better days ; ethan & conway.

C'était une urgence, ce genre de moment où les angoisses deviennent si réelles qu'il faut les noyer dans l'inscouciance et l'oubli. Falco avait fait la connerie d'aller la voir, espérant d'elle qu'ils puissent retrouver un petit morceau de ce qu'ils avaient perdu. Une part de lui avait espéré que sa belle gueule et son fric sauvent les apparences et le rapprochent d'Hazel mais n'avait reçu d'elle que des claques, physiques ou mentales. Elle ne l'avait même pas laissé l'approcher pour lui accorder le contact délicat de sa peau contre la sienne. Le regard de Nolan ne cesse de vouloir le sonder depuis ce soir où Lowe ne parvient même plus à communiquer avec elle. Sous sa chevelure trop sombre, il aperçoit qu'elle lui en veut de lui cacher une énième fois trop de choses mais la vie partagée avec Hazel est un sujet tabou. En quittant la grande maison où ils vivent depuis peu, sa main se pose une dernière fois à l'arrière de son crâne afin de poser un baiser sur son front. Il a conscience de la faire sa prisonnière mais ne peut se résoudre à la laisser partir si facilement. Nolan meuble son silence et adoucit l'enfer dans lequel il s'est plongé. Falco ne réalise même pas combien il la détruit en jouant avec un tel égoïsme de sa patience et sa vulnérabilité.
Ce soir en rentrant et sans la moindre surprise, la bête reviendra avec le parfum d'une autre, s'allongera à ses côtés, saoul, afin de décuver de sa soirée de débauche.
Nolan ne lui dira rien car les sentiments qui les lient sont froissés par trop de douleurs pour s'encombrer de cette inquiétude là.

Le taxi s'arrête devant l'hôtel Hera qu'il quitte avec une aisance particulière. Falco dégage de lui une image si détestable, faite de confiance et de mépris envers les autres. Le menton légèrement redressé, il replace correctement sa veste sur ses épaules avant d'afficher un sourire plus détendu à la vue de Conway planté devant son empire tel un paon. Sa parure n'a pas le moindre défaut lorsque Lowe s'approche de lui afin de lui offrir une étreinte courte et amicale. C'est quoi ces lunettes de soleil, t'es déjà défoncé ? La nuit s'étale au dessus d'eux, encore claire, prête à accueillir leurs rires et leur complicité. Le regard du brun cherche la silhouette géante d'Ethan qu'il ne croise pas. Encore en retard ...  Accompagné d'un soupir tranquille tandis qu'il sorte de sa poche une de ses cigarettes mentholées dégueulasses dont Falco est accro, persuadé qu'elles conservent une meilleure haleine.

(c) calaveras.

Vêtue d'une tenue faussement décontractée qu’il avait en réalité pris des heures à choisir malgré les apparences, Conway ne peut retenir un soupir de soulagement lorsque Falco débarque enfin de son carrosse pour l’arracher à cette impatience qui commençait dangereusement à jouer avec ses nerfs. L’Australien l’accueille d’une accolade fraternelle et lui offre un sourire coupable alors qu’il met le doigt sur son état d’ébriété anticipé. Difficile de ne pas prendre de l’avance sur ses frères quand sa suite bénéficiait d’un bar qui ne désemplissait jamais, systématiquement réassorti à chaque passage des femmes de chambre. Un rire moqueur quitte ses lèvres tandis qu’il jette un bref coup d’œil à sa montre, pour la simple satisfaction personnelle d’admirer ce bijou dans lequel il avait claqué plusieurs milliers de dollars juste parce qu’il le pouvait. Ca nous apprendra à pas être des poules aux regards de braise, ça. Si Ethan n’avait jamais vécu avec longtemps, aussi loin que les souvenirs de Conway remonte, il n’avait pourtant jamais vu le blond manquer de ponctualité lors des galas auxquels Hera les conviait. Il a à peine le temps de venir à bout de sa médisance qu’un véhicule rutilant entre dans leur champ de vision pour s’immobiliser devant eux. Ravi de pouvoir quitter le cocon Moran au plus vite pour passer la soirée avec cette famille qu’il avait choisi, Conway attrape la cigarette à peine entamée calée entre les lèvres de Falco pour la jeter dans la rigole et saute sur le siège avant pour ne pas finir sur la banquette arrière, occulté par les vitres teintées du bolide. Faussement agacé, le brun baisse alors ses lunettes sur le bout de son nez pour leur offrir tour à tour son plus beau regard exaspéré. En attendant, c’est pas moi qui viendrai chialer parce que la lumière du soleil me cramera la rétine quand on repartira demain matin. Le trio avait en effet pour habitude de picoler jusqu’au bout de la nuit mais le port des lunettes était en réalité un moyen comme un autre de pouvoir laisser ses pupilles trainer où elles le désiraient sans prendre le risque de se retrouver avec une main dans la figure, que ça soit de la part de la créature sur laquelle il aurait malencontreusement lorgné avec indécence ou de son éventuel petit ami dont il aurait fait abstraction. Il dit Barley Oak, je dis l’autre. Va falloir t’en remettre à ta mémoire pour décider lequel de nous est le plus digne de confiance. Qu’il finit par balancer, guilleret, juste pour le plaisir de voir qui Ethan choisira de vexer l’espace de cinq minutes, juse

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