis bien trop longtemps à ses yeux.

tu m'étonneras toujours arielle. cette petite voix qui raisonne dans sa tête. parce qu'arielle n'aime pas se donner en spectacle, n'aime pas la foule et encore moins danser dans un lieu si fréquenté. mais elle se laisse aller. décide de rentrer dans ce jeu dangereux, où elle risquait de perdre ses ailes, brûlés vif alors que les mains de son voisin se plaquent contre elle. que son buste frappe le sien. que leur visage soient anormalement proches. mais ça l'amuse. au fond, elle se sent bien. dans n'importe quels bras, elle se fou de savoir si à l'instant, ce n'est qu'un but pour l'anéantir, ce n'est qu'une ruse pour mieux la poignarder. parce que dans chaque bras, elle se sent vivre. sait qu'elle respire, qu'elle peut s'époumoner. « et au fond, j'ai pas besoin de savoir que tu m'aimes ou non pour voir le fond de ta pensée. » un courant électrique, la tête qui tourbillonne alors qu'ils ne se lâchent pas du regard. arielle était plutôt douée à ce jeu, se connaissait assez stable et sûr d'elle pour pouvoir engager ce genre de match. regarde-moi, ose me regarder et me tester. parce que tôt ou tard, ils s'en mordront les doigts. si ce n'est pas elle, ce sera lui. et ce sourire taquin, qui veut dire bien des choses, ce rictus qu'il ne manque pas de remarquer. ça t'amuse. te met en trans. ta jambe se retrouve entre celles de ce loup, se collant encore un peu plus à lui. s'il veut jouer, pourquoi s'en priver? « je suis certaine que monsieur n'en serait point accommodé. » cette danse folle, ces pieds qui se suivent comme un automate, ces regards échangés. cette soirée s'annoncera donc bien meilleure qu'elle ne l'avait pensé. parce qu'elle ne tombera pas dans ses travers, ne le veut pas. mais si ce charmeur peut trouver une infime raison de la démolir, qu'il tente par ce qu'il se passera cette soirée là. parce qu'ils le veulent ou non, qu'ils l'avouent ou pas, c'est indéniable. les regards ne trompent pas. l'hypocrisie des paroles, du sens d'une phrase à peine prononcée. la nuit les appartient et ce soir. ce soir, ils n'en sortiront sûrement pas indemne. « ne m'regarde pas comme ça non plus. t'arriveras pas à m'avoir ce soir. » qu'elle lui glisse au creux de l'oreille tandis que sa main remonte le long de son torse pour s'enrouler au niveau de sa nuque. fais-moi vivre.

(c) calaveras.

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