a girl is a gun. ; morgan

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in the red neon light you looked like death, you also looked beautiful. -- morgan & hera

Elle laisse les corps faire, se perd totalement dans l'immensité de sa masse corporelle. Son esprit déconnecte, tout comme son cœur et son âme évolue au dessus d'elle tel un voile protecteur qui ne laisse alors de place à rien d'autre que leurs souffles. Ses mains resserrent le tissu tandis que lentement, dans ses veines, l'adrénaline capitule. Après avoir exulté, celle-ci déserte brutalement les mille vaisseaux de son être. Hera n'avait jusque là plus conscience du monde qui l'entourait. Tout était si brouillé que seul le moment où Morgan la libère pleinement de sa peau la fait redescendre sur terre. C'est d'un mouvement tendre, sans la moindre brutalité, que tout ce qu'elle est lui revient. Comme on attend ses bagages à l'aéroport, son corps s'échoue sur les draps, laissant faire les profondeurs de sa peau afin que tout se remette en place. Son souffle se coupe tandis que, couverte d'une fine pellicule de chaleur et de fatigue, la bulle dans laquelle l'avait enfermé l'instant éclate. C'est un fracas tranquille qui ne la fait pas frissonner car elle savait, reconnaîtrait le moment où cette maigre complicité primitive les quitterait sans un au revoir ni même un regard en arrière. Moran laisse à l'Irlandais de l'espace et se redresse tout en observant les détails de son dos. Ces épaules, à qui il offre le châtiment de devoir porter trop de fardeaux. Son menton se relève tandis qu'elle se cale derrière lui. Hera glisse sa main contre son torse, absente, lascive ; elle ne cherche plus à le capturer ou le faire prisonnier maintenant que la réalité est à nouveau là. Elle encense l'air, le rend à peine respirable. La reine aurait presque la sensation d'être dans un de ces motel de Vegas où le pire s'y passait. Le temps fiévreux où elle n'était alors qu'une gamine à la recherche de rêves qui s'étaient révélés n'être que des cauchemars déguisés. Sa tête se pose contre son épaule. Hera fixe le vide, éteinte après avoir irradié. A nouveau tiède, dans la mesure et le juste milieu quand tout en elle brûle d'un excès sans limite. A quoi tu penses ? C'est un murmure détaché, teinté de songes sans saveur. Une question pour briser le silence, sans la moindre importance car Morgan ne lui dira probablement rien. Les pensées après l'amour sont les plus pures, elles dégagent une tranquillité rares, ce sont des fauves épuisés de leur course à qui on peut espérer des caresses sans quelques grognements malgré tout.

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you tell me i lost it and tell me i'm off. i won't fight with you girl. know that you're right and know that i'm wrong. -- @two feet

