silver in the heart. ; kiara.

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i could seth this world on fire and call it rain. -- kiara & hera.

Elle sait parfaitement où elle va, une bouteille à la main. Même lorsqu'elle erre dans les murs de cet hôtel, Hera ne peut jamais s'y perdre. Elle connaît de cet endroit chaque détail et nuance. En quittant fièrement l'ascenseur du troisième étage, le même ennui la traverse comme à chaque fois qu'elle s'y aventure. Tout a été crée pour elle et cela fait dix ans qu'elle y siège. Enfermée dans cette carapace, à vegas, l'HERA est le même ; des copies conformes d'un autel construit pour une enfant qui ne ressentait alors rien d'autre que la douleur et la colère. Adon pensait lui en mettre plein les yeux et quelque part, bien sûr qu'elle s'était sentie flattée de ce cadeau hors normes mais les paillettes finissent toujours par retomber une fois le vent de la surprise passé.
Cet endroit n'est rien d'autre que l'ennui à son état le plus pur. Tout y est préservé, protégé dans les moindres détails. Même elle ne vieillit plus, reine fatiguée et colérique au sang parsemé d'horreurs. Ses traits se sont figés dans l'immensité de ces couloirs tandis qu'autour d'elle se dessine la vie pour laquelle d'autres sont destinés.

Son coeur est lourd mais son corps léger, paradoxe de gravité, l'un flotte l'autre coule. Moran ne toque pas à la porte avant d'entrer dans cette chambre. Personne ici ne peut lui dire quoi faire et comment. Personne n'a le droit de rechigner lorsqu'elle leur demande un peu d'attention pour tuer la monotonie qu'apporte le pouvoir. Ses doigts glissent contre la haute porte afin de l'ouvrir sur la silhouette de Kiara.
C'est instinctif, immédiat.
L'effet qui fauche, comme lorsqu'on plante ses pieds dans l'eau et qu'elle est glacée ; le frisson remonte, cruel et incontrôlable. Hera ne saurait définir cette affection enfantine qu'elle porte pour Sanchez. Une jubilation innocente, mélangée à la passion obsédante de la jalouser d'être si jeune et désirable, si humaine, là, quelque part dans ses grands yeux brisés, couplé à quelques instincts maternels dont elle lui fait part en s'approchant d'elle d'un pas félin. Hera dépose sur la coiffeuse la bouteille de champagne et troque le vide contre la brosse que Kiara tient entre ses mains. Laisse-moi faire. Assise devant le miroir, Moran se plante derrière elle. Le calme qu'elle dégage est inquiétant, cannibale. Hera ne sait pas être affectueuse. En passant ses doigts dans les cheveux de la brune, son parfum l'enivre tandis qu'elle cherche son regard dans le reflet que leur balance la glace.

Tu es merveilleuse. Ses mots sont des serres impitoyables. La beauté de Kiara est un problème mais aussi un atout. La reine penche légèrement la tête sur le côté tout en la coiffant telle une grande soeur attentionnée. Tout se passe bien pour toi, au red lion ? Les Irlandais ne sont pas trop durs avec toi ? Et Moran ne ressent rien à cette question, si ce n'est un grand vide, une possessivité malsaine. Sanchez restera malgré tout sa possession, l'une de ses filles pour qui elle brûlerait ce foutu casino si l'un osait effleurer ses cheveux tout en l'envoyant à l'abattoir.

(c) calaveras.

