(adam) trumpets

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01. tu es le petit dernier, le petit chéri, le préféré, celui sur qui la vie avait prévu d’être encore plus douce que sur les autres. Adam, le dernier petit prince de la maison Lockhart. On ne peut pas dire que la vie ait été dure avec toi dans ton enfance, ni après. Du moins, en apparence. Tu as fait très vite preuve d’une sensibilité exacerbée et d’une compréhension accrue du monde qui t’entoure. Beaucoup trop accru pour un si petit bout de chou. Comment la famille ne pouvait-elle pas faire blonde autour de cette petite tête blonde au cœur sur la main et au bord des lèvres ? 02. L’âge aidait t’as fini par te forger une carapace, par te forger le caractère. T’avais toujours la tête farcie de tes belles idées, de tes bons sentiments. Ça te dépassait que vous crouliez sous l’argent mais que vous n’en fassiez rien de concret. Tu avais amené le sujet à de nombreuses reprises mais on t’avait toujours gentiment éconduit. Plus tu grandissais, plus tu te rendais compte du fossé qu’il existait entre ta famille et toi. Tu étais différent 03. en parallèle de l’école, tu as toujours fait beau de bénévolat, tu as toujours été très impliqué dans ta communauté à Los Angeles. Tu n’avais pas besoin que ta famille t’épaule ou te guide, tu étais bien décidé à suivre ton propre chemin. Alors tu avais donné de ton temps, à défaut d’utiliser l’argent que tu n’avais pas. Pas encore. Tu as sans doute passé plus de temps avec des gens dans le besoin qu’avec certains membres de ta famille 04. tu fais partie de ces gens qui avaient des facilités à l’école mais qui se contentait du strict minimum. Les bouquins, ce n’était pas pour toi. Toi, tu étais un homme d’action. Ton truc c’était le sport, les copains, la fête. Tu avais des préoccupations de gosse de ton âge, malgré tes grands sentiments. Et dieu sait que les gens t’adoraient. Ou alors ils adoraient les soirées que tu organisais dans la maison familiale. T’étais le roi du lycée après tout. Et tu aimais ça, être le centre de l’attention, il fallait bien l’avouer 05. Tu avais fini par céder à la pression familiale : tes parents tenaient absolument à ce que tu décroches un diplôme universitaire, même si tu ne t’en servais pas ensuite. Après ça, ils te laisseraient faire ce que tu voulais de ta vie. Qu’à cela ne tienne. Tu avais passé trois ans à la fac, pas beaucoup bossé, beaucoup déconné, sans doute semé de petits Adam sur ton passage et tu avais obtenu ton diplôme. Tes parents ne pouvaient plus rien te dire 06. tu voulais te consacrer à un métier qui ait du sens, qui fasse une différence. Ca n’a pas été une évidence, tu as mûri ta décision avant de décider d’entrer dans la police. Forcément, tes parents n’ont pas bien pris la chose. Leur petit dernier ? Mettre sa vie en péril ? Cette idée les terrifiait. Mais ils avaient promis de te lâcher la bride et c’est ce qu’ils ont fait 07. tu as toujours accordé beaucoup d’importance à la famille. Pour toi, c’était le socle sur lequel tu pouvais t’appuyer, quelque soit vos divergences. Et dieu sait qu’elles étaient nombreuses. Victoria était encore celle avec qui les choses se passaient le plus facile, sans doute parce que vous étiez plus proches en âge. Tu savais que tu pouvais te confier à elle. Avec Jakob, c’était plus complexe. Il a toujours été comme un astre que tu essayais désespérément d’attendre, sans que celui-ci ne se laisse approcher jamais. Tu l’idolâtrais un peu, ton frère, à tel point que tu ne savais pas toujours ce qui relevait de ton imaginaire et ce qui relevait de la réalité. La réalité c’était que les choses étaient compliquées entre vous. Son absence t’a énormément blessé. Ethan, quant à lui… vous vous êtes accrochés, beaucoup. Trop. Pourtant, quand il a décidé de partir (ou plutôt quand on lui a fortement suggérer de partir) pour Lewisburg, y’a 10 ans, tu as saisi l’opportunité de tout plaquer pour voler de tes propres ailes. Du moins c'est comme ça que tu présentais les choses. La vérité c'est que c'était une meilleure idée que de le laisser livré à lui-même 08. tu dois beaucoup à la ville de Lewisburg. Ton indépendance déjà. Mais la plus importante de tes relations, ton pivot. Dix ans déjà que tu as rencontré Hazel. Elle avait besoin d’aide et tu n’as pas hésité une seule seconde à lui tendre la main. Et cette main, tu ne l’as jamais lâchée. Pas une seule fois. Elle représentait les petites bulles de champagne de ton existence, un vent de fraîcheur bienvenu. Tu étais ravie de te tenir à ses côtés. A son mariage notamment. Enfin, le jour qui aurait dû être celui de son mariage. Tu avais recollé les morceaux de son cœur brisé quand Falco avait disparu. Tu avais tenu sa main à toutes les échographies quand elle avait appris qu’elle était enceinte. Tu avais été le premier à prendre Wendy dans tes bras. Et tu t’étais pris à imaginer : si cette famille était vraiment la tienne ? Tout cet amour que tu leur portes depuis toujours, est-ce qu’il n’était pas différent de ce que tu voulais bien admettre ? Est-ce qu’elles n’étaient ce que tu avais toujours voulu ? Mais ce n’était pas si simple. Il y avait la peur de les perdre. Que Hazel n’ait pas vraiment oublié Falco. Qu’elle ne partage pas tes sentiments. Et puis tu savais qu’elles avaient du mal à joindre les deux bouts mais Hazel était fière, elle refusait main que tu lui tendais. Alors tu te contentais d’être là, d’être aimant, de prendre soin d’elles autant que possible. Mais tu n’y tiens plus vraiment, tu sais que bientôt ce mot vont franchir tes lèvres et que tu n’y pourras plus rien