l'air est salvateur. empli ses poumons de ses bienfaits avant que son corps, lourd, ne se perde dans les profondeurs des draps. balaye les frissons engendrés et retrouve la terre ferme qui ne lui avait pas manqué. tout reprend son court, lentement. avec une telle facilité qu'il peine à croire que ce moment est arrivé. comme un doux rêve dont on ne se rappelle plus le goût une fois éveillé. la réalité reprend le pas et elle est douloureuse. disperse dans son sillage, des petits coups de lames à peine perceptible. juste assez pour que l'irlandais s'en sente défait. abruti par le fil qui se déroule sous ses pieds. éveillé d'une léthargie soudaine et les démons reprennent leur antre. ne lui laissent pas le choix de s'en délivrer. ils lui collent à l'échine. cadenassent son coeur et ses sentiments. morgan aimerai que les choses soient plus simples. qu'il n'éprouve pas le rejet et l'oppression. ni même l'amour et la haine mélangées. il aimerai pouvoir continuer de la voir flotter au dessus de son crâne, l'enlacer de ses bras doux et délicats sans avoir peur de ce que ça pourrait engendrer. ils vivent sur un fil tendu prêt à céder. et parfois, c'est le cas. de fines cassures. des débris dilués en poussières. tu l'aime et tu la déteste de te faire ressentir ça. de te donner puis te reprendre.
inspiration brutale.
l'horloge se remet à tourner et c'est son coeur qui se met à balbutier.
ses épaules lasses traversent un monde. ses yeux, quant à eux, cherchent un point d'accroche à travers la pièce qui lui semble si grande qu'il pourrait bien s'y perdre. ils n'ont jamais été douer dans le dilemme de se parler. si ce n'est pour se confier, à de rares instants, ou alors, à se crier dessus comme si leurs vies en dépendez. la chaleur de son corps retrouvé lorsqu'elle dépose sa tête contre son épaule, retrouve un bout de proximité, ne semble pas l'affecter. pas de la même manière. il fronce les sourcils dès la question prononcée. balaye les pensées acides et amères au loin, d'un simple pincement de lèvre. hera redevient la glace, morgan, les ténèbres. le néant sous leurs carcasses est si immense qu'ils n'arrivent déjà plus à se trouver. et il s'en veut. lâchement. inlassablement. doux poison mélangé à l'allégresse des sentiments. rien. le mensonge est dilué derrière une façade. un rictus formant un sourire à peine convainquant. sa tête se tourne, lui offre son silence avant que ses doigts ne se dépose sur sa main contre son torse. il y trace une ligne invisible et finit par inspirer une nouvelle fois, relevant sa carcasse du matelas. ses pieds retrouvent le sol confortable de la moquette, se détachant définitivement d'hera. il ne sait pas pourquoi il agit de cette manière. se pose des barrières alors qu'il aimerai tout le contraire. mais les choses sont si compliquées entre eux que l'irlandais ne sait pas faire face. ne sait pas faire semblant qu'il n'y a rien hormis le néant. ce serait un plus gros mensonge que de simplement la rejeter parce que, secrètement, c'est ce qu'elle a demandé. tu sais que ça ne pourra jamais compter. des mots gravés dans son esprit malsain. et comme le fidèle soldat qu'il est, les ordres sont exécutés. amplifiés par le besoin de s'en détacher. morgan prend la direction de la salle de bain, entrouvre la porte pour s'y faufiler. là, les yeux faces au miroir, il se délaisse du latex souillé, le jette dans une poubelle. tu partirai avec moi si j'te le proposai ? sa voix se perd dans l'atmosphère. divague à travers les traits qu'il contemple. l'eau du robinet se met à couler, il se met un coup sur le visage jusque dans ses cheveux avant d'inspirer doucement, scrutant du coin de l'oeil la porte ouverte comme si elle lui divulguerai des réponses qu'il attend. dans un soupçon de crédulité, il connait déjà les paroles qu'elle va prononcer. n'attend rien de plus. il dépose des limites là où le flou submerge sa conscience.

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Hera se heurte une nouvelle fois au néant car Morgan n'est capable de lui apporter de l'importance qu'une fois les vêtements tombés. Elle le laisse se détacher d'elle, disapraître dans le vide de la chambre et se réfugier dans la salle de bain tandis qu'elle reste là, incapable de quitter ce radeau qu'est devenu son lit. Elle ne ressent plus l'envie de le quitter, de lui répondre, de croiser une nouvelle fois McGrath en enfer. Tout semblait si fluide lorsqu'il était un ami. Son rôle d'amant modifie la perception des choses ; tout résonne comme un reproche et écorche sa carcasse couverte de glace. Hera se penche afin d'attraper sa soie, l'enfile sur ses épaules et s'assoit fébrilement dans ses draps. Le rien de Morgan fait naître le rien dans ses tripes. Elle ne ressent plus rien lorsqu'elle allume une cigarette et que son dos épouse les larges coussins de son lit. Le goût de la clope aussi porte son odeur, comme s'il était là mais qu'elle ne pourrait plus jamais vraiment le connaître. Ses révélations balancées au casino ont écorché ce qu'ils étaient bien plus qu'elle ne le croyait. Une part d'elle ne peut se résoudre à s'offrir totalement au delà du désir. Peut-être parce qu'elle lui en veut, d'immiscer entre eux un nouvel obstacle alors qu'ils suffoquent déjà de tant. Tu peines déjà à faire le chemin jusqu'ici, tu ne crois tout de même pas que je vais te prendre au sérieux ? Laisse à ceux qui le maitrisent le romantisme. Elle accorde un sourire au silence de la pièce, lui laisse de l'espace. Hera attrape son téléphone, perçoit là les messages de Conway laissés dans le vide auxquels elle répond finalement. Pour ne pas que s'éternise ce moment douloureux où ni Morgan ni elle ne sont capables de communiquer, ses doigts tapent alors ces quelques mots pour tout détruire : Monte dans ma chambre, je m'ennuie de toi. Avant d'abandonner l'appareil dans les draps. La reine passe une main dans ses cheveux, se referme à son tour, fatiguée de perdre Morgan à chaque fois qu'ils se rapprochent.