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Hera & Kiara

silver in the heart

Il n’y a que chez soi qu’on se sent bien. A l’abri dans un environnement familier. Entouré des siens. Dans un décor soigneusement aménagé par nos soins. Chaque jour après le travail, il est agréable de rentrer chez soi et de savourer un moment paisible dans son petit cocon personnel. Un endroit où il est possible de se détendre, de relâcher la pression. Un lieu rien qu’à toi, Kiara. Chose qu’elle ne détient pas réellement. Parce qu’elle ne se sent chez elle nulle part. Pas d’effets personnels. Pas de décoration rien qu’à elle. Pas de proches à qui se raccrocher. Pas de cocon confortable dans lequel se réfugier parce qu’au final, rien ne lui appartient. Pas même sa liberté. Pas même son lieu de vie. Rien. Le néant le plus complet. Elle n’est pas maîtresse de sa propre vie. Alors la chambre dans laquelle elle vit ? Un lieu dans lequel elle se repose, un semblant d'intimité, rien de plus. Même dans ses moments de répit, son temps ne lui appartient pas.

Preuve en est la reine qui entre dans sa chambre comme dans un moulin.
Ici, c’est à Hera que tout revient.

De sa longue silhouette, elle s’avance avec élégance. Tout chez elle transpire la supériorité. L’expression de son visage, sa manière de se déplacer, jusqu’à sa façon de parler. Assise face à son miroir, Kiara stoppe son mouvement et cesse de se coiffer. La bouteille de champagne échangée contre la brosse. Même ça, on te l’arrache des mains. Difficile de savoir sur quel pied danser avec elle. Parce qu’Hera, c’est la figure d’autorité. La boss des lieux, à la fois bienveillante mais terriblement effrayante. Impossible de savoir à quelle sauce tu seras mangée. Silencieuse, Kiara obtempère sans émettre la moindre résistance. La visite de la patronne n’est jamais anodine. Hera Moran, elle fascine autant qu’elle terrifie. Elle s’impose de toute sa grandeur et surplombe le monde entier. Son aura est puissante et écrase tout sur son passage. Sanchez n’est qu’un insecte insignifiant en sa présence. Voir son reflet dans le miroir, debout dans son dos ne fait qu’accentuer cette sensation de grandeur écrasante et oppressante.

Joignant ses mains sur ses genoux, Kiara se contente d’un sourire timide en réponse à ce pseudo compliment. Il sonne faux. Il empeste l’hypocrisie mais qu’importe, inutile de s’en formaliser. Rares sont les compliments sincères qu’on lui adresse. Tout n’est que faux semblant depuis bien longtemps. Quant au fait de savoir si tout se passe bien, tout dépend du point de vue. Sur le plan relationnel, tout dépend des clients. Certains sont compréhensifs et bienveillants face à sa maladresse et son manque d’expérience. D’autres en revanche ne manquent pas de la rabaisser et lui prouver à quel point elle est incompétente. Sur le plan physique, c’est une catastrophe. Ses jambes sont parsemées de divers bleus provoqués par des rencontres fortuites contre des coins de table et au creux de sa main gauche trône une large coupure résultant d’un accident de verres brisés. Doit-elle s’en plaindre pour autant ? S’est-elle déjà plaint pour quoi que ce soit dans sa vie ? Jamais. Pourtant, dieu sait à quel point sa vie n’a rien de réjouissant. Alors comme toujours, elle fait bonne figure, Kiara. « Avec eux, tout va bien. » Les Irlandais ne sont pas les plus chiants. Pour l’instant, elle fricote gentiment avec le patron des lieux, le plan de Conway toujours ancré dans un coin de sa tête. Rien de bien probant pour l’instant, mieux vaut prendre ses marques et gagner sa confiance avant de remplir les petites clauses du contrat imposé par le plus vicieux des Moran. Pour les autres McGrath, elle les voit passer de temps en temps sans que l’un d’eux n’attire réellement son attention. Si durant le mois d’avril, tous semblaient à bout de nerfs, les choses sont rentrées dans l’ordre depuis. « Je n’ai rien vu de spécial. C’est plutôt calme de leur côté en ce moment. » Lonàn squatte souvent, mais est-ce surprenant ? « Est-ce que je dois faire attention à quelque chose en particulier ? » Une nouvelle donnée à prendre en compte ? Un fait nouveau à surveiller ?

AVENGEDINCHAINS @Hera Moran