le mur des confusions

IDENTITE / le sourire grave qu’il porte au bout de son coeur, il transforme des jours de pluie en cascade de diamant sévère. quand ses rires tombent contre les marches de l’escalier, des perles mélodieuses s’accordent pour laisser danser les anges éternels. bijou gracieux que ses odes à la nuit murmurent pour avoir en échange un battement de cils torride, ernest qui grave ses lèvres d’un majestueux poème. on veut en savoir plus de cet être à la caresse si tendre. mais cadeau divin (beauté divine), il s’échappe toujours sous les premières lueurs du jour. dans un adieu soufflé par la brise d’un vent, si par chance on arrive à entendre farewell, c’est pour demain que l’on espère le revoir pour enchanter une dernière fois, notre vie misérable. AGE / une date de naissance qui s’efface sur des papiers jaunis, un mystère qui noie la mairie elle-même: ernest laisse le choix de l’imagination pour ses proches et ses inconnus. personne ne sait vraiment, personne ne demande vraiment. entre trente et trente-cinq ans, pas plus, ni moins, qu’on dirait le soir de noël en se souvenant qu’encore une fois: on a oublié de lui souhaiter bon anniversaire. il est le seul à savoir que ses ridules s’accentuent face à ses trente-six ans effacés. ORIGINES/LIEU DE NAISSANCE / l’accent et le thé qui clignotent dans les yeux de ses interlocuteurs quand ses mots viennent cramer la barrière de ses lèvres. il vient de l’autre côté de l’atlantique et c’est avec un bonheur étranglé, qu’on remercie l’angleterre de lui offrir un homme aux manières chevaleresques. depuis peu il porte la nationalité américaine, après des années de bataille pour un visa tamponné. bien qu’il soit d’ici depuis toujours, il restera coincé dans l’arrière-plan à jamais. STATUT CIVIL / elle glisse. elle ne tient plus en place. elle semble trop grande quand la nuit d’avant, elle restait bloquée le forçant à dormir avec. elle tombe à terre reproduisant le son d’une marche funèbre: cette bague à son doigt, elle ne brille plus. elle est rayée. elle est sale. elle veut à tout prix s’échapper de son doigt. c’est la noyade d’ernest dans ses larmes fragiles d’un soir d’été. un mariage qui coule dans un silence déchirant. le radeau tangue: à la limite de se retourner à la prochaine vague. c’est l’amour qui s’épuise, qui viendra mourir dès que les aiguilles atteindront minuit. OCCUPATION / du lundi au dimanche, il ne travaille qu’avec des innocents. des âmes perdues qui tournent en rond dans leur aquarium aux couleurs ternes. du gris pour quelques couleurs orangées afin de les retrouver lorsque la nuit tombée, ils sont à la laurée d’un grillage ferraillé. ernest dans sa tenue de travail fait vriller le bâton contre des barrières à la peinture qui s'effrite, homme de loi qui pourrait se faire tyrannique pour soulager un plaisir malsain. c’est le contraire et l’élégance qui dégage autour de lui une aura respectable. un respect en échange d’un respect, bienveillant et attentionné pour des condamnés. maton où la mort tremble contre une brosse à dents aiguisée, un regard dévié ou une absence soupçonnée. ORIENTATION SEXUELLE / ce parfum délicat qu’elles portent à la venue du printemps. leurs jambes tendres qu’elles montrent sous la courbe d’une jupe ou garde pour plus tard à l’ombre d’un pantalon. leurs lèvres charmantes qu’elles maquillent d’un rouge carmin pour laisser à ce sourire un besoin envoûtant d’y approcher. les femmes qui se montrent et qui défilent dans des baskets ou des talons fragiles. elles et leurs mains, elles et leurs doigts, elles et leurs âmes qui font chavirer des soirs d’insomnies en des plaisirs infinis.  GROUPE / il n’existe qu’un soir sur deux, l’innocent qui se bat pour un monde plus juste en silence. il n’existe qu’un soir sur deux, l’innocent qui ne trouve de sens formel à sa vie joliment si triste. AVATAR / harry lloyd CREDITS / pastel breathing