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Le téléphone gisant au milieu de son lit défait, Conway ne prend même pas la peine de passer une tenue décente pour rejoindre la souveraine Moran. Prince des lieux, il traverse les couloirs sans se soucier des regards qu’il fait dévirer par la légèreté de son accoutrement. Il ignore encore si l’enjôlement de la blonde était sincère ou s’il ne s’agissait là que d’un guet-apens tendu pour le faire rappliquer plus vite et mettre fin à son ennui. En franchissant la porte des quartiers d’Hera, Conway ne prend pas immédiatement conscience de la présence d’une autre âme en ces lieux, se penche pour embrasser le front la reine avant de relever les yeux et de tomber sur une silhouette qui n’avait rien à faire là, dans ce décor. Son sang ne fait qu’un tour alors qu’il esquisse un mouvement de recule comme si la blonde se montrait subitement contagieuse et laisse sa voix pourtant au bord de la rupture s’exprimer sans le moindre tressaillement. Je ne savais pas qu’on attendait des invités. Il ignore qui de la fureur d’avoir été berné sans merci ou de la haine intuitive qu’il voue au McGrath depuis qu’il a connaissance de son existence prédomine sur l’autre, ne cherche pas à le savoir tandis qu’il tente de se tempérer malgré tout. Là où il aurait probablement cédé à un accès d’hystérie, balancé tous les objets de la pièce par terre ou au visage de l’Irlandais pour déverser ce surplus de rage qu’il sentait ravager ses entrailles, le brun ravale son ressentiment et fait appel aux quelques résidus de solidarité masculine qu’il lui reste pour ramasser les vêtements de Morgan échoués au sol et les balancer dans sa direction avec l’intime espoir qu’il se sente aussi con que lui à cet instant précis. S’il se doutait que leur amitié finirait par s’échouer dans ces draps un jour ou l’autre, Conway ne peut s’empêcher de se demander si elle lui avait servi la même parade qu’à lui pour l’appâter ici. Usé avant même le début de l’affrontement, Moran passe une main sur son visage comme si cela pouvait suffire à chasser l’aigreur qu’elle a fait naitre au fond de ses tripes. A quoi tu joues putain ? Elle était forcément consciente qu’un des deux hommes finiraient par vriller en les rassemblant tous les deux dans cette pièce et n’a pas le sang froid nécessaire pour attendre un moment plus propice pour lui réclamer les explications que Morgan devait être aussi intéressé d’entendre que lui.

