pull me from the dark (orloff)

---

des lumières bleues et rouges, qui viennent et qui repartent, tournent, tournent, puis éveillent les rats dans la nuit noire. les gyrophares de la police illuminent ces palmiers quarantenaires des jardins des voisins, quelques rideaux se lèvent et les regards curieux apparaissent aux fenêtres, les spectateurs du déclin. ce quartier résidentiel d'une bourgade proche de Vegas n'est plus aussi lisse depuis. Cette histoire avait fait les gros titres à l'époque. Ce célèbre boxeur qu'on voyait à la télé et sur les panneaux publicitaires, venait de s'installer ici avec sa femme et son petit.


déjà condamné

depuis plusieurs jours des cris s'entendaient depuis la rue, les voisins avaient entendu. Abigail voulait qu'il arrête les combats, pour lui, pour elle, mais surtout pour Eliott, leur jeune fils de quatre ans. elle ne supportait plus de le voir se prendre des coups, craignant des séquelles, Orloff commençait à en montrer les signes. c'était toujours un ring de plus, pour une gloire de plus, qui ne lui apporterai rien de plus qu'il n'a déjà. une énième dispute, comme il y avait souvent, comme il y a entre tous les couples.

la police a retrouvé l'homme, effondré devant le corps sans vie de sa femme, tuée d'une balle dans le thorax, portant plusieurs traces de coups ante-mortem. le sang d'la victime imprégnait les vêtements de l'homme, qui jurait l'avoir trouvée ainsi, déjà partie. la réputation d'Otto en a fait le coupable parfait, connu pour des excès de violences hors combat, des moments d'égarement face à la presse ou en sortie de soirée animées, qui ont donné de lui l'image du suspect principal. des circonstances atténuantes et cette impression de l'avoir pris sur le fait, l'affaire sera réglée rapidement.


jusqu'au bout il restera sur ses positions, sa vérité. il est rentré d'un entraînement et a retrouvé la maison ouverte, des objets cassés et vitres brisées, en décors macabre. il l'a trouvée ici, dans le couloir, là, devant la porte de la salle de bain, froide. il a tenté de la réanimer avec les gestes de premiers secours qu'il connaissait, s'acharnant à retenir la chaleur de son corps, une vie déjà éteinte. Impuissant, il a lui-même appelé cette police qui l'arrête ensuite. l'arme du crime est restée introuvable, encore aujourd'hui. Beretta 92FS, d'après la balle, il ne portait pas de traces de poudre sur ses mains non plus.

d'où vient cette balle ?


chemin tout tracé, une affaire classée rapidement, un meilleur résultat pour la hiérarchie, Otto a passé toutes ses économies dans ce procès, hypothéqué la maison récemment achetée pour écopé de huit ans. Un avocat payé une fortune pour une peine gentille disaient-ils, il aurait pu prend la perpétuité. Huit ans de pénitence à mûrir ses regrets et remords, retraçant chaque souvenirs. les flammes de la vengeance tant convoité, désirée, le consumant un peu plus, attendant patiemment la fin d'une peine bien trop cruelle à son goût, pour assouvir ses désirs les plus sombres.

il le tuera, lentement  


Eliott Orloff, quatre ans, placé dans les mains de sa tante maternelle, @Calista Brady, marraine aussi, Otto a perdu tout droit parental sur son fils âgé aujourd'hui de douze années. Huit ans d'absence imposés pour un père, sorti tout juste ce 10 Février 2020 du pénitencier, Lewisburg en destination, Louisiane. Refuge d'un fils vite arraché qu'il veut retrouvé et terre d'accueil pour la sépulture d'Abagail sa aimée. Il engage sa rémission, bien convaincu que pour soigner son mal, il doit lui donner justice soit-même.
pour la mémoire de sa femme, en reconquête de son honneur à lui.