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les yeux face au miroir, la question bat encore dans ses tempes. comme un roulement de tambour dont il connait le supplice et la fin. ça ne fait même plus mal lorsqu'elle lui répond, avec une désinvolture douloureuse et calculée. elle tape là où ça prend forme. où l'espoir nait avant de se dissiper à travers une épaisse fumée. sa gorge s'assèche tandis qu'il secoue vivement la tête, de gauche à droite, le rictus collé au coin des lippes. morgan ne peut s'empêcher d'en rire. un rire glacé et faux. la fatalité reprend son bout de chemin, logé là, dans un coin de son échine, tiraillant son cuir et malmenant ses sentiments. d'un battement de cil, il les fait taire car ils prennent trop de place et sont difficiles à supporter. ses mains s'apposent avec force contre les extrémités de l'évier et ses pupilles se perdent sur le reflet. il fait face à un démon plus redoutable et lamentable que les autres : lui même.
l'horloge s'est remise à tourner,
et tout à déraper.
la porte s'est ouverte à travers la brume. a fait entrer les villes vipères de leurs souvenirs. balayer dans leurs dos, l'odeur de la délivrance. il ne reste plus que des particules de poussières. l'irlandais fronce les sourcils, met quelques secondes avant d'émerger. de comprendre que quelqu'un est entré. nu comme un ver, il ne sait plus sur quel pied oscillé. ni même s'il doit sortir de la pièce. par mécanisme, son corps se met à bouger. cacher sa virilité, de ses mains, tandis que ses pieds retrouvent la chaleur de la moquette clairsemée. ses pupilles vrillent dès l'instant où il aperçoit conway et sa bouche, ne forme plus qu'un "o" mal avisé. la surprise prend le pas sur la colère et la haine qu'il voue à l'australien. des secondes de flottement où le monde lui même semble s'être arrêter pour se mettre à les jauger. la carcasse droit comme un "i", morgan scrute les visages avant de loger le sien sur celui de l'incompréhension de conway. son sang ne met pas deux secondes à se retourner : il vient de se faire berner. et la vérité prend forme lorsqu'il lui jette les fringues à la figure et dépose la question indolore à travers les murs. morgan ne met pas longtemps à enfiler les brides de tissus, se loge dans son caleçon, son jean puis son tee-shirt avant que ses iris ne reportent leur attention vers hera, attendant lui aussi les explications nécessaires. il ne peut nier être blesser dans sa fierté. bouffer du sable n'est rien comparé à l'affront qu'elle lui vivre. la haine prend le pas, comme toujours. s'immisce par ci par là. endolorie ses membres pour le rendre métronome de la situation. remettant en place les vestiges de son haut, il finit par souffler plusieurs fois avant qu'un rire amère ne s'extirpe de ses lèvres. on s'le demande. pertes et fracas. elle t'a demandé de venir ? la question est posée à conway pourtant, l'irlandais n'a pas laché du regard les pupilles glacées de la blonde. nouveau dilemme silencieux : celui de la détester pour l'avoir encore blesser alors que son coeur lui, lui réclame de l'aimer. le poison est tortueux et c'est elle qui décidera à sa place. balancera son mépris pour qu'il se mette à la détester encore plus fort que ce qu'il est capable de lui donner. dans la poche arrière de son jean, l'irlandais attrape son paquet de chewing gun, s'en cale un entre les deux molaires, laissant l'attente devenir mortifère.

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Conway traverse la porte et claque autour de lui un fracas glaçant. Hera ne bouge pas, muette, ni honteuse ni satisfaite. De marbre. Elle ne ne se justifie pas, Moran la sait suffisamment destructrice et s'il ne comprend pas pour le moment, viendra un temps où la vérité lui sautera à visage. A l'image de tout ce que la reine a toujours donné pour sa famille, la voilà qui se punie de choisir Morgan plutôt qu'eux. Elle se flagelle de l'avoir appelé pour qu'il la rejoigne en terre sainte tandis que sa vie a été construite pour un royaume qu'il lui arrive de vouloir délaisser. Hera détruit dans l'oeuf les rêves et les espoirs qu'elle sent naître dans son âme. Moran hausse les épaules, le regard perdu sur la silhouette de Morgan. Je me suis dit que tu aurais besoin d'une escorte. Placide, elle ne se défend pas, consciente du mal qu'elle cause, de la haine qu'elle éveille ; ces sentiments familiers dans lesquels la reine n'a cessé d'évoluer mais qui ne la rassurent aujourd'hui plus. Elle passe ses mains sur son visage, tire ses cheveux en arrière sans essayer de les regarder. Fatiguée de porter en elle l'image de Morgan, une part d'elle espère que le fracas soit si fort, l'onde de choc si brutale qu'il n'en reste plus rien après son départ. Sa respiration se coupe, le goût de la cendre n'a jamais été aussi évident contre ses papilles, preuve de l'incendie qu'elle provoque en elle. Hera entend les cris de tous ces moments tendres et volés se débattre dans le brasier qu'elle leur inflige pour ne laisser aucune trace de son passage sur sa terre. Chez elle, pas d'archives ni de mémoire émotionnelle, sans quoi avancer lui aurait été interdit. Sortez. Sa voix est froide, le verdict sans appel.
Hera injecte une dose létale de souffrances à ses sentiments sans redresser la tête.
Elle veut être seule. Ne plus ressentir la dévotion de Conway ni la distance de Morgan.
Formatée à la solitude, la reine réagit par instinct